Le petit père François s’était taillé une silhouette anormalement élancée, depuis elle n’a visiblement pas résisté aux débordements dînatoires liés à sa fonction; comme sa propension naturelle aux « petites blagues », souvent d’un goût douteux. Et , dans la circonstance présente, indigestes pour des estomacs algériens pourtant habitués à toute sorte de boulettes. Petites , grosses, épicés, aux poissons, aux poulets c’est un peu leur spécialité. Que François ait pu s’étonner que le plus grand des nôtres ( de poulet ! ) soit rentré place Beauvau, droit sur ses pattes et sans accompagnements épicés, on comprend qu’ils aient encore du mal à l’avaler. Que dire aussi de cette officielle et lourdingue phrase du communiqué présidentiel dans laquelle: « Il exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos et en fera directement part au Président Bouteflika. » ? Des regrets non pour ses propos, mais pour leur interprétation ! Du Toto pris les doigts dans le nez . Allez ! au piquet François…
Martine Aubry vient de faire sa rentrée politique cette fin de semaine, nous dit-on, en créant son « mini parti » au beau nom de Renaissance. Un message fort, par elle, a été lancé : « le dimanche, il y a mieux à faire que de consommer », dont j’ai pris connaissance ce même jour après avoir rendu visite à une amie hospitalisée, déjeuné ensuite « Aux Jacobins ; acheté, l’après midi, des pots de pensées dans ma jardinerie préférée, bu , sur le coup des cinq heures, un thé au lait chaud au « Soleil Noir », commandé, sur internet, des capsules « Nespresso » et sur Amazon le dernier Richard Ford… Coïncidence heureuse, peu de temps avant, son amie Marisol Touraine semblait voler à son secours en annonçant ce qui ressemble à une mesure d’accompagnement d’un dimanche sans consommation ( encore que, si je puis dire ! ) la baisse de la TVA sur les préservatifs. De véritables dames patronesses nos dames politiques . Mon Dieu !…
Si l’on demande aux gens avertis s’il est normal de protéger l’inventeur ou le créateur artistique par des brevets ou des droits d’auteur, il est répondu oui de façon écrasante. De sorte que l’on peut légitiment se demander s’il ne conviendrait pas de breveter aussi les recettes de cuisine. Et la bouillabaisse en premier lieu, qui fait le bonheur des amateurs de bonne chère et la gloire des marseillais. Une recette déclinée sur le terrain politique et présentée par madame Carlotti aux pieds de Notre Dame de la Garde pour expliquer ses reflux gastriques au soir des primaires socialistes marseillaises. Il semblerait cependant qu’elle se soit mélangée les fourchettes en confondant les ingrédients orientaux utilisés avec succès par sa concurrente avec ceux qu’elle mitonnait habituellement dans ses cuisines locales. Pour avoir perdue la main dans cet art tout d’exécution qu’est la politique, la voilà condamnée à regarder passer les plats. Dimanche prochain, au menu et sans elle, bouillabaisse, comme toujours, et peut-être, surprise ! du couscous … Pastis offert !
Ce François là, Umberto Eco dit de lui, dans le journal argentin La Nacion , qu’il représente quelque chose d’absolument nouveau dans l’histoire du monde. Son sourire , son verbe , son humour, sa modestie, sa volonté de réforme ont conquis un auditoire qui dépasse largement celui de ses sympathisants. Il a ce que les professionnels américains des relations publiques appellent le star power. Il parle beaucoup, il téléphone, tweete , écrit des lettres; bref il surprend. De l’avis de tous les commentateurs, un nouvel animal politique est en train de s’imposer sur la scène médiatique mondiale; il aurait tout compris de la globalisation et du pouvoir des médias. Toujours en perpétuel mouvement, il force l’admiration de tous les communicants, au premier rang desquels figurent ceux en charge de l’image de notre Président. Ce François là, on l’aura compris, ne siège pas à l’Elysée. Le sien, saint, est à Rome …
Dans mes notes, ceci piqué dans » Entre chien et loup » d’André Blanchard, le grand solitaire de Vesoul : » Ce serait beau, ce serait crâne aussi, un gouvernement qui abdiquerait l’hypocrisie, celle dont la cause, voire la nécessité, est de masquer l’impuissance à remédier à la crise économique. Ce gouvernement s’adresserait au pays, un beau matin, comme suit : – En désespoir de cause, nous miserons dorénavant sur le cancer, sur le sida, sur l’alcool au volant, sur les crimes et autres attentats terroristes, etc., afin de résorber le chômage : c’est la voie de la sagesse. Que la nature fasse son œuvre où l’homme fait faillite. » Et cette première remarque, plus légère, de Robert Mallet dans son » Apostilles ou l’inutile et le futile « ( édition originale tirée en 2500 exemplaires dont je possède le numéro 1336 trouvé chez mon soldeur habituel . Bonne pioche ! ) : » On peut toujours être plus grand qu’on est : il suffit comme la danseuse de faire des pointes » Qui me fait irrésistiblement penser à tant de ceux qui nous gouvernent . Sans m’épargner pour autant…
Je 7.11.2024 Galley au café. C’est une habitude. Devant mon premier café, je lis une ou deux pages d’un Journal littéraire. J’ai donc ouvert ce matin celui de Matthieu Galey. Pourquoi ? Parce que je […]
Me 6.11.2024 Le rêve de Jean Luc. Devant son miroir, tout en se rasant, Jean Luc dicte à son microphone, après avoir pris connaissance de la victoire de Trump, les premiers mots de son commentaire […]