Chronique de Narbonne. Un Palais dont le peuple devait être le roi…
La Chronique Narbo-Martienne de Jakin Gura-Izan
Le plus beau monument de Narbonne, si c’était le théâtre inachevé du Palais du Travail, ici magnifiquement capturé par Marie Demunter (1) ?
Le Palais du Travail fut un grand chantier de Narbonne d’avant-guerre, un chantier Front Pop’, un programme total réunissant les Arts, les Sports et le Travail. Le chantier commença en 1938, fut stoppé par la guerre puis reprit jusqu’en 1952, année où fut inaugurée la bourse du travail.
Dans la scénographie mouvante qu’est une ville, on peut parfois voir le monument laïc dresser son austère silhouette vers la nef inachevée de la cathédrale. Une belle confrontation de masses, qui ne doit rien au hasard mais bien à la pensée de son époque.
Aujourd’hui le Palais du Travail est un bâtiment bien vivant, qui sert à une multitude d’usages.
Mais, construit en béton armé, il souffre de tous les désordres liés à l’oxydation des résilles et barres métalliques : chute de matériaux, éclatements, défaut d’étanchéité… Pathologies que le temps aggrave mais que l’homme sait arrêter.
Comme tout bâtiment il demande son entretien régulier, or les haut-reliefs de René Iché se dégradent. Quant aux abords, ils sont parasités par des grilles ou bâtiments provisoires.
Au final c’est la dimension patrimoniale du monument qui est reléguée au second plan. L’édifice est pourtant protégé au titre des monuments historiques, pour son intérêt historique et esthétique.
Le théâtre figé est comme l’allégorie de ce monument : jusqu’ici, tout va bien, la splendeur fait encore illusion, mais le temps est bientôt venu où il va falloir prendre à bras le corps cet imposant héritage, le réparer, et surtout, le repenser.
Ce texte de Jakin Gura-Izan, que je suis heureux d’accueillir ici, est le premier d’une série – « Chroniques Narbo-Martiennes » – concernant le patrimoine de la Ville de Narbonne. Jakin Gura-Izan travaille dans la culture. Il est passionné par la création mais aussi par le patrimoine ancien, et a contribué à de multiples restaurations, expositions et publications. Il dit de lui qu’il est tombé amoureux de Narbonne et de son histoire, grâce aux livres, aux musées, aux monuments, mais surtout grâce à ses habitants, qui ont su être contagieux…
(1) Marie Demunter. Née en 1984 à Bruxelles, Marie fait ses études supérieures artistiques à l’Institut St Luc. Elle étudie ensuite la photographie à l’ESA LE 75 de Bruxelles. Diplômée en 2005, Marie part s’installer dans le sud de la France où elle vit et travaille actuellement. Son site est (ici)
Mots-clefs : Marie Demunter, Palais du Travail des Arts et des Sports, René Iché
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Crebassa
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Très intéressante plongée au sein du vieux palais à la dérive
…
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Elle
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Joli titre. Je voudrais juste savoir si Jakin Gura Izan est un personnage réel ou fictif ? bonne journée !!!
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Michel Santo
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C’est un personnage réel Elle, sous pseudo!
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Elle
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Original !
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