Chômage des jeunes. Conflit ou compromis générationnel?
En France, les mêmes recettes inefficaces sont utilisées depuis plus de 30 ans pour lutter contre le chômage des jeunes. Question! Pourquoi s’entête-t-on ainsi dans l’erreur et dans le refus de réformer un système sclérosé? Les politiques seraient seuls en cause? Qu’ils soient préoccupés par leur réélection, certes, mais si la demande sociale était forte, ils seraient bien obligés de bouger. Et s’ils ne prennent aucune initiative, c’est que la société s’en accommode. Ce compromis générationnel, Olivier Galland, dans Telos, le fait reposer repose sur trois éléments-clefs, je le cite:
- un marché du travail profondément clivé (CDD/CI) qui fait reposer l’essentiel de la flexibilité de l’économie sur les entrants, protégeant du même coup les adultes-insiders. Tout le monde sait qu’aujourd’hui les embauches se font massivement sur des contrats à durée déterminée. Ce que l’on sait moins c’est que, malgré cela, le taux de CDI parmi les actifs dans la force de l’âge (disons au-delà de 30 ans) reste très élevé (autour de 85%) et surtout très stable…
- Le deuxième élément, central, est l’acceptation implicite par les jeunes du partage de la flexibilité avec une double compensation : un très fort soutien parental durant la phase de transition précaire et une bonne probabilité qu’elle soit un tremplin vers l’emploi stable qui permette in fine d’accéder au statut d’insider
- Le troisième élément constitutif du pacte entre les générations est l’entente générationnelle sur les valeurs. Sur le plan des valeurs aujourd’hui, peu de choses séparent les individus ayant entre 18 et 60 ans. Ils adhèrent tous à ce qu’on peut appeler l’individualisation des valeurs, c’est-à-dire l’idée que chacun doit être libre d’orienter sa vie personnelle comme il l’entend.
Les perdants sont évidemment les jeunes faiblement qualifiés et ceux qui appartiennent à des familles qui n’ont pas les moyens de les soutenir matériellement et psychologiquement. Des perdants qui ont un très faible niveau de représentation et de mobilisation. On peut donc comprendre que ce compromis générationnel soit à la base d’un statu quo social et politique: les mesures qui touchent au CDI, par exemple, n’emportent pas l’adhésion, alors que celles qui visent à étendre l’emploi des CDD sont très largement approuvées. Ce que le gouvernement vient d’entériner en donnant la possibilité aux entreprises de renouveler deux fois (au lieu d’une fois actuellement) les CDD et les contrats d’intérim. Au risque de la marginalisation d’une partie de la jeunesse et d’une fuite des plus dynamiques vers d’autres cieux…
Mots-clefs : CDD, CDI, Chômage des jeunes, Contrat d'Avenir, Intérim
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Maryse Seingeot
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dans le mur ….
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Christian Vignozzi
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Les mêmes recettes donnent les mêmes résultats ! Et ces résultats amplifient ces mêmes recettes ! La lFrance est accro aux emplois aidés qui deviennent un soin palliatif au chômage.
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Gérard Borras
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Qui prend des emplois aidés en priorité les administrations qui normalement devraient être degresse
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