Comment faut-il comprendre cette position du député Alain Perea ?

 

   

Soyons précis, Alain Perea n’est pas contre le gouvernement – comme l’indique la « Une » un brin racoleuse de l’Indépendant – , mais contre son projet de loi, et en l’état, portant réforme de la fonction publique, qui sera présenté à l’Assemblée nationale à partir de lundi ; contre aussi, de fait, une large majorité de ses collègues de LREM qui l’approuvera, avec ou pas des amendements acceptés en séance plénière – ceux d’Alain Perea et de ses collègues marcheurs ayant été rejetés en Commission.

Cette annonce d’Alain Perea fait d’autant plus réagir dans le landerneau, qu’elle est faite dans la presse et commentée sur les réseaux sociaux, en pleine journée de mobilisation contre cette réforme, à l’appel des neuf syndicats de la fonction publique. (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC).

Le plus plaisant est que nombre de commentateurs¹ se réjouissent de cette position, la croyant soutenir celle des organisations syndicales. Alors que s’ils avaient pris le temps de lire le projet en question et les amendements du député de l’Aude, ils n’auraient pas manqué de relever que ce dernier est beaucoup plus radical que la majorité de ses collègues. Notamment sur le recours aux contrats, le coeur de la contestation syndicale. Sur un point précis, le projet de loi prévoit en effet de rendre possible, par dérogation à l’article 41 du statut de la fonction publique territoriale, le recrutement de contractuels au poste de DGS des communes de plus de 40 000 habitants, alors qu’ Alain Perea et certains de ses collègues, proposent de l’abaisser à 10 000. Je ne suis pas sûr non plus que les fonctionnaires des trois Fonctions Publiques applaudiraient à son idée de casser l’unicité des traitements et des régimes indemnitaires ? Bref ! sans examiner l’ensemble de ses amendements, j’ai toutefois le sentiment qu’un contresens total est fait sur les intentions réelles du député de l’Aude. Car loin de conforter la contestation en cours et de le faire pour des raisons électoralistes, ses amendements, au contraire, accentuent fortement la philosophie « libérale » de cette réforme… Et ne lui sont pas, objectivement, d’un grand profit électoral dans une région où les fonctionnaires représentent la plus grande part de ses effectifs salariés. C’est pourquoi je l’avoue, j’ai le plus grand mal à comprendre les raisons réelles de sa position. D’autant que ses amendements ne modifient en rien l’économie générale du projet de loi en question. (On n’est pas obligé de prendre au sérieux ces deux dernières remarques !)

Rétrolien depuis votre site.

Commentaires (2)

  • Avatar

    Le_zebre_bleu

    |

    Je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi vous vous étonnez de la nomination de Michel PY alors que c’est un homme avec de grandes compétences et expérimenté.Si on va par là, Alain Péréa a lui aussi profité de ces nominions discrétionnaires avec Jaques Bascou (Alain Péréa est nommé Directeur Général des Services de la ville de Narbonne de 2008 à 2011 sous la mandature de Jacques Bascou, puis Directeur Général Adjoint de la communauté d’agglomération du Grand Narbonne de 2011 à 2012) et cela n’attire pas de remarque désobligeante à son endroit.Comme d’habitude avec vous, deux poids, deux mesures…

    Reply

    • Avatar

      Michel Santo

      |

      Il fallait oser comparer ces deux cas. Vous l’avez fait, et paradoxalement, mais à votre détriment, si je puis dire, vous renforcez, mes observations sur le premier. Je vous en remercie !
      Ps : dans la liste des « personnalités compétentes » ayant bénéficié de cette procédure « exceptionnelle », vous noterez aussi celle de monsieur Terasse, ancien député socialiste de l’Ardèche dans le même corps d’Inspection que celui dans lequel vient d’être nommé Monsieur Py, ou celle de l’ancien secrétaire général de la CGT, dans celui de la Jeunesse et des Sports et d’une foule d’autres profils de ce type, dont vous trouverez quelques noms dans le lien que je viens déposer sur mon billet (anciens maires, conseillers de ministres, vice-président de région, ou tout simplement de relations proches de gouvernements antérieurs à celui-ci). J’observe enfin la nomination, en juin, d’un voisin Perpignanais, monsieur Lorente, l’ancien Président de l’Université de cette ville, dans celui de l’Education et de…, ce qui lui permettra, de son propre aveu dans la presse locale, de continuer à résider dans les PO, pour se consacrer à des activités politiques, notamment en vue des prochaines municipales… Un détail enfin. Il se trouve que, dans ma vie professionnelle, j’ai eu à connaître de près ce genre de « corps » : les hommes, surtout, qui en étaient, leurs carrières et les conditions de leur recrutement.Disons, pour aller vite, que l’onne peut pas me raconter des histoires…

      Reply

Laisser un commentaire

Articles récents