Un nom en trois lettres.

Paul Léautaud place quelques unes de ses notes écrites durant la période 1927-1934 dans ses " Propos d’un jour " paru pour la première fois en 1947 au Mercure de de France. On jugera, avec celle-ci, de leurs caractères intemporels. " Un  homme qui n’a retiré aucune expérience des faits, à qui les faits n’ont rien appris, fermé à tout ce qui n’est pas son -dossier-, les fluctuations des circonstances, les faits nouveaux sans effet sur lui, et qui recommence ce qui eu les suites les plus fâcheuses, cet homme a un nom en trois lettres." Pages 55 et 56, dans sa réédition de 1983.

Communication et politique…

Hier,au Conseil Régional ( voir le billet précédent ), malgré une intense préparation médiatique du Midi Libre,C. Di Scipio, dans l’Indépendant de ce jour constate : « … qu’au rendez-vous des révélations qui tuent, finalement G. Frèche nous a posé un lapin. »  Cela dit, le rapport très policé des magistrats montpelliérains ne peut cependant masquer le caractère « approximatif » des usages de l’argent des contribuables dont aurait fait preuve J. Blanc. Et comme toujours dans ce genre d’affaires, ces « légèretés » s’épanouissent dans le terreau particulièrement fertile  de la communication et  de la promotion institutionnelle. Sans doute parce que les personnes et les moyens utilisés dans ces domaines sont quasi exclusivement au service des « egos » présidentiels. Et les « nôtres », comme chacun, hélas pour nos impôts, le sait, sont particulièrement puissants…. J’ai pu, dans un passé professionnel relativement récent le constater, et le déplorer… Que d’anecdotes à raconter en effet ! Voyages multi-partisans et multi-professionnels inutiles et coûteux, communication débridée et obsessionnellement personnalisée etc…

Les choses auraient-elles véritablement changées ? J’en doute… La lecture de la revue de la Région : Vivre en Languedoc-Roussillon est de ce point de vue édifiante. Je note, par exemple, un tropisme particulier des conseillers régionaux communistes à se rendre au Vietnam pour y promouvoir les vins régionaux…sans rire ! La Chine aussi est une destination prisée.Il paraît que le marché « est porteur » pour notre économie touristique.

Et que dire de la campagne pour la promotion de la nouvelle région née en 2004, la Septimanie…Enfin! J’espère quand même que G.Frèche n’ouvrira pas les dix ambassades promises il y a peu aux quatre coins du monde.Celles récemment installées dans nos département suffises…Tout le monde en reconnaît l’utilité, n’est ce pas?

Georges, Jacques et les juges…

Montpellier, 19 octobre à l’hôtel de région. G. Frèche y présente le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de l’institution régionale par son prédécesseur J. Blanc. Un rapport définitif qui, certes, ne l’épargne pas, mais cependant très en deçà d’une première mouture largement diffusée et commentée dans la presse régionale. Du coup, J. Blanc a beau jeu de se poser en victime d’une manipulation de la justice et des médias par son « diabolique successeur ». Il est vrai que la différence en qualité et en gravité entre les deux documents à de quoi laisser perplexe plus d’un. Au premier chef le « Midi Libre », qui fut à l’origine de la sortie publique du rapport provisoire. Et qui se demande encore aujourd’hui si les juges de Montpellier n’ont pas été « sollicités » par leur hiérarchie. Sans s’inquiéter de savoir si eux-mêmes ne l’avaient pas été par d’autres… De quoi méditer sur les rapports  parfois étranges  entre médias, politique et justice.

PS : Je reviendrais demain sur quelques aspects édifiants de ce rapport

 

 

 

Jury populaire!

Il y a aujourd’hui, en effet, des pans entiers de la société française qui se sentent exclus du débat public. Et ce profond ressentiment  de n’être ni compris ni entendu par « les professionnels » de la politique est bien à l’origine de la crise démocratique et morale profonde que traverse notre pays. Laisser les choses en l’état, c’est approfondir le fossé d’incompréhension entre gouvernants et gouvernés. C’est aussi accroître dangereusement le nombre des abstentionnistes et celui des extrémistes. Le mérite de l’expression « jury citoyen » lancée comme un pavé dans la mare aux présidentiables est de placer cette question de l’évaluation des politiques publiques, de la Commune à l’Etat, au cœur de la réforme de notre système politique. Tout en indiquant qu’elle ne doit pas être le domaine  réservé des élus et de leurs collaborateurs. Ou de leurs « faux nez » de la société civile… Le chantier n’est pas simple. Assurément ! Mais il est nécessaire de l’ouvrir. Et de lancer dans le même esprit les réformes qui devrait l’accompagner sur l’interdiction radicale du cumul des mandats, celle d’exercer plusieurs mandats successifs, l’obligation de rendre compte etc…