Cox à Narbonne

 Cox
Trois jours d’Espagne à Narbonne. Comme promis, lors de mon séjour à Cox (province d’Alicante), Carmelo, son maire, et Tayo, son adjoint, sont venus à la rencontre des nombreux narbonnais d’origine espagnole venus de cette petite cité située entre Murcia et Alicante. Ils n’étaient pas seuls! Musiciens de la  » Armonica « , parents, et mon cousin Manuel Santo, les accompagnaient. Que d’émotions pendant cette fin de semaine. Surtout samedi après midi, pendant le concert, dans une salle des Synodes bondée où se massaient de nombreuses personnes qui m’ont connu enfant, leurs yeux brillants, exprimaient la joie de ces retrouvailles avec leur village, leur province.. Des Vicente, des Morales, des Rives, des Santacruz… Le début d’une relation promise à de nombreux développements, comme s’y sont engagés Michel Moynier, le maire de Narbonne, et Carmelo Fulleda, le maire de Cox. Michel Moynier qui m’avait donné « cartes blanches » pour ce faire, et qu’il convient de remercier ici. A cette heure, mes amis sont sur la route, et dans quelques minutes j’irai voir mon père. C’est son anniversaire aujourd’hui: 82 ans. Hier au soir, immobilisé sur son lit, il discutait en espagnol avec son cousin Manuel, 82 ans, comme lui aussi… Leur dernière rencontre sans doute… Étrange coïncidence… Ah! Manuel, sans le savoir, quel cadeau ! Buen viaje con todos… Gracias, Carmelo y Tayo.Y hasta pronto…

Suerte Manuel!

corida.jpgLa journée a bien commencé. Manuel Valls était l’invité d’Ali Baddou, l’animateur des Matins de France Culture. Ce jeune dirigeant socialiste est à peu près le seul qui sache retenir mon attention et qui pourrait redonner de l’espoir à ceux qui ne se satisfont pas d’un PS proche du  » chaos ». Ce qui est mon cas. La vie démocratique de notre pays n’a rien à gagner en effet à ce genre de situation. Elle a , au contraire, besoin d’une véritable et forte opposition. Il fallait donc l’entendre, Manuel, sur  » la globalisation », « la crise de l’Etat-Providence », »l’immigration », »le libéralisme »… »l’autorité », » le travail ». Quels coups de balais dans la cour des vieilles idées! L’entendre aussi revendiquer sans complexes son social libéralisme et appeler ses amis à s’inspirer des leçons et des expériences des travaillistes anglais et des démocrates américains…L’entendre enfin déclarer qu’il fallait  » débarrasser le camp du progrès de ses oripeaux gauchistes ». Et son ami, Denis MacShane, le député travailliste britannique, présent au micro, d’en rajouter une couche en lui suggérant de renvoyer ses intellectuels de gauche à l’Université et de les y confiner. Bref, ce matin était un vrai festival de la pensée; une pensée exprimée  de surcroît dans une langue qui , contrairement à l’habitude, n’était pas de bois… Suerte Manuel!

Lagrasse, Quignard et l’effroi.

 Quignard

Lagrasse est un des rares endroits silencieux dans cette région un peu trop complaisante à l’égard de touristes drogués aux décibels. Les seuls bruits qu’on y entend en ce début du mois d’août sont ceux des livres que l’on feuillette et des voix qui les commentent. Celle de Pascal Quignard, l’invité du « Banquet du livre», est légèrement grave et profondément douce. Elle ressemble aux titres de ses textes : « Le vœux de silence », « Le lecteur », « Les ombre errantes », « Tous les matins du monde »… Qui sonnent comme une viole de gambe.

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