Chronique de Narbonne. Conversation avec Edouard R…

 

conversation


Un dimanche matin de janvier comme je les aime. Lumineux et doux. Face au soleil, en compagnie de mon jeune ami Edouard, nous improvisions sur le thème de la liberté «permise» dans l’engagement militant et l’exercice d’un mandat politique.

Je soutins qu’elle est très réduite, voire, pour le plus grand nombre, nulle. Sauf à considérer le projet politique qui mobilise le militant ou le politicien tout entier dans ses pensées et dans ses actes comme intrinsèquement libérateur. Dans ces conditions, en effet, «la privation de liberté» dans le présent de l’engagement politique (traduire : sens des responsabilités) est la condition d’une totale liberté dans la réalisation espérée du projet politique qui la porte.

La presse-miroir.

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  Pour avoir «servi», notamment, des présidents de Régions et fréquenté ce que l’on appelle communément «les élus», je peux témoigner que leur premier souci matinal est la lecture superficielle des deux ou trois quotidiens qui constituent leur ordinaire régional.

Le jour et l’heure.

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En souvenir de Gil Jouanard et de nos longues et passionnantes conversations littéraires :
Dans quelques heures, nous allons ouvrir la 2007ième page du grand livre du temps. Une page déjà écrite et jamais finie. Ni noire ni blanche. Grise, comme un ciel après la pluie, comme ces traces sur nos visages. Tout change et rien ne change. Le temps passe trop vite, on en manque. Il peut peser aussi et on en souffre. On court toujours après et on le fuit tout autant. On a bien du mal à le suivre. Le temps passe et nous restons. Confiants et sans voix. Joyeux et désarmés. La chose étant assurée, le plus juste est de s’en moquer.

Les matins blêmes.

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Le jour de Noël, quatre condamnés à mort ont été exécutés. Au japon. Par pendaison.

La journaliste de Radio Classique qui nous donne cette information oublie,  sous le coup de l’émotion, de nous signaler que l’immense majorité des japonais ignore tout de la Nativité et de sa puissante charge symbolique.

Les bienveillantes de Jonathan Littell.

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Nos journées sont un tissu serré d’habitudes. Au moment où j’attaque ma joue gauche de la lame de mon rasoir, comme tous les samedi, à la même minute où j’accomplis ce même geste, la voix d’Alain Finkielkraut ouvre son émission du samedi matin sur France Culture par la première phrase du roman évènement de Littell : « Les Bienveillantes » : « Frères humains, laisser moi vous raconter comment ça s’est passé. » 

 C’est de la parole d’un bourreau dont il s’agit tout au long de ce livre. Que je suis en train de lire. Un bourreau nazi, cultivé et raffiné. Qui obéit aux ordres. Qui tue aussi avec méthode. Avec le souci aussi d’être reconnu comme un grand professionnel de la « chose ». Et qui est pris, en conscience, dans un faisceau d’habitudes où le mal est en partage avec ses frères en barbarie.

La lecture des « Bienveillantes » secoue. Son « héros », Max Aub, est une parfaite allégorie d’une fraternité fondée sur l’abjection. Elle montre qu’au cœur de tout homme et de tout agrégat humain gît la violence. Et que la culture n’en est pas l’antidote absolu. Il suffit  d’entendre ce qui ce dit  autour de vous…

 

       
 

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