Un dimanche pas comme les autres où des supporters du RCN, aussi, chantaient…

 
Dimanche ! Joseph a retrouvé sa cabane, son balai, son râteau et son pinceau. Il faisait beau. Le ciel et le vent étaient au repos. Loin de la ville et des écrans, le chant de deux oiseaux donnait une grande intensité au calme qui l’environnait. Il ne ressentait aucune fatigue et n’éprouvait aucun autre désir que celui de peindre une petite bordure en ciment.

« Les choses de la vie » ne sont plus ce qu’elles étaient…

       

Hier soir, j’ai (re) regardé « les choses de la vie », de Claude Sautet. Remarquable film ! Fin, subtil, élégant. L’histoire classique des tourments affectifs : amour, amitiés, d’êtres profondément attachants dont la vie – le destin, le hasard … – dévie, précisément, le cours ; l’arrête, pour un temps ou irrémédiablement, aussi. Les dialogues sont précis et la mise en scène et les acteurs collent au plus près des corps et des sentiments de leur personnage. Ce film de Claude Sautet est enfin d’une grande pudeur stylistique et intellectuelle. Comme on n’en produit plus dans le présent « univers » filmographique où chaque scénario doit nécessairement composer avec tous les impératifs « sociétaux”et moraux de l’époque : homosexualité, transgenres, minorités ethniques, sociales etc… ; des scénarios souvent écrits – dans les séries, surtout – dans une « langue” pauvre et violente. Fait aggravant des « choses de la vie », en regard des normes morales et sanitaires du moment, tous les personnages fument – des « Celtic”pour Michel Piccoli –, du lever au coucher ; au lit, dans la salle de bain ; à table, en voiture, à pied ; au bureau, sur les chantiers… C’était en 1970, il est vrai ! Que la police de la pensée ne poursuive pas les diffuseurs de ce film pour « mise en danger d’autrui” est un mystère…

J’aurais aimé porter ma main dans les cheveux de ce petit garçon…

     

Hier, j’étais devant mon premier café à la terrasse à moitié vide de « Chez Léonie » – qui a remplacé « Chez Michèle » ! La folie des premières sorties étaient heureusement passée. Il faisait moyennement beau. J’étais là à errer dans mes humeurs et pensées, quand j’ai vu arriver dans ma direction une mère et son enfant à demi allongé dans une chaise roulante adaptée à son handicap : un garçon d’une dizaine d’années environ. Pendant que sa mère, à la table voisine, attendait qu’on la serve, j’observais discrètement ce petit homme. Je ne voyais que son visage – une « laine » couvrait son corps – , et par dessus tout ses grands yeux gris qui semblaient perdus dans l’immensité d’un ciel passablement tourmenté. Je ne pouvais non plus détacher ma pensée de cet être si jeune et « sans vie » ; d’un monde aussi où paysages et objets, corps et visages, livres et mots ne nous ne disent plus rien, nous laissent indifférents ; un monde vide de sens… Avant qu’ils ne partent – très vite –, j’ai tourné un long moment autour de ces idées… Et puis j’aurais aimé porter ma main dans les cheveux de ce petit garçon. Un geste sans doute inutile et puéril, comme pour me persuader qu’il ne peut en être ainsi, pour lui ; qu’il n’en sera jamais ainsi pour qui veut vivre en ce monde…

La capacité de nuisance de l’individu fait des progrès considérables.

   

La capacité de nuisance de l’individu fait des progrès considérables. Sur le banc voisin du mien, hier, sur la promenade des Barques, une dame, son téléphone portable collé à l’oreille et son caniche jappant à ses pieds, m’imposait son interminable et sénile conversation.

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