Faux procès et questions après la tuerie à la Préfecture de Police de Paris…

       

Il eut donc fallu que Monsieur Castaner, dans l’instant même où l’assassinat de quatre fonctionnaires de police fût commis et l’information instantanément diffusée sur tous les médias et les réseaux sociaux, déclarât qu’il s’agissait d’un attentat terroriste perpétré par un islamiste infiltré au sein d’une direction de son département ministériel, pour que le procès d’incompétence, de déni du danger islamiste etc., ne lui soit pas fait dans des termes d’une violence politique inouïe, alors que dans cet instant même, les seuls éléments objectifs dont il disposait — dossier personnel du meurtrier, appréciations de ses supérieurs…— ne lui permettaient pas de le qualifier ainsi.

Le lendemain, après que des faits précis concernant le comportement, la pratique religieuse, certains propos du meurtrier, il le pouvait, et il le fit ; ce qui n’a pas tari ou nuancé le flot d’invectives et la mise au pilori de « la France d’en Haut » à laquelle appartiennent pourtant les plus virulents procureurs de la médiasphère pour qui — l’occasion était trop belle —, le pouvoir cacherait au peuple la vérité du terrorisme islamique et l’installation dans le pays d’une contre-société fondée sur les codes et les moeurs d’un islam contraires à ceux de la République. Pour ce qui me concerne, je ne sous-estime pas, bien au contraire, le déni d’une certaine presse et de certains « partis » sous pression d’un « pasdamalganisme » moralisant pour qui tout assassinat individuel par une personne se réclamant de l’islam est d’abord l’oeuvre d’un « déséquilibré » — comme si son problème psychiatrique ne pouvait expliquer ni son adhésion idéologique à l’islamisme, ni son mode opératoire, et encore moins le choix des cibles ! ou le fait de ne pas serrer la main d’une femme et exiger le port du voile, par exemple, comme des moeurs aucunement significatives d’une volonté d’imposer un ordre symbolique contraire aux valeurs communes. Mais, dans le cas présent, les faits qui auraient pu permettre la qualification de terrorisme islamique, et c’est la seule question qui doit être examinée, n’ont jamais remonté la chaîne hiérarchique pour engager toutes les procédures de sécurité internes afin d’isoler et de « traiter » cet individu radicalisé — les personnes les plus proches de ce fonctionnaire n’ayant pas cru nécessaire d’alerter leurs responsables. Difficile dans ces conditions d’incriminer un ministre et ses collaborateurs les plus directs, voire le Président de la République (en rajoutant, pour ce dernier, comme Onfray, en sus de sa complaisance avec « l’islamo-fascisme » son « catéchisme idéologique maastrichtien », sans nous expliquer le lien logique de ce catéchisme avec cet assassinat). Finalement, la seule critique du Ministre que l’on peut faire est celle de s’être immédiatement exprimé sur le profil du tueur, alors qu’il n’en savait rien. Mais là encore, dans une société de l’immédiateté comme la nôtre, prendre le temps de la réflexion et de la recherche d’informations, dans l’urgence d’un crime de cette ampleur est quasiment impossible ; et le silence de quelques heures seulement, de quelque autorité que ce soit, aurait suscité, en pire, dans les médias et sur les réseaux sociaux, les mêmes critiques politiques. Ne reste alors pour sortir de cette impasse que l’esprit de responsabilité de tous les acteurs de la sphère politico-médiatique. Peut-on encore y croire ?

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Commentaires (3)

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    Dumas

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    Il y a ce constat très juste.
    Mais hélas, au delà de lui, il y a l’irréversibilité du sens de l’évolution de l’Islam guerrier qui semble aujourd’hui incontournable.
    Il a pénétré depuis longtemps non seulement les strates de la fonction publique mais aussi les esprits.
    Le laxisme sociétal, le politiquement correct, le lissage verbal, le « çà n’est pas mon problème », le laisser faire systémique, explosent aujourd’hui au sein même d’un service qu’on croyait aseptisé.
    Le mal est fait, le laxisme a conduit à çà.
    Tous ceux qui ont joué sur les peurs pour des gains électoraux (Gauche, droite, extrême gauche et extrême droite) ont conduit à cet état de fait. Qu’ils s’en excusent n’y changera plus rien.
    La marche arrière est impossible aujourd’hui.
    La crainte de beaucoup de citoyens est de voir s’ajouter à cette marche en avant guerrière, d’autres guerriers, arrivant clandestinement pour alimenter de fait le discours peureux d’une majorité de notre population.
    Invoquer l’assimilation, l’intégration, l’école, la police, la justice est une forme d’impuissance, un leurre.
    Chercher les raisons d’un tel massacre ne peut déboucher que sur une faute liée à l’organisation d’un service, alors que seul le politique n’a pas voulu répondre à la problématique que poser la mise oeuvre d’une intégration positive ( l’exemple du regroupement familiale strictement économique -Giscard Chirac- en est le coeur avant les métastases).

    Voir aujourd’hui un Président cultiver le champ politique du FN ( RN) comme seule opposition, pour garantir sa réélection fait froid dans le dos.

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    Martinez

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    Excellente et objective analyse. Nous vivons un phénomène nouveau ,il faut le dire , il faut l’écrire, qui est responsable de quoi ? Quelles sont les mesures à prendre pour que nous puissions vivre en paix dans notre Pays sans être taxés de racistes et xénophobes ?Au delà des mots une société se construit dans l’action, c’est toute notre histoire et celle que nous préparons pour nos enfants. Vaste sujet de réflexion.

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    dumas

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    Le fond du fond du problème est identifié :
    Il s’agit des deux mondes incompatibles entre « l’Administration » qui met en oeuvre les décisions politiques dans le respect des textes qui régissent cette mise en oeuvre,
    et « le Politique » qui doit montrer aux citoyens qu’il décide vite, sous la pression médiatique.
    « L’Administration » a pris le pouvoir,depuis longtemps, sur « le politique » alors qu’elle ne devrait qu’être l’outil pour la mise en oeuvre des décisions politiques.
    C’est au politique à régler d’urgence ce problème majeur.
    Mais, comme toujours, il faudra du courage.
    Denrée très très rare chez les politiques (peur des syndicats, des médias, des réseaux sociaux..).

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