Georges Roques est un ami ! Géographe, chercheur et professeur des universités, il est un de ceux qui connaissent le mieux le Languedoc-Roussillon. Au temps où il oeuvrait à la Maison de la Géographie, nous avons collaboré à la réalisation de l’ Atlas Permanent de la Région Languedoc Roussillon. Mais cela est une autre histoire ! Georges est un vieil ami, disais je, un vieil ami doté de surcroît d’un esprit facétieux. La lecture de ma dernière chronique « l’Aude sinistrée » lui a remis en mémoire une « perle » dont il m’a fait le cadeau. Je ne résiste pas au plaisir de vous en faire goûter son amère et ironique saveur : « L’homme du Midi n’est pas porté au travail régulier et intense, à l’initiative individuelle, à l’action privée ; il trouve plus commode de vivre en s’appuyant sur le groupe de la famille, des amis, des voisins, du clan, de l’Etat. Ce régime social développe plutôt le type du frelon que de l’abeille. Il favorise un égoïsme qui se dissimule sous les apparences menteuses de la solidarité. Son plus beau triomphe est d’avoir acclimaté en France cette politique alimentaire qui permet aux intrigants de vivre sur le budget et aux dépens des travailleurs. C’est ainsi que le Midi pousse insensiblement la France dans la voie où sont déjà engagées la Grèce, l’Italie et l’Espagne : c’est la voie de la décadence ». L’auteur ? Edmond Demolins (Les Français d’aujourd’hui, 1898- Conclusion du chapitre consacré à l’homme du Midi). J’ai beaucoup ri ! Un peu d’autodérision (encore que !) fait le plus grand bien, non ? Un exercice somme toute salutaire qui nous change des discours lénifiants et triomphalistes habituels…
Nous voilà pris sous la déferlante médiatique « des droits de la femme », à notre corps défendant, cela va sans dire qui nous voudra de sérieux désagréments. Une journée finement choisie par N.K.M pour estimer que Ségolène Royal en était réduite à attendre que « son ex la nomme quelque part ». Il fallait oser ! En renvoyant François, sa compagne et la mère de ses enfants dans l’univers bourgeois du théâtre de boulevard, c’est la tonitruante hypocrisie de ce « festif » 8 mars qu’elle fait exploser. Et n’en déplaise à Najat et à Hazan, c’est bien à elle que revient la palme d’or de la phrase la plus féministe de cette journée. A N.K.M donc toute ma reconnaissance pour avoir élégamment prononcé des mots que nul homme ne saurait jamais formuler sans recevoir de progressistes dames de violentes gracieusetés…
«Quand j’habitais Alger je patientais toujours dans l’hiver car je savais qu’en une nuit, une seule nuit pure et froide de février, les amandiers de la vallée des Consuls se couvriraient de fleurs blanches. Je m’émerveillais de voir ensuite cette neige fragile résister à toutes les pluies et au vent de la mer. Chaque année, pourtant, elle persistait juste ce qu’il fallait pour préparer le fruit.»
Dans ce texte de 1940 : l’Eté, Camus associe la fleur d’amandier à la force de caractère, qu’il définit ainsi : «Je ne parle pas de celle qui s’accompagne sur les estrades électorales de froncements de sourcils et de menaces. Mais de celle qui résiste à tous les vents de la mer par la vertu de la blancheur et de la sève. C’est elle qui, dans l’hiver du monde, préparera le fruit.»
Une force de caractère qu’il nous demande de ne pas oublier, de toujours mobiliser; une force propre à vaincre «l’esprit de lourdeur» et ses vertus gémissantes.
C’est au retour d’une petite randonnée dans le massif de la Clape, hier, par vent violent, pluie et grésil mêlés, que cette méditation de Camus m’est vaguement revenue à l’esprit.
Devant mon clavier, une branche d’amandier. Je l’ai ramassée au pied de son arbre …
Dimanche en début de soirée. Ciel gris et petite pluie. Je jette un dernier coup d’œil sur « l’actualité ». Vent du Globe, Mali, Mariage pour tous… Le téléphone sonne ! – Monsieur Santo, comment allez-vous ? ça fait quelque temps que je ne vous ai vu… et votre dame ? – Bien, madame Serre. Et vous ? – Oh moi, vous savez, à mon âge… allez… ! Une conversation de pure convenance motivée par le seul souci de s’inquiéter de ma santé ? Non ! Une adresse inattendue à mon esprit ce soir là un peu perdu dans un flux d’informations ininterromptues . Madame Serre, ma voisine aura 101 ans le 6 février ! Comment l’a remercier encore de son appel, qui m’ a soudainement ramené à la réalité. Celle d’une vie que l’on voudrait aussi longue, aussi digne, aussi pleine du souci des autres que celle de cette jeune et belle vieille dame. Une leçon de civilité aussi,au milieu du bruit monde. Inattendue. Comme un cadeau, qui ne serait pas d’anniversaire…
Jacques Raynal, qui depuis quelque temps nous avait quitté, nous revient aujourd’hui, pour notre plus grand plaisir, avec ce délicieux conte de Noël. Qu’il en soit remercié!
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