Chronique de Narbonne. L’Aspirateur, sans inspirateur, pour Louis Jammes disjoncte…
Dans une de mes dernières chroniques sur Radio Grand Sud FM (Radio Barques, le samedi à 9h 10, rediffusion le dimanche à 11h 10) je m’interrogeais sur l’avenir de l’Aspirateur, ce bâtiment destiné originellement à avaler des ordures ménagères, voulu par Michel Moynier, mais recyclé ensuite, par son successeur aux affaires municipales, Jacques Bascou, en lieu d’exposition d’oeuvres d’art contemporain. Je m’inquiétais, en effet, des retards pris dans certaines décisions concernant la programmation d’expositions conçues par Leïla Moget, chargée d’animer cet espace – l’est-elle toujours? – et me demandais, à haute voix, si cela n’était pas le signe avant-coureur d’une volonté municipale nouvelle, celle qu’incarne aujourd’hui Didier Mouly, d’en finir avec ce lieu au destin très contrarié sous les mandats des deux maires précédents. Peu de villes, en effet, peuvent se targuer d’avoir ainsi modifié la trajectoire esthétique d’un bâtiment destiné à digérer des poubelles pour finalement le consacrer en temple de l’art contemporain. Je postulais donc que devait probablement germer dans l’esprit de quelques têtes politiques du moment l’idée d’en refiler la propriété à la Région LRMP pour qu’elle en fasse un centre, sinon de tri, en tout cas de restauration de « vieilles pierres », romaines ou antiques; de celles qui seront ou devraient être exposées et présentées dans le futur musée de la romanité – notre Aspirateur étant idéalement placé à quelques mètres seulement du futur ouvrage. Si je reviens sur ce sujet, c’est parce que vendredi dernier avait lieu le vernissage (1) d’une exposition de photos de Louis Jammes (2) à l’occasion duquel ce dernier a fini par « disjoncter ». Vingt-cinq de ces oeuvres étant restées en rade, on ne sait où, et l’interdiction d’en présenter certaines sur les murs extérieurs de l’Aspirateur lui ayant été notifiée, s’en était trop pour être, et pour lui, sans autre objet que d’être censuré. Et de taguer un mur pour le signifier, fit notre homme; et de menacer de recouvrir ses oeuvres, dit-il aussi, si le reste de ses photos n’était pas réceptionné par les services municipaux concernés… Sur le coup, devant cette geste tragique, je me suis demandé si la sortie de monsieur Jammes n’était pas un moment, une séquence improvisée de son projet artistique. Une performance, quoi! Que nenni… À l’évidence l’Aspirateur manquait d’air et d’inspirateur pour accueillir et piloter sereinement un hôte au tempérament disons fougueux.
(1) Article de l’Indépendant sur le vernissage de l’exposition Louis Jammes (ici)
(2) La page Facebook de Louis Jammes (ici)Mots-clefs : Aspirateur, Leïla Moget, Louis Jammes
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Martinez
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Cher Michel cela fait maintenant des années que je dénonce cette budgetivore de nos élus . Créateurs et destructeurs ont les mêmes responsabilités ; tous d’inconscients gaspilleurs . Ce que je fais constater aujourd’hui avec, insistance et preuves, vous le dénoncerez demain comme étant un gaspillage et source de pollution bien pire que l’Aspirateur . En cause l’incroyable ignorance de nos édiles à tous les niveaux . Ce sont en plus des containes d’emplois perdus à Narbonne . Mais ça ils s’en foutent , eux ils font de la politique .
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