Ce matin, depuis ma terrasse, l’ordinaire s’est tu.

Ce matin, depuis ma terrasse, l’ordinaire s’est tu.
La cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne se dressait. Pierre médiévale, chœur seul à 41 mètres, nef jamais construite. Le ciel, pêche et pourpre, la mettait en relief.
Sept siècles ont passé. Architectes, tailleurs de pierre, verriers : ils cherchaient force, sagesse, beauté. Ils ont bâti un défi figé. Inachevé. Puissant.
Elle parle de batailles, de consuls et d’évêques, de murailles à garder. Elle n’est pas un vestige. Elle est l’Histoire, avec ses élans, ses fulgurances et ses arrêts brusques.
Les tours baignent dans l’aube rose. Malgré tout, l’élan créateur a laissé ce chef-d’œuvre. Un pont de pierre entre le XIIᵉ siècle et ce matin. La beauté persiste. Même incomplète.
Mots-clefs : Cathédrale Saint Just-Saint Pasteur, Narbonne




