« L’effusion fut franche, celle de deux députés qui ont partagé les bancs de l’Assemblée à la même époque, qui seraient bien en mal de détailler ce qui les sépare politiquement, si ce n’est qu’à un moment donné une opportunité leur a été offerte par un camp plutôt qu’un autre.
— Ça me fait plaisir de te voir. Tiens ! Assieds-toi.
Il lui désigna un fauteuil Louis XV.
Ils restèrent un moment silencieux comme si chacun cherchait une gentillesse crédible à dire. Le Premier ministre fut le plus prompt à cet exercice.
— J’ai apprécié ton soutien sur la politique étrangère.
— C’est le seul domaine où l’opposition peut soutenir le gouvernement sans qu’on soit suspectés d’entente. Les gens pensent que notre démocratie fonctionne tant qu’on s’étripe. Si on s’accordait sur d’autres sujets d’intérêt national, ils s’imagineraient dans un système totalitaire. Mais pour le reste, je trouve que vous ne montrez pas beaucoup de convictions.
— Les convictions aujourd’hui, c’est quand tu ne peux plus faire autrement, tu le sais bien.
— Mais vous ne pouvez plus faire autrement que de bouger. Sauf si vous vous résignez sur votre sort et que vous acceptez qu’on soit au second tour seuls contre l’extrême droite.
— Les gens s’accrochent à l’idée d’un passé qui n’a jamais existé. On est dépendants d’une croissance sur laquelle on a de moins en moins d’influence, je ne t’apprends rien. »
À trois mois de la fusion, les deux régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ont toutes les deux présentées les nouveaux tarifs en vigueur sur leurs lignes de TER respectives. Très différentes! Explications de Martin Malvy: « La tarification des TER est un exercice extrêmement difficile qui dépend des conventions signées avec la SNCF. Jusqu’à maintenant, les conventions de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées étaient décalées dans le temps. Nous avons délibéré pour qu’elles soient toutes les deux terminées en 2016 et qu’une nouvelle négociation commune démarre cette année-là. En attendant, il est normal, et judicieux, que des expérimentations soient menées. Une étude approfondie de ces retours d’expérience permettra d’établir la future convention avec la SNCF. »
Philippe Saurel continue son marché dans les départements de la Grande Région. Il sera, jeudi prochain, sauf imprévus, à Narbonne, où il rencontrera Didier Mouly, Bertrand Malquier et Jean-Marie Orrit. Officiellement pour parler du futur musée de la romanité ( Murena ), porté par la Région et Damien Alary. Ce dernier, comme Didier Codorniou, son référent local sur ce dossier, et Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, vont certainement apprécier ce court-circuitage audacieux. En réalité, il s’agira de bien d’autres choses, et, surtout, évidemment, des prochaines régionales et de la constitution de la liste départementale
J’en ai fait l’expérience hier au soir en questionnant des amis, tous ignoraient que la toute jeune et charmante ministre du travail, Myriam El Khomri, exerçait déjà dans ce gouvernement, à la Ville. Je dois l’avouer, à ma grande honte, moi aussi. Sa promotion au rang de ministre aura donc permis de nous le faire savoir. Ses atouts: elle est rayonnante, et ses expériences professionnelles sont très limitées: ce qui est loin d’être un handicap. Depuis quand un ministre de l’emploi créerait-il en effet du travail? Son premier boulot est de commenter les statistiques mensuelles du chômage, et elle possède à l’évidence des compétences que n’avaient pas son prédécesseur, triste comme une porte de prison. Elles seront donc désormais commentées avec le sourire par une professionnelle de la communication. N’est-ce pas l’essentiel?
Un évènement d’importance nationale a eu lieu hier dans ma petite ville. Madame Pinel y est venue pour présenter le lancement d’Atlass, « une plate-forme d’échanges réunissant des initiatives numériques et citoyennes » et saluer les mêmes réalisations numériques locales. Beauté du jargon politico-administrative! La couverture médiatique fut à la hauteur de l’évènement, sans nuance un tant soi peu, sinon critique à tout le moins interrogative.