Doit-on dire à leur enfant : « votre père est une femme » ?

       

À l’origine, il y a Bernard et Marie. Ils forment un couple et ont deux enfants. Puis Bernard, tout en conservant les attributs et la « puissance d’agir » d’un mâle, donc d’un homme, devient Claire. Le couple reste toutefois uni et entreprend de « faire » un troisième enfant. Mais Claire redevenu Bernard le temps de « passer à l’acte », veut toutefois demeurer Claire, et être reconnue officiellement comme la deuxième mère, biologique, de leur enfant. Une hypothèse catégoriquement refusée par le tribunal de grande instance de Montpellier, le 22 juillet 2016. On ne peut pas faire du va-et-vient, si je puis dire, entre les genres en fonction de besoins de procréation dit-il.* À Claire devenue Bernard un petit moment – encore que je n’en sache rien ! – , d’assumer les conséquences de son acte masculin. Une décision dont Claire a fait appel – le délibéré a été prorogé au 14 novembre. Au  tribunal donc de trancher et dire à l’enfant – dans son intérêt, défend son avocat – : « votre père est une femme (!) ou  bien consacrer l’existence de deux mères biologiques (!) Une situation inédite – il y en aura d’autres – consécutive au « mariage pour tous » et qui, pour peu qu’elle vous paraisse, disons étrange (il faut faire attention aux mots !)  ou surréaliste (je m »en vais prendre une volée de bois rose !), vous expédie, comme le sous-entend Estelle Devic dans son édito de l’Indépendant du jour – c’est là où je voulais en venir ! – , dans « l’horrible » camp des « homophobes pour tous ». Homophobie dont je me demande bien d’ailleurs « de quoi ou de qui elle est le nom » dans cette circonstance, précisément…

*Lire aussi le Midi Libre ici    

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Commentaires (5)

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    clodiweg

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    Dans cette circonstance « l’homophobie » est le nom des règles anthropologiques sur le mariage.
    Un homme épouse une femme.
    Mais voilà… les règles ont changé, ce qui provoque des angoisses sur le bouleversement de choses que l’on tenait pour évidentes. et des situations pittoresques comme celle de cette mère qui redevient un homme le temps de faire un enfant.
    Je pense qu’il faudra pas mal de doigté pour expliquer la chose à l’enfant quand le moment sera venu de le faire, c’est à dire quand il posera des questions.

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    Patrick Paoli

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    J’avoue que j’ai un peu de mal à suivre ces demandes aussi étranges.
    Le plus simple serait peut être d’officialiser un 3ème genre « indéterminé » ou « hermaphodite »

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    Pascal Pichon

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    En quoi, cette situation privée mérite-elle un article sur votre blog?
    Je vous en suggère un autre, prenez l’épouse jeune d’un monsieur vieux, mais riche, qui a un fils d’un premier mariage , le beau-fils de l’épouse donc. Ce fils, beau-fils épouse la jeune soeur de la jeune épouse citée plus haut, cette soeur devient donc la belle fille de sa soeur, vous suivez? Peu de temps après, la jeune soeur accouche d’un bébé, et l’épouse du vieux monsieur devient la grand mère, et en même temps la tante du bébé, et ce bébé le cousin de l’enfant qui pourrait venir du premier couple, qui serait aussi son oncle . On s’y perd n’est-ce pas, et pourtant ces personnes existent, elles ont en commun avec les protagonistes de votre billet, d’avoir été jetés en pâture aux médias, qui crient à l’information, la preuve cela intéresse des gens comme vous ! Quand à l’homophobie, il n’y a que vous pour amener le débat sur ce terrain, ou je ne vous suivrai pas.

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      Michel Santo

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      Parce qu’elle n’est pas privée et pose un problème social : celui de la filiation, tout simplement !

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        Pascal Pichon

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        Elle est et restera une affaire privée, un enfant qu’il soit affilié ou adopté est et c’est tant mieux toujours conçu de manière privée.
        Qu’un média reprenne les minutes d’un jugement dont l’origine est une décision humaine dont on peut se poser la question de la légitimité, qu’un média donc reprenne cela est déjà discutable.
        Que vous saisissiez cette « information » pour rebondir sur le débat de filiation est tout sauf normal.
        Si vous voulez ouvrir le débat, faites-le sans le recours à un pseudo alibi.
        Par exemple démarrez de la filiation des ecclésiastiques avant 306 et le concile d’Elvire, ils avaient le droit de se marier et de procréer. Mais la filiation que vous aimez tant, pose alors problème d’héritage, alors zou, on leur interdit de se marier, et d’avoir des enfants, et hop les fils et filles deviennent bâtards sans droit d’hériter, du presbytère. Est-ce que vous pensez pour autant que les couples prêtres/femmes ont disparus, non point, on en a tous connu. Bien sûr au fil du temps, leur nombre a sans doute diminué avec la baisse des vocations. Et peut-être faut-il y trouver là une explication à un nombre croissant de prêtres pédophiles, mais c’est une autre histoire, ces derniers n’ont pas de filiation.
        Chez les laïcs hétéros, les familles recomposées ne se comptent plus, avec tous les cas de filiations, qui dépendent entre autre de l’âge des enfants, de la situation des ou d’un parent ( veuvage, divorce, union libre, etc…).
        Viennent aussi grossir les rangs , les enfants des mères célibataires, dont la filiation repose sur un seul membre. En ajoutant parfois le triste sort des femmes violées, filiation difficile et douloureuse s’il en est.
        N’oublions pas les adoptions, qui vont de celles forcées, à celles monnayées à celles humanitaires, etc…, toutes n’ont pas forcément une filiation claire et nette.
        Alors en comparaison de tous ces cas, celui qui vient vous préoccuper, ne mériterait-il pas de rester dans la sphère privée de ce couple, qui par sa demande n’enlève rien à personne, et encore moins à la filiation, dans ce cas bien établie.
        Chaque fois, que ce débat s’ouvre, je m’interroge sur les motivations profondes de celles et ceux qui veulent l’ouvrir. Faire le bien des autres ( ici l’enfant)? Hum ! même si à l’heure ou nous sommes en surpopulation MONDIALE, on peut s’interroger sur les conditions à mettre en oeuvre pour le droit à l’enfant, je ne vois pas en quoi, le fait d’être un couple gay, hétéro; ou d’être seul à vouloir un enfant, devrait être pris en considération pour mériter ou non ce droit. Mais sommes nous prêts , nous autres occidentaux ? A la politique de l’enfant unique? Moi pas, et même plus la Chine. Par contre, je ne serai pas contre un examen psychologique de celles et ceux qui veulent élever un enfant. On sera alors peut-être surpris de voir combien là, la filiation ne pèsera pas lourd, car nombre d’exemples autour de nous, montrent que les enfant nés de couples hétéros ne sont hélas pas plus à l’abri d’une vie chaotique, triste et sans amour.
        Alors la filiation, excusez du peu, mais c’est vraiment le cadet de mes soucis, car tenez-vous bien , si j’ai connu mon père, ce n’est pas le cas de mes grand-pères, ni arrière grand-pères, et encore moins ceux d’avant, qui reposent en paix et se moquent bien de ce que je suis.
        Mais le débat est ouvert.

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