Des espaces de libertés à préserver…
« Le 31 décembre prendra fin la délégation de service public accordée à la NGE (Narbonne Gestion Equipement), la société d’économie mixte qui gère le complexe. Midi Libre l’annonçait dès le 17 septembre, cette délégation devrait laisser place à une gestion directe de l’Espace de Liberté par la collectivité. », nous informe Midi Libre. En langage idéologique, Jacques Bascou a décidé la municipalisation des services commerciaux ( piscine, restaurant, bowling, pub… ) actuellement gérés par l’intermédiaire d’une société d’économie mixte ( soumise au droit privé pour sa gestion et son personnel ) dont sa collectivité est pourtant le principal actionnaire et le président un élu !!! Pourquoi ? Trop de déficit ? L’argument ne tient pas. D’un montant de 250 000 euros, rapporté au nombre de visiteurs et comparé à ceux d’établissements de cette taille, le déficit de cette société d’économie mixte la place plutôt dans la catégorie des bons élèves. Le risque juridique alors, au motif, d’après ce que nous rapporte la presse, que l‘exploitation des Grands Buffets, la figure de proue de cet « Espace de Liberté », ne reposerait sur aucune existence juridique valide ? Bof ! Si je m’en tiens aux éléments fournis dans cet article, il suffirait de mettre la situation présente en conformité avec le droit sans que cela pose de problèmes particuliers. La trop faible redevance versée par les « Grands Buffets » enfin? Comme si l’élu qui préside cette société d’économie mixte et son directeur général n’étaient pas capables de la renégocier !
Non tout cela n’est pas sérieux ou plutôt l’est sur un autre plan. Le seul souci du Président de la communauté d’agglomération du Grand Narbonne semble semble, en effet, avec cette affaire, de vouloir fonctionnariser la gestion de « services publics industriels et commerciaux commerciaux » ( C’est la formule juridique ) faisant l’objet actuellemnent d’une délégation de services publics. Un « remake » des nationalisations de 1981 à l’échelle de son territoire, en quelque sorte. Gageons que demain, après « Espace Liberté », le tour viendra pour la collecte des ordures ménagères et la distribution de l’eau…Au bénéfice des contribuables et des usagers ? Au profit d’une plus grande dynamique commerciale ? Pour mieux assurer l’entretien et la modernisation des équipements ? Des questions qui resteront certainement sans réponses parce qu’elles ne sont tout simplement pas posées par le « logiciel politique » de ceux pour qui le privé, même sous contrôle et par délégation, est intrinsèquement suspect. Comme si la crédibilité d’une gestion » de gauche » ne dépendait que du nombre de fonctionnaires employés, du volume des budgets, de l’augmentation continue de la fiscalité et de la stigmatisation des » méthodes » du privé.Dans le même temps, Marcel Raynaud le Président socialiste du Conseil Général de l’Aude, lui, est confronté à un dépôt de préavis de grève (une première dans ces terres cathares !). Ses agents ne veulent pas entendre parler de possibles mesures d’économie, notamment sur les charges de personnel : temps de travail, les six jours de repos exceptionnels(!!!) dits du Président, absences, primes ou encore au remplacement des agents partis en retraite. Engagé dans cette remise à plat de sa gestion et la recherche de gains de productivité (mais ira-t-il jusqu’au bout ?) c’est peut-être le mieux placé aujourd’hui pour conseiller à son ami Jacques Bascou la prudence dans le choix de ses mode de gestion des services publics. Et de lui suggérer de prendre toujours parti pour le meilleur rapport qualité-prix. Notre gisement fiscal, pour les vingt ans qui viennent, ne permet plus en effet qu’on s’en dispense…
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