Les ennemis de l’info.

Patrick Nappez est rentré et l’information ( la vraie! ) est de retour.Exemple tiré dans le numéro du jeudi 31 août 2006 où notre talentueux  journaliste écrit ceci à propos de l’arrivée d’un nouveau sous-préfet à Narbonne : « que lui reproche-t-on alors ?….d’avoir joué un rôle dans l’affaire Cécilia, selon nos confrères parisiens. ». Admirez le: « selon nos confrères… ».

Toujours dans la même veine : « Selon les milieux politiques et les observateurs des coulisses parisiennes… a vraisemblablement etc.. ». Ah ! Ces « observateurs des coulisses » et ce « vraisemblablement… » Prodigieux ! …

 

En matière de journalisme, et pour paraphraser Patrick et la conclusion de son billet d’humeur du même jour, les coulisses et leurs observateurs (mais comment peuvent-ils faire ?) sont souvent, pour ne pas dire toujours, les ennemis de l’information.

Le petit rien qui fait le presque tout.

Samedi après midi, esplanade du cours Mirabeau. Une camionnette banderolée assurant la promo des JIN (s) et de la Ville de Narbonne. A l’intérieur trois jeunes. L’un d’entre eux à la console d’une sono surpuissante. On l’entend de la place de l’hôtel de ville .Les mariés, les badauds et les riverains s’étonnent de ce vacarme  : «  mais que se passe-t-il ? » Rien ! Seulement un concours rassemblant une dizaine (j’arrondis) de jeunes gens autour d’un baby foot excités par un commentateur hurlant dans son micro.Un petit rien qui fait le presque tout d’une journée qui s’annonçait pourtant paisible et ensoleillée .Un peu comme un léger nuage de pellicules sur le col d’une veste de bonne marque.C’est dans les détails que s’apprécie l’élégance d’une tenue.Et cela vaut pour tout…

 

 

 

 

Noir ou Rouge…

Tout le monde s’en prend à Marcel Raynaud, notre président cathare. Il accorderait des faveurs à ses proches amis politiques. Ce que faisaient aussi certains papes, et que la langue a consacré par le substantif : népotisme. Pour le premier des cathares audois, se faire ainsi admonester au motif d’abus quasi papal au profit de membres de sa famille politique a dû le crucifier. En l’espèce, le procès en inquisition qu’on lui fait est injuste. Où a-t-on vu, en effet, un sénateur recruter une assistante parlementaire par concours et qui, de surcroît, serait une adversaire politique ? Dans les « guignols de l’info », peut-être ! La démagogie à ce niveau de mauvaise foi se rapproche dangereusement du journalisme « people ». Non, plus sérieux me semble le reproche, qui lui est aussi adressé, de cumuler les mandats de  sénateur et de président du Conseil Général. Il est vrai qu’avant, Marcel, en bon progressiste, était contre. Et qu’aujourd’hui, en nouveau conservateur, il est pour. Danger ! C’est avec ce genre de comportement que l’on donne à nos concitoyens l’idée que la politique n’est qu’un théâtre d’illusions. Une farce… Et que pourraient leur venir à l’esprit d’envoyer tout ça « cul par dessus tête  » en plongeant dans le vide abstentionniste.Pour le plus grand profit des partis de l’extrême. Noir ou Rouge…

C’est la rentrée!

C’est la rentrée scolaire et j’apprends que selon le Top 50 IFOP-Journal du dimanche  Zinédine Zidane serait la personnalité préférée des Français. Il raflerait, dopé par son peu glorieux «  coup de boule », 66 % des suffrages chez les 15-24 ans.

Mais comment  vais-je donc expliquer à mes petits-enfants qu’il s’est comporté, pendant  cette finale de la coupe du monde, comment un élève de cours élémentaire très mal élevé. Et ce, après que celui qui devrait incarner les plus hautes valeurs morales et civiques de ce pays,Jacques Chirac, ait évoqué une réaction "compréhensible » et que la prétendante à sa succession , Ségolène Royal, ait salué "sa capacité à défendre farouchement les valeurs auxquelles il tient profondément, en particulier le respect dû (…) à sa soeur".

 

Dur ! Je plains nos enseignants, coincés entre la légitimité apportés par nos hommes et femmes politiques,  les médias et les grandes marques de la mode et du sport à ce qui s’apparente à un code d’honneur et leur devoir d’enseigner des principes moraux fondés sur le respect dû à l’être humain, quel qu’il soit.

Quant  à moi, tant pis, je vais devoir assumer encore une fois le rôle du vieux ringard ! Me le pardonneront-ils? Drôle d’époque…

 

 

 

 

 

 

La marée du soir

Comme je le fais souvent le matin,j’ouvre, au hasard, le premier livre qui me vient sous la main.Je lis ceci,page 97,dans l’édition de 1972,chez Gallimard,des carnets (1968-1971)d’Henry de Montherlant:"Cette année 1970,féconde en morts d’hommes publics,a été féconde en oraisons funèbres dithyrambiques,dont les auteurs,dans leurs outrances,perdaient de vue complètement la réalité,et oubliaient aussi qu’ils y disaient tout le contraire de ce qu’ils disaient très peu d’années auparavant:la confusion d’esprit est de tous temps mais surtout du nôtre,et par ailleurs la palinodie est tellement entrée dans nos moeurs qu’elle est inaperçue non seulement du public mais de celui qui l’accomplit." Et, un peu plus loin:"Roule,torrent de la futilité."Tout est dit.Rideau!