Chronique de Narbonne. Des « élus responsables », mais qui ne le sont pourtant pas…
Dans un billet précédent, je notais les éventuelles conséquences politiques et électorales, pour la droite narbonnaise en général, à se présenter sous le «loup»: «Votez pour des élus responsables», et signalais que l’on pouvait faire une longue liste de décisions irresponsables prises par ses promoteurs, au plan national ou local, notamment, pour faire la démonstration, qu’en ce domaine, le critère d’appréciation n’était point l’appartenance à un camp, de gauche, du centre ou de droite.
J’en veux pour seule preuve récente la décision prise par le maire de Narbonne de déplacer deux abris-bus : «Passage Rossel» et «Médiathèque Mistral» devant le Palais du Travail. Deux abris-bus réalisés, mais sans bus pour s’y arrêter! Pourquoi? Eh bien pour l’unique raison que le Plan de Déplacement Urbain, comme la gestion de la délégation de service public relative aux transports urbains relèvent de la seule autorité de l’Agglomération, et donc de Jacques Bascou, son Président. En conséquence, ces travaux faits, sans aucune concertation, par Didier Mouly, nous donnent ce spectacle étrange de deux mobiliers urbains fantômes, tandis que les bus continuent de circuler, comme ils l’ont toujours fait, sur le même itinéraire et de s’arrêter à la hauteur des mêmes abris-bus.
Alors, de deux chose l’une. Soit, les décideurs de la Ville de Narbonne ignoraient cette répartition des compétences, soit ils en connaissaient les principes. Mais, de toute façon, deux raisons qui cependant suffisent – indépendamment des problèmes de sécurité pour les usagers-piétons que soulèveraient les changements d’itinéraires voulus par le maire de Narbonne – pour qualifier cette initiative, et son coût, de parfaitement, si je puis-dire, irresponsable.
Deuxième exemple, celui présenté par nos «Élus responsables», qui, fustigeant la pauvreté du Département en font porter la responsabilité au PS et à sa gestion pendant tout le siècle passé.
Une première incidente historique, tout d’abord, en faisant remarquer que la SFIO et le PS ensuite jusqu’à aujourd’hui, ne « tiennent » ce Département que depuis la Libération. Mais passons vite, sur cette réinterprétation de l’histoire! pour ne retenir que l’argument avancé : le taux de chômage dans l’Aude, effectivement très élevé. Pour constater qu’en 2011, celui de l’Aude était de 17% , et celui de la commune de Narbonne de 19%.
19,3%! et ce au terme, à trois ans près, d’une très longue gestion de la Ville par la droite locale sous le label Nouveau Narbonne; celui-là même de l’actuelle municipalité.
Devrait-on, pour autant, qualifier la politique menée antérieurement par Hubert Mouly et ses successeurs, sur sa ville, pendant 21 ans, d’irresponsable. Évidemment, non! Les causes de cette pauvreté en emploi, dont toutes les autres découlent, sont, en effet, structurelles. Elles tiennent à l’économie générale de ce Département et de cette Région, et à l’absence d’un véritable « moteur » industriel et de services marchands conséquents pour y créer de la richesse et de l’emploi. Or l’on sait, ou devrait savoir, que les principaux facteurs susceptibles de favoriser l’investissement productif dépendent de décisions fiscales ou sociales relevant de l’État; et que l’on ne modifie pas radicalement la structure économique d’un Département comme l’Aude par un simple changement de majorité politique. D’autant que l’institution départementale en question n’a pas le pouvoir d’agir dans un domaine – économie-emploi – relevant des compétences de l’État et des Régions…
En politique, surtout, chacun est responsable de son ignorance. Réelle ou feinte! Surtout quand elle s’exprime publiquement!
Mots-clefs : Citibus, Grand Narbonne, PDU, Ville de Narbonne
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Orrit
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Bonjour Michel, je viens vers pour manifester un commentaire sur l interprétation des chiffres du chômage qui malheuresement sont caduques et le prisme est tout à fait objectif.
En effet vous avancez des chiffres qui ne remontent qu à 2011, mais le taux de progression de 2008 à 2014 est un des plus forts de France ( 7% à 19%), presque le triple….. Même si le contexte national n est pas favorable à la création d emplois, j ai l impression que les mathématiques sont une science bien loin de toutes affabulations irresponsables ….
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Michel Santo
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Bonjour Jean-Marie! et d’abord merci pour votre commentaire.J’ai pris en effet cette année 2011 exprès pour la faire coller, à trois ans près, avec les 21 années de mandat d’Hubert Mouly. L’idée était de montrer que, sur une longue période, l’écart entre la Ville de Narbonne et le Département était toujours favorable au Département dans son ensemble; et ce pour une raison simple: le chômage est structurellement moins important dans le rural. Et qu’utiliser cet argument pour afficher une gestion responsable par la Droite à Narbonne et irresponsable pour La Gauche dans l’Aude était stupide – chiffres à l’appui en défaveur pour la Droite. Même aujourd’hui! En effet, s’il est vrai que la progression est beaucoup plus forte que dans le passé, le taux, et surtout l’écart de progression, est toujours plus fort sur la seule commune de Narbonne que dans l’ensemble du Département.Cet écart , encore une fois, est structurel. Tenez, la Lozère a un des plus faibles taux de chômage de France. Qu’en déduire? Mais mon sujet n’était pas l’analyse du chômage, et de son évolution, déjà faite dans des billets précédents, mais de l’utilisation démagogique d’un taux pris en soi pour juger du caractère responsable ou pas d’une gestion. Kundera dit, de mémoire et déformé naturellement, à peu près ceci, que l’homme doit savoir et qu’il est donc responsable de son ignorance…
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Orrit
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J aime bien la communication avec quelques citations latines qui font sans doute plus distinguées et plus erudies qu une citation en occitan , mais
Peut être plus terre à terre !
Merci de votre réponse
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Alphonse MARTINEZ
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Merci Michel pour cette analyse fort pertinente ,mais si vous le permettez pour ce passage « D’autant que l’institution départementale en question n’a pas le pouvoir d’agir dans un domaine – économie-emploi – relevant des compétences de l’État et des Régions » je ne puis être d’accord avec vous. Si un Maire ou le Conseil Général ne peuvent agir directement sur l’emploi ,sauf pour les emplois municipaux, ils disposent d’un bras de levier extraordinaire pour dynamiser l’économie . Ce qui est dramatique ,et je l’ai éprouvé à maintes reprises surtout ici à Narbonne, c’est leur incapacité à comprendre le monde de l’entreprise ,je suis même persuadé qu’ils sont opposés à des projets industriels . L’expérience que j’ai vécu s’est traduite par des destructions d’emplois suite à la gabegie et au copinage qui sévit ici dans les services municipaux. Rien ne se fait à Narbonne pour attirer les entreprises productrices de richesses ,rien n’ai fait pour encourager les entreprises existantes . Un petit exemple que j’avais déjà cité avec les chocolats de Noel , au lieu de favoriser une entreprise Narbonne ,dont les produits sont excellents , c’est un commerçant de Béziers qui a bénéficier de la commande. Michel ,combien parmi nos élus sortent du monde du travail, quelle est la formation des cumulards qui se présentent aux Cantonales ?? Le problème ,me semble-t-il est que depuis des générations ce sont les mêmes qui vivent grassement sur le dos de leurs concitoyens sans avoir eu à franchir les portes de la ville. Pieuvres ou ventouses on peut se poser la question.
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Alphonse MARTINEZ
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En me relisant mon texte j’ai relevé quelques fautes d’orthographe . J’ai oublié de rappeler qu’en matière de dynamisme nous sommes largement surpassés par Lézignan , je crois que le Maire y est
pour quelque chose .Bonne soirée.
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