Chronique de Narbonne: Charles Juliet, Barthélémy Tonguo, ma boulangère et moi !

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J’ai déjà dit, ici, que chez Adelyne, ma boulangère, on y trouvait les meilleurs pains de Narbonne et des environs. Parfois aussi des livres, et des très bons. Dernièrement un Antonio Lobo Antunes : Le cul de Judas (Métaillé). Gillou, le boulanger de ma boulangère, me lit et, un matin de cette semaine, par la voix d’Adelyne, me fait l’incroyable  surprise de me parler de Charles Juliet. La veille, il avait lu ma chronique consacrée au peintre-sculpteur  Barthélémy Tonguo. J’y citais l’un des textes de Charles Juliet figurant au bas d’une des toiles de l’artiste invité. Gillou m’apprenait ainsi qu’il était un de leurs clients quand ils tenaient leur boulangerie « L’arbre à pain », à Jujurieux, rue de l’Église, dans l’Ain. Jujurieux où naquit en effet Charles Juliet, auteur d’un « Journal » dont chaque exemplaire était alors impatiemment  attendu  par de rares initiés, dont j’étais, avant qu’il ne devienne célèbre après la publication d’un récit ensuite porté à l’écran : « L’année de l’éveil ». Tout est à lire chez  Charles Juliet : sa poésie, ses  écrits sur des artistes aussi. Comme ceux sur Bram van Velde ou Giacometti notamment. Tout est à lire, et je le lis souvent dans des pages lues  à la volée. Mais comment aurais-je pu imaginer qu’un jour j’apprendrais de ma boulangère, par le hasard d’une de mes  petites chroniques, qu’elle était aussi, en un temps et un lieu différents, la sienne ? Et qu’il aimait, lui aussi, ses pains. Il y a des moments dans la vie où le réel rejoint la poésie et ses mystères. Inutile alors d’en comprendre le sens, il suffit de les goûter en prenant tout son temps …

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