La préfète a percuté, elle. Je la vois demain. En tête à tête. Un approfondissement de mon propos lui serait agréable… (Fiction 4)

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Fiction 4.

 

 
Imperturbable, Joseph s’était levé sans chercher à comprendre d’où provenait ce vacarme. Il connaissait son auteur ! Dans le mouvement, il fit deux pas , sans émotions particulières, et rangea son petit récipient en verre sur le rebord de la fenêtre. En se retournant, il vit Boris, figé dans l’entrée. Ses cheveux blonds, drus et bouclés, « en bataille », frôlaient le linteau du chambranle en bois mouluré.

De ses yeux à demi clos qui parfois s’ouvraient péniblement sur le monde, il pouvait apercevoir, plus bas, la plage des amandiers… (Fiction 3)

Plage des amandiers. Sainte Rose.

 

Fiction 3.

Le repas de midi concocté par les amis guadeloupéens de Joseph avait été somptueux. Lyse s’était surpassée avec son poulet colombo. Une merveille de simplicité gustative ; et les arômes complexes et subtils du vieux rhum de Michel, pour finir, servi sur la terrasse de leur vaste maison coloniale, excitaient encore ses papilles longtemps après qu’il l’eut dégusté à petites gorgées. Joseph, dans cette ambiance paisible et chaleureuse, goûtait à satiété tous ces plaisirs tropicaux. Le moelleux du matelas de plumes qui couvrait son large fauteuil en osier leur ajoutait un sentiment paradoxal d’irréalité.

Georges Frêche, le monarque aux 80 visages…

       

Maire de Montpellier de 1977 à 2004, président de la Communauté d’Agglomération, député, président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche n’en a pas moins continué d’exercer son métier de Professeur d’Université. Et, jusqu’à sa mort, le 24 octobre 2010, être autant admiré que détesté, par se amis politiques ou pas.

« C’est un secret ! ». Oui ! de ceux qui n’existent qu’à condition de n’être jamais nommés…

     

Je croyais pouvoir y échapper, à cet injonction amicale de publier sur ma page Facebook la couverture des dix livres que j’aurais adorée, mais Daniel, ce matin, en a décidé autrement. Par lui, en effet, selon cette vilaine expression venue du monde du spectacle américain, j’ai été « nominé ».

J’aimerais ressembler au peuplier…

       

Dans  son journal, Jules Renard note ceci : « Il y a des gens qui, toute leur vie, se contentent de dire : « Évidemment ! Parfaitement ! C’est horrible, admirable, extravagant, bien curieux. » Par eux-mêmes ils n’ont aucune valeur, mais ils sont d’un grand secours à autrui : ils lui servent de verbes auxiliaires. » Aujourd’hui, il ajouterait à sa liste ceux qui n’ayant rien dire devant toutes choses élevées, se fendent, inspirés, d’un laconique et profond : « C’est intéressant, super, super intéressant, génial, débile, cool, super cool, chouette … ».  Il serait étonné, affligé, comme nous, par leur nombre et leur suffisance.

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