Deux ans pour agir à froid!

Comment se répartissent, dans la coalition des électeurs qui a fait perdre à «  la droite » les élections municipales, les mécontents et les impatients ? Ceux qui veulent plus de réformes et ceux qui n’en veulent pas ? Les défenseurs des droits acquis et ceux qui en veulent moins ? Bien malin celui qui peut répondre à ces questions ? Aussi je ne m’y hasarderai pas. Par contre, il n’est pas trop risqué de dire que sur la manière de conduire les politiques engagées par un gouvernement présidentialisé et médiatisé à l’excès, les Français ont fait passer un message clair : ils ne veulent plus du style moderne et américanisé de Nicolas Sarkozy. Sans pour autant souhaiter un retour au cérémonial monarchique de ses prédécesseurs, ils attendent en effet un peu plus de hauteur, mais sans isolement et avec un peu plus d’empathie, de celui pour lequel ils se sont prononcés afin qu’il engage sans barguigner les réformes nécessaires au pays. Deux ans sans élections sont devant lui…Il lui est donc possible d’agir à froid. La récession exige d’aller vite

La gloire de l’olivier.

images-copie-1.jpgCe dimanche du deuxième tour des élections municipales est aussi celui des rameaux et de la passion. Le porteur de la vérité démocratique ne se rendra pas à la maison commune à dos d’âne et ses fidèles du jour l’acclameront en brandissant des veaux d’or. Mais, dans la liesse générale se propage déjà la sourde opposition entre le poison de la puissance, de la gloire et de l’argent et le souci du bien commun, de la tolérance et de la dignité. Deux lois adverses et  organiquement liées qui rythment le temps de l’histoire. 

Par delà le bien et le mal…démocratique.


Par priMasque.jpgncipe- de précaution morale à tout le moins – je ne prends plus trop au sérieux la politique et ses acteurs, ce théâtre de marionnettes où s’ agitent sous les masques de la Vérité et de la Justice de moins nobles devoirs. Qui ne voit, en effet, dans ce monde d’idoles drapées d’ indécentes et vertueuses paillettes, l’épaisse trame des intérêts et des désirs ? Cela fut toujours, cela sera encore. Comme dans la tragédie antique (1), l’expression démocratique est une gigantesque  « purge ». Celle des passions humaines, qui, par la grâce d’un bulletin de papier déposé au fond d’une urne, présenteront demain, dans les rues et les palais, le visage éclairé de la Volonté générale, du désintéressement et de la raison. Au coeur du sacré républicain bât le sang de la violence profane… Comme en tout homme gît un Golem…

(1) Tragédie vient du grec « trogos » qui signifie « bouc » et de « ôdê » qui signifie « chant ». Le sacrifice du bouc faisait partie du culte que l’on rendait à Dionysos, le dieu de la fertilité, mais aussi de toutes les violences et de toutes les démesures

Un troupeau de chèvre près de Madrid…

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Mardi soir au Théâtre, Vicente Pradal! Superbe spectacle. Voix, musique, poèmes… Un peu moins de deux heures prises à la vulgarité du temps présent. Celui qui ravit et béatise les bigots de l’actualité. Et la découverte de Miguel Hernàndez, natif de Orihuela, très belle petite cité de la province d‘Alicante, située à quelques kilomètres de Cox, le village de mon grand père. Voici ce qu’en disait Pablo Neruda, son ami:

Le maire et le citoyen.

La figure du maire, en France, est la plus appréciée des Français alors même que notre mode de gestion du niveau communal est probablement un des moins démocratique de l’Union Européenne.

Elu au second degré par le conseil municipal et inamovible, le maire devient ainsi le chef tout-puissant de l’assemblée et le maître des adjoints qu’il nomme et révoque selon son bon vouloir. S’y ajoute la spécialité bien française , avec celle des fromages, du cumul des mandats locaux et nationaux. Cumul impossible partout ailleurs en Europe, sauf en Belgique.

La conséquence de cette exception quasi mondiale en pays démocratiques (une de plus) est que « l’assemblée municipale » ne dispose d’aucun pouvoir de contrôle et de proposition. Phénomène aggravé par la mise en place en 1999 de communautés de communes et d’agglomérations gérant l’essentiel des compétences  antérieurement exercées par les communes (Eau, transports, ordures ménagères, économie…) et dont les présidents sont élus au deuxième voire au troisième degré.

Dans ces conditions, le citoyen ordinaire, comme l’immense majorité des élus locaux , ne peut à l’évidence identifier les véritables enjeux et responsabilités d’une gestion  territoriale locale en réalité empilée sur au moins 9 niveaux institutionnels. Les élections municipales de ce mois ci en sont la caricaturale démonstration. L’on y voit, en effet, des maires de grandes villes et leurs concurrents présenter des bilans et des propositions relevant de leur niveau de gestion, la commune, mais aussi de tous les autres! Un sommet d’incohérence et d’opacité jamais atteint dans notre histoire institutionnelle et politique.

Dans un tel contexte à la limite de l’entropie, notre pays, qui se présente toujours en gardien des principes républicains et en modèle de citoyenneté, serait bien inspiré d’aller voir ailleurs en Europe comment les pouvoirs locaux sont organisés et évoluent vers plus de démocratie. Il y a en effet urgence (une de plus!) 
  

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