Notaire, il est jeune, riche et de droite. Épuisé par son labeur misérablement rémunéré, il part le week-end au volant de son bolide « quatre anneaux » se « ressourcer » dans les plus beaux hôtels et restaurants de la côte. Bon garçon aussi, il prend à témoin ses amis en leur expédiant des photos où le luxe sort du cadre et des assiettes. Là, sur la terrasse de sa chambre, les pieds en éventail, face à la mer, il philosophe. Car notre jeune « patron » a mal à la France et le fait savoir en postant et tweetant de façon compulsive. Il se désespère, c’est peu dire, de la perte de « la valeur travail », le loisir prenant désormais toute sa place. Et puis ce gouvernement qui « aide à tout va », distribue des milliards… alors que lui-même et tant d’autres chefs d’entreprise ne trouvent plus de collaborateurs. Collaborateurs qui ont bien raison de rester à la maison, soupire-t-il le regard plongé dans les volutes de son « Partagas » puisqu’ils « gagnent » autant en restant chez eux devant leurs écrans plats. Ah ! si seulement tous ces « assistés » voulaient bien vivre au-dessous de leurs moyens, se prend-il à rêver… C’est à ce moment précis de forte intensité philosophique qu’un goéland a traversé en criant l’étroite mais pittoresque baie couverte d’un beau ciel bleu, sans nuages. Ce cri, affreux, résonne encore à ses oreilles. Il le réveille la nuit. Il ne sait toujours pas quoi en penser. Demain il ira consulter.
L’inflation contemporaine de « philosophes », qu’ils se présentent eux-mêmes ainsi dans les salles de professeurs des lycées, à la cafétéria des universités ; sur les réseaux sociaux, dans les pages de grands journaux, hebdos nationaux, feuilles de choux provinciales ; ou au dos de leurs derniers « opus » publiés à compte d’auteur, de prestigieuses (ou pas) maisons d’édition, comme pour la monnaie, hélas ! dévalue et « fait tomber à rien » (Paul Valery), ceux, rares, que l’histoire a pourtant consacré de toute éternité. Finalement, combien dans cette multitude sont utiles voire nécessaires à nos vies ? Un, deux, trois… Que pèsent-ils vraiment dans l’ordinaire des jours et nos tracas quotidiens ? Si peu. Et puis : « C’est désespérant : tout lire, et ne rien retenir ! Car on ne retient rien. On a beau faire effort : tout échappe. Çà et là, quelques lambeaux demeurent, encore fragiles, comme ces flocons de fumée indiquant qu’un train a passé. » (Jules Renard)
Dans son duel avec un toro tiré au sort, tout l’art du torero repose sur sa capacité à trouver la bonne et juste distance – quels qu’en soient les risques. De même il convient de demeurer toujours à bonne distance des hommes, songeai-je, en querencia, devant ma première tasse de café – entre deux petits pains grillés.
L’Arc de Triomphe dépouillé de son esthétique impériale, de ses attributs glorieux et de son histoire nous apparaît désormais, et pour un temps, drapé à la mode antique.
Jardin de la Révolution. Narbonne. Photo @michelsanto
Ce matin-là du mois d’août, j’étais assis sur un banc du jardin de la Révolution, à l’ombre, et lisais des pages, un peu au hasard, du texte de Francis Ponge « Le parti pris des choses » que je venais de trouver sous un petit tas de brochures religieuses dans la boîte à livres ouverte aux curieux et lecteurs de passage.
Samedi. Ou peut-être jeudi. Je terminais mon tour de ville. À hauteur du café « Le Duplex », je pensais à Pierre. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
Hier midi, au début des Barques. Là où la ville se raconte qu’elle est un décor. Ils étaient trois. Un couple de cols verts et leur petit. Neuf et maladroit. […]
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