C’était dans ma petite ville, un ami pleurait sa mère…

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C’était dans ma petite ville . Le ciel était bien  bas . Dans cette petite église, les bancs  rejetaient du monde sur les bas côtés. Les retardataires ne pouvaient y entrer. L’office y fut mené par un prêtre aux accents étrangers, comme dans tant d’autres paroisses . Des mots furent prononcés par un fils pleurant sa mère . Des mots d’amour jaillis d’un cœur brisé . Des mots qu’on redoute un jour d’avoir à dire quand l’âge de la sienne témoigne qu’il en sera bientôt le temps. À la fin de la cérémonie, comme dans tant d’autres églises, la foule en rangs compacts poussait vers la sortie. La famille  attendait pour les remerciements . Sur les côtés de cette puissante colonne, deux laïcs . Immobiles. Un homme et une femme, un petit panier d’osier à la main timidement présenté. Je vois encore le sourire  de cette dame après que j’y eusse déposé mon obole . Son panier était vide, ou presque !  Moi seul ai entendu ses paroles. Un murmure, une douce offrande . Invisible elle était aux yeux du plus grand nombre, et pourtant elle rayonnait . Mon ami, mon frère , René , cet instant, cette communion improbable, cette grâce,  je te l’offre à mon tour . J’aime à penser que ta mère en sourit encore au plus profond de ton âme . Comme la preuve d’un Dieu , le sien, pour lequel , nous disais tu du haut de la chaire, noyé dans le chagrin, elle priait…

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