Chronique de Narbonne et d’ailleurs : que peuvent les élus locaux pour créer de l’emploi ? Rien, ou presque !
Dans ma petite ville qui se veut grande, et qui le fut, la polémique enfle autour d’une « mêlée ouverte », qui aurait du se jouer fermée. Une « faute de goût » de son président et des propos municipaux « hors jeux », et, résultat, une bagarre générale, d’où sort un « ballon »… dans les mains du « service de la commande publique » de la ville qui, s’échappant sur les ailes, file dans les associations et les organismes consulaires pour leur expliquer, ainsi qu’à leurs ressortissants, les règles régissant les marchés publics – au risque de les faire passer pour des imbéciles ou des ignorants, à moins que… Mais bof, après tout ! … s’il ne leur est pas distribué un « protocole » pour les contourner ou les violer, les règles…
Non, plus sérieux, interrogeons nous plutôt sur les moyens dont disposent les élus locaux pour maintenir ou créer des emplois. Ce qui me permettra, au passage, de répondre, à distance, à l’un d’entre eux qui jadis occupa d’importantes responsabilités dans notre « région ».
Hé bien aucun, ou si peu! À l’exception, évidemment, de ceux qui leur permettent d’augmenter continument les effectifs de la fonction publique territoriale – une spécialité régionale fort justement dénoncée par la Cour des Comptes; n’insistons pas!
Pour le reste, quelles sont les « barrières à l’emploi » dans notre pays? et ce quoiqu’on puisse en penser – de leur nécessité – sur un plan idéologique, politique ou social. De deux ordres, principalement: juridique, pour aller vite, c’est le Code du Travail et, financier, celui du montant des charges fiscales et sociales. Des barrières qui ne peuvent être levées que par l’Etat, et lui seul. Pas la peine de faire un exposé académique pour le comprendre.
Quant à la relance de l’économie par l’investissement des collectivités, autre levier, l’état de nos finances publiques et leur niveau d’endettement les obligent à de sérieuses économies dans leur fonctionnement et à des choix judicieux et serrés dans leur programmation d’équipements publics …
Dans ces conditions, faire croire aux entreprises – et aux demandeurs d’emplois surtout – qu’il suffit de leur expliquer comment on passe des marchés publics « pour retrouver le chemin des marchés et la dynamique perdue de notre belle ville », et conséquemment, maintenir ou créer des emplois, est pour le moins osé, pour ne pas dire franchement démagogique. D’autant, qu’à ma connaissance, nombre d’entreprises narbonnaises ont largement bénéficié de ces commandes publiques, et ce depuis des lustres. Tiens! si on en publiait la liste, pour y voir un plus clair…
Ces remarques ne s’adressent pas seulement, on le comprendra, je l’espère, qu’au seul maire de Narbonne et à son adjoint en charge des marchés publics, elle vaut aussi pour tous les autres, membres élus du Grand Narbonne et de son Président … si tant est que leur vienne à l’esprit ce genre d’argument pour arguer de leurs pouvoirs et de leur volonté dans des domaines où l’État seul peut efficacement et durablement agir… Qu’il fassent bien leur « coeur de métier » au moindre coût fiscal : gérer des services publics de proximité, créer des équipements utiles à tous, améliorer leur environnement urbain et social, et celui des entreprises …, c’est tout ce qu’en effet on leur demande.
Comme on leur demande aussi de faire preuve d’un peu plus de lucidité en constatant avec nous que, dans notre Région, en général, et la Zone d’emploi de Narbonne, en particulier, la courbe du chômage continue de monter et le travail « au noir » de , si je puis dire, prospérer …
Mots-clefs : Chronique de Narbonne, Elus locaux, Emploi, Mêlée ouverte, RCNM
Rétrolien depuis votre site.
Jean Pierre VIALLE
| #
Combien de projets d’implantation, pour lesquels on ne pouvait pas se positionner par manque de disponibilités foncières (surfaces, prix, délais, …)?, Ces choix d’aménagement dépendent de la responsabilité des collectivités.
D’autre part ces entreprises qui ont bénéficié en « période faste » de la commande publique qui les « alimentait », ne se sont pas préparé à la recherche de marchés autres (autres villes, commandes privées…). Elles en souffrent actuellement et personne ne l’avait anticipé…Elles attendent encore tout de la commande publique
Reply
Michel Santo
| #
Certes certes jean Pierre ! Mais des projets qui auraient échoué pour cette seule, j’insiste seule raison, on peut les compter sur les doigts d’une seule main … Sur le deuxième point, je partage votre opinion . J’ajoute que c’est à cela que l’on devrait former les entreprises locales plutôt qu’à leur faire croire que » la commande publique « , désormais en manque de liquidités, pourrait les sortir de leurs difficultés …
Reply
Alphonse
| #
Alors là je ne suis absolument pas d’accord avec vous Michel même si il est vrai que beaucoup trop d’entreprises comptent sur la Ville ou le GN pour survivre ;Je peux en citer quelques unes. Mais contrairement à ce que vous pensez c’est aux élus de se former au monde de l’entreprise et à être à l’écoute des entrepreneurs ,mais des entrepreneurs producteurs . Il n’y a pas d’autre solution pour le développement économique et pour créer des emplois. Croyez moi Michel il y a un fossé qui sépare les entrepreneurs et les élus .Si vous présentez un projet d’entreprise solide a nos élus ,comme ils n’y comprennent rien, ILS N’Y CROIENT PAS ! Alors il faut chercher ailleurs si vous avez un projet innovant susceptible de créer des centaines d’emplois. Ca je le sais je l’ai vécu et pas qu’une fois . Sainte Cluque en est un brillant exemple si vous voulez plus de détails….
Reply
Michel Santo
| #
Dans mon billet Alphonse, je ne porte pas de jugement sur la formation des élus et leur méconnaissance de l’entreprise, j’expose les moyens juridiques et financiers dont ils disposeraient pour créer de l’emploi, hors de leurs collectivités évidemment. Ma conclusion, aucun ou presque …
Reply