Chronique de Narbonne et d’ailleurs. Il sera temps, les jours prochains, de passer au combat politique…
Muriel, une de mes lectrices, m’interrogeait, hier soir, sur ma page Facebook, sur les raisons qui m’amenaient à ne pas relayer l’appel à manifester samedi matin, à 11 heures, place de l’Hôtel-de-Ville, à Narbonne. Comme elle, vous avez été très nombreux à lire ma chronique du 8 janvier , dans laquelle je rendais compte du rassemblement spontané, sur le Cours Mirabeau, d’hommes et de femmes qui n’étaient là que pour une seule chose: dans le silence d’abord faire bloc. Faire bloc sans haines, amalgames et passions mortifères; sans inutiles et pauvres mots jetés par-dessus nos têtes, que personne n’entendait, et que je ne voulais pas entendre. Ce n’était ni le moment, ni le lieu! Le silence, le silence seul, suffisait à exprimer notre douleur. C’est pour cette raison, Muriel, qu’à l’heure où j’écris ces quelques lignes, je n’ai rien dit , publiquement, de celui prévu samedi matin. Je n’en connaît pas les organisateurs, mais j’ai entendu ce qu’en disaient certains au « mégaphone », mercredi soir, et crains de me retrouver dans la même situation, avec la même fêlure au coeur. Alors oui, j’y serai, bien entendu, mais, à la première tentative de « récupération », je m’en irai « communier » ailleurs, en conscience. Je le ferai, parce que je sais que demain, l’émotion et l’indignation retombées, nous aurons à traverser l’épreuve d’une France traversée de peurs et de haines. Et qu’il faudra se battre contre toutes les lâchetés! La complosphère, Thierry Meyssan et Alain Soral en tête, annonce déjà que l’attentat a été commandité par les États-Unis et Israël, évidemment!, et des représentants autoproclamés de partis politiques, sans autres mandats que leur volonté de briser un élan national, pourtant voulu par leurs dirigeants, se projettent dans un futur proche sans distinguer ce qui peut nous séparer au plan politique de ce qui devrait nous unir, quelles que soient nos convictions philosophiques, politiques ou religieuses, face à un ennemi commun: un islamo-fascisme qui tue et barbarise sur toute la planète; dans les pays de culture musulmane en premier lieu… Ce matin, Muriel, je ne pense qu’à un homme, allez savoir pourquoi. Je porte ses deux prénoms. Un 3 décembre 1943, il a été « raflé » rue Michelet, à Narbonne, où il habitait. Direction! le camp de Buchenwald. C’était mon grand-père maternel… Les tueurs de « Charlie Hebdo » sont de la même espèce que ceux qui l’embarquèrent. Le courage, aujourd’hui, est de clairement le dire. Samedi, dans le recueillement et le silence… les jours prochains, dans le combat politique…
Mots-clefs : Charlie Hebdo, Complosphère, Meyssan, Soral, Union nationale
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Joel Raimondi
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Oui Monsieur Santo.. pour l’instant le silence et le rassemblement dans la dignité de tous les défenseurs de la démocratie s’impose : faire peuple debout !
et vos propos personnels me renvoient à un constat fait cet Eté 2014 en Cote d’Or ou au détours d’une discussion historique, des personnes jeunes en 1945 dont mes parents parlaient des « bochs » ( et non des nazis !) qui étaient venus installer leur quartier général à l’école Saint Joseph de Dijon et accomplir des rafles etc etc etc … Des souvenirs douloureux qui ne s’éffacent pas …et resurgissent avec des mots violents et violant les bonnes consciences …
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Akaffou
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Merci Michel d’avoir mené l’analyse que j’aurais bien aimé faire. La cohérence du terrorisme, c’est de ne s’indigner point dans des éclats de voix, mais de tenir son cap. Or en France on s’indigne, et au premier rayon de soleil tout le monde se met en maillot, l’action politique se relâche en attendant le prochain drame. Quelle réponse le politique donnera? Je n’ose proposer ici une reponse.
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michel
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J’ai bien peur ,Michel, qu’on ne se fasse de fausses idées sur ce bloc sans haine . C’est ce que l’on voudrait nous faire avaler , la réalité est toute autre . Si dans notre ville , nous sommes encore loin , et tant mieux , de la situation dans les banlieues , un enregistrement d’un prof de lycée du 95 dans l’ émission de J.J Bourdin nous prouve qu’hélas , cette cohésion sociale est loin d’exister dans ces zones là . Et que la france traversée de haine ne vient peut être pas du coté qu’on nous présente .
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Michel Santo
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Michel! je sais bien et sais aussi , comme je le dis dans ce billet : « que demain, l’émotion et l’indignation retombées, nous aurons à traverser l’épreuve d’une France traversée de peurs et de haines. Et qu’il faudra se battre contre toutes les lâchetés! »
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Jeld
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De puis 2 jours je m’informe ,radio et télé, pour suivre les événements ….et conclusion : bourrage de crânes de nos politiciens !
A tous les niveaux de la hiérarchie.
La place étant tellement bonne qu’ils ne veulent pas la perdre et tirent la couverture à eux, alors que ? ! .
C’est pour cette raison que n’irait pas au rassemblement mais y serais par la pensée.
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Flamant Rose enchaine
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L’odieux assassinat des « Charlie » et de ceux qui ont tenté de protéger la liberté d’expression s’est terminé aujourd’hui dans un nouveau bain de sang, au sein de la communauté juive parisienne.
Encore une fois, l’obscurantisme, le fanatisme, le fascisme vert a tué.
Il ne s’agit pas ici de rechercher des coupables au sein du personnel politique, de la communauté policière ou du renseignement. D’autres s’en chargeront facilement et avec délectation, hurlant avec les loups comme toujours.
Le Président Hollande (notre Président de la République et oui) l’a bien dit : une et indivisible.
Notre République doit le rester mais ces horribles événements doivent nous servir à nous rassembler et non pas nous diviser. Sinon les barbares terroristes auront gagné.
La suite sur mon blog: bit.ly/1DtQI4H
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