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La phrase qui tue!

 » A Pékin, Manaudou devra retrouver l’instinct de tueuse qui a fait sa marque de fabrique  » . Titre du Chat du Monde du 29.04.2008. Qui en dit plus que l’éditorial de ce même journal sur l’état de nos moeurs journalistiques. Bref, Manaudou est une marque et elle a été fabriquée pour tuer. Une prédatrice qui devra retrouver son désir de meurtres en séries et en finales pour gagner de l’or à Pékin.Une femme réduite à l’état de bête sauvage par un journaliste au stylo libidineux.Pardonne leur, Laure,ils ne savent plus ce qu’ils écrivent, ces chasseurs d’infos…

Un jeune tigre de belle caste.

Manuel Valls en jeune tigre du PS, assume sa préférence pour Clémenceau, plutôt que pour Jaurès. Cela est dit sans complexe ni honte dans sa dernière interview au Point. Il dit aussi un certain nombre d’autres vérités:

 » Je n’attaque pas le PS, je veux le refonder, car l’idée socialiste est en partie morte… Le vieux socialisme, celui qui a imprégné la gauche française pendant des décennies, est épuisé. Il faut inventer autre chose »

 » Moi, je veux aider à concilier la gauche avec la pensée libérale. Mais il faut avoir le courage de renoncer au confort intellectuel et aux petites démagogies. Il faut par exemple accepter de travailler plus et plus longtemps pour sauver le système de retraite. « 

 » Si être un « Sarko de gauche » c’est faire, pour ma famille, le travail qu’a accompli Sarkozy pour la droite entre 2002 et 2007, alors oui, j’accepte la comparaison. Aujourd’hui, le président de la République patine, improvise et déçoit, mais, auparavant, il a reconstruit la droite, lui a redonné une structure et un discours. Exactement ce dont nous avons besoin à gauche. »

 » La gauche gagnera si elle produit un effort intellectuel massif, comme l’ont fait les démocrates américains dans les années 80 ou les travaillistes britanniques dans les années 90. Nous ne gagnerons pas en 2012 sur le seul rejet de Nicolas Sarkozy. »

 » Mais, si Jaurès savait évoquer des « palais de féerie », Clemenceau se voyait plutôt dans le rôle du « modeste ouvrier des cathédrales, qui apporte obscurément sa pierre à l’édifice auguste qu’il ne verra jamais ». Malgré tout le respect que j’ai pour la figure du député de Carmaux, j’assume aujourd’hui ma préférence pour le Tigre. »

Tout cela, sans doute développé dans son bouquin : « Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche », Manuel Valls, entretiens avec Claude Askolovitch (Robert Laffont, 19 E), que je vais m’empresser d’acheter. Ce sera ma contibution et mon soutien à ce jeune homme de belle caste qui pense droit , sans hypocrisie et cynisme compassionnel…

Spécialiser nos collectivités locales…


C’est vrai, pour un dimanche, le sujet est un peu raide. Sans intérêt pour beaucoup, mais fort intéressant pour ceux qui , par métier ou mandat, réfléchissent à une meilleure organisation des politiques publiques. Pour le coup
, avec cette prise de position de  JP Ballingeant, le Président socialiste de l’Institut de la Décentralisation, qui, soit dit en passant, s’appuie sur le rapport Lambert, Ancien Ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire,nous voilà enfin sorti d’un débat idéologique qui, depuis des lustres, plombe toute tentative d’harmonisation des rôles et compétences des collectivités locales, entre elles, et entre elles et l’Etat.En plaidant nettement pour une spécialisation des compétences des collectivités locales,il fait oeuvre utile. Tout le reste est à l’avenant, clair, sérieux, responsable… A écouter, et entendre surtout, par nos nouveaux élus et leurs collaborateurs

JP-Balligand : impact de la RGPP sur les collectivités par lagazettefr










La rose bleue!

 

Le Parti socialiste vient de boucler son projet de DECLARATION DE PRINCIPES. Une Charte, une constitution qui prend acte, enfin, que le temps des révolutions où l’on fait du passé table rase est bien fini. Même s’il est vrai qu’il y a belle lurette que, dans la pratique du pouvoir, de l’Etat et des Collectivités Locales par les socialistes français, la quincaillerie idéologique de la lutte des classes, des nationalisations et de l’émancipation de la classe ouvrière a été soigneusement rangée dans les tiroirs de la République pour n’en sortir qu’à l’occasion de campagnes électorales, de meetings ou de fêtes de sections. Mais, en cette matière comme dans d’autres bons derniers de la classe social-démocrate européenne, il n’était plus concevable pour le PS de rester dans le 19ème  siècle idéologique. Et l’Internationale ne fait plus vibrer les « bobos ». Dont acte, et réjouissons nous de cette nouvelle rose taillée par d’entrepenantes mains finement manucurées.

Cela dit, c’est la loi du genre, ce texte égrène surtout une série de lieux communs et de pétitions de principes propres à endormir les militants et exciter les journalistes. En voici quelques uns, dans le désordre !


« Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, un secteur public, des services publics de qualité, un tiers secteur d’économie sociale. »

« Le Parti socialiste est un parti républicain. Il oeuvre pour le progrès social. Il s’organise au service de l’engagement citoyen. Il fait siennes les valeurs de la République, la liberté, l’égalité, la fraternité. »
« La régulation est également un des rôles majeurs de l’État pour concilier l’économie de marché, la démocratie et la cohésion sociale.»
« Lutter pour la paix, la sécurité collective et le co-développement correspond à la vocation internationaliste des socialistes. C’est notre horizon pour le siècle qui commence. »
« Le Parti socialiste est un parti républicain. Il oeuvre pour le progrès social. Il s’organise au service de l’engagement citoyen. Il fait siennes les valeurs de la République, la liberté, l’égalité, la fraternité. »
« Le Parti socialiste est un parti laïque. Il défend la séparation des Églises et de l’État. Il veille au respect de la liberté de conscience. »
« Les socialistes défendent un modèle de développement durable qui conjugue la croissance, l’innovation technologique, l’impératif écologique, la création d’emplois, la protection sociale. »
« le but de l’action socialiste est l’émancipation complète de la personne humaine.. . » et que «  l’exercice de la raison doit être accessible à tous, acceptable par tous, applicable à tout. »

Là, quand même, faire de la raison un bien accessible à tous comme l’eau, le gaz ou l’électricité, c’est passer les bornes du raisonnable. Priver l’Homme d’une de ses principales facultés naturelles pour la lui généreusement octroyer, c’est en effet soutenir une bien étrange conception de l’émancipation de l’humanité. Condescendante et incomplète, assurément…

La fin des journaux!

 

Bernard Poulet et Vincent Giret annoncent, dans la dernière livraison de la revue « Le Débat », la fin des journaux et de la presse d’information, du moins sur support papier. Leurs arguments ! Le modèle économique qui associait information et publicité est « cassé », comme en témoigne, par exemple, la chute des ressources publicitaires des grands quotidiens. Ce qui traduit en réalité une baisse continue de la consommation d’informations, laquelle vaudrait également pour les « JT ». Une baisse nullement compensée par les journaux papier gratuits qui, au contraire, contribuent fortement à la concurrence faite aux producteurs d’information marchands.

La solution, pour financer la fabrication de l’information par des rédactions professionnelles onéreuses, réside-t-elle dans la constitution de grands groupes multimédias (sites web, TV, radios…). Pas sur, nous expliquent Poulet et Giret ! Outre le fait que l’information elle-même y occupe une place de plus en plus secondaire, ces grands groupes sont soumis en effet à des exigences de rentabilité  que les entreprises d’information ne sont pas capables de satisfaire.

Comment nos auteurs voient-ils donc l’avenir ? Expansion de la gratuité dans les années qui viennent et disparition plus ou moins rapide du papier au profit du tout virtuel ou du papier électronique, résistance des magazines papier spécialisés…Ne peut-on pas imaginer aussi que se développent sur l’Internet de nouveaux outils d’information de qualité, mais pas nécessairement moins exigeants. La véritable question étant de se demander comment peut se former une « opinion publique » dans un contexte de dispersion et de fragmentation de l’offre d’information ?

Bernard Poulet, Vincent Giret, « La fin des journaux », Le Débat, n° 148, janvier-février 2008.

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