Bâiller devant Dieu.
Ve 29.11.2024
Iñaki Uriarte Cantolla est né en 1946 à New York au sein d’une famille basque originaire de Saint Sébastien. Il vit aujourd’hui à Bilbao. Esprit libertaire, il a tenu entre 1999 et 2010 un journal iconoclaste, à l’image de ses paradoxes et de son ironie décapante. Compilé en un volume de morceaux choisis, ils ont été publiés en français aux Éditions Séguier sous le titre « Baîller devant Dieu » (2019). On y trouvent consignés pêle-mêle plongées introspectives, satires de la vie culturelle et de ses vanités, dialogues avec les oeuvres de ses écrivains favoris (Montaigne, Proust, Cioran…), anecdotes croquées sur le vif… Son écriture est immédiate, concise, légère, empreinte d’un humour redoutable. Dès la première page, il en précise les contours : « Joseph Pla affirme qu’il faut écrire de la même façon que l’on rédige une carte postale adressée à sa famille, mais avec un peu plus d’applications. Ici, je vais m’employer à faire de la carte postale un modèle de rhétorique. Comme si je parlais tout seul. »
Trois extraits :
L’un des secrets de cette sensation esthétique que produit la nature, c’est l’absence de l’Homme.
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L’homme a d’abord cru en Dieu, puis a cessé de le faire, et a commencé à croire en des choses telles que la Raison, l’Histoire, le Progrès. Désormais, il en vient même à douter de ces idées. Quelque chose me gêne dans ce constat. Il me paraît étrange que l’histoire millénaire de l’Humanité soit à ce point en phase avec mon histoire personnelle.
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Lorsque je suis seul, je n’ai jamais la sensation de perdre mon temps. Ce qui me donne réellement l’impression de perdre mon temps, ce sont ces minutes sans fin entre le moment où l’on s’apprête à quitter une soirée et celui où l’on parvient une bonne fois pour toutes à partir.
Mots-clefs : Editions Séguier, Iñaki Uriarte Cantolla
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