« Des crétins » !?

« Crétins » !
« Des crétins » de dix-huit ans ont massacré à coups de barre de fer un homme handicapé. Pour cinquante euros.
Ce sont les mots d’un journaliste d’un grand quotidien régional : « Des crétins ». Avec des guillemets. Comme des gants.
Mots lâches, mots tièdes. Condescendants. Pour s’excuser d’y croire. Ou pour en douter.
Pas des assassins, pas des bourreaux, pas des salauds. Non. « Des crétins ». Des êtres stupides, des innocents, en quelque sorte.
Comme s’ils avaient fait une bêtise. Comme s’ils avaient cassé une vitre. Pas un visage. Pas une vie.
Mais la langue a une morale. Et quand on l’édulcore, on trahit.
Ces jeunes n’ont pas été « des crétins ». Ils ont été cruels. Et celui qui écrit le contraire abdique son rôle : celui de voir, de dire, et de ne pas détourner les yeux. Il n’informe pas. Il blanchit.
à coups de barre de fer un homme handicapé. Pour cinquante euros.
Ce sont les mots d’un journaliste d’un grand quotidien régional : « Des crétins ». Avec des guillemets. Comme des gants.
Mots lâches, mots tièdes. Condescendants. Pour s’excuser d’y croire. Ou pour en douter.
Pas des assassins, pas des bourreaux, pas des salauds. Non. « Des crétins ». Des êtres stupides, des innocents, en quelque sorte.
Comme s’ils avaient fait une bêtise. Comme s’ils avaient cassé une vitre. Pas un visage. Pas une vie.
Mais la langue a une morale. Et quand on l’édulcore, on trahit.
Ces jeunes n’ont pas été « des crétins ». Ils ont été cruels. Et celui qui écrit le contraire abdique son rôle : celui de voir, de dire, et de ne pas détourner les yeux. Il n’informe pas. Il blanchit.




