Cet homme est en plâtre !
Une page de Manganelli, de bon matin, juste après le café ; et l’on ne voit plus le monde de la même façon.
Une page de Manganelli, de bon matin, juste après le café ; et l’on ne voit plus le monde de la même façon.
Ce texte publié dans « La Plume d’Aliocha » :
C’est en lisant le dernier article d’Elisabeth Levy [1]que l’idée m’est venue. On peut être de son avis ou pas, il est certain qu’elle a un fond de culture et une solidité de raisonnement qui rendent son lecteur intelligent, même et peut-être surtout quand il n’est pas d’accord. Un argument bien amené, une référence originale, une tournure de style, et voilà que l’esprit s’enflamme et s’évade souvent très loin de la source de son embrasement. Il se trouve que dans cet article, Elisabeth Levy traite de bien-pensance et s’émeut que réactionnaires et progressistes se renvoient l’insulte, au plus grand détriment de la vérité.
Celui-là est vraiment routinier. Peu importe l’heure à laquelle vous le voyez, il est toujours vêtu, l’a toujours été, d’un costume gris : il a trois costumes identiques, qu’il porte tour à tour. Il a trois paires de gants foncés, trois paires de chapeaux. Il se réveille à sept heures moins cinq et se lève à sept heures.
Deux études commandées par d’honorables institutions culturelles (CNC, SACEM, etc.) présentent les industries culturelles comme un poids lourd de l’économie française : 75 milliards d’euros selon l’étude d’EY (Ernst and Young), plus que les télécommunications, la chimie ou l’automobile. Et , dans l’ambiance du moment où les intermittents du spectacle et les différents acteurs de la filière occupent le devant de la scène, sont régulièrement exhibées par les intéressés pour s’opposer à toute remise en cause des politiques publiques dont elles bénéficient. Sauf que ce résultat est fondé sur d’énormes erreurs économiques qui se cumulent pour surestimer de façon considérable (de 2 à 7 fois…) la vraie taille économique de ces industries culturelles.