
Florence Delay est morte. Je l’avais lue il y a longtemps.

Ma 1.07.2025
Florence Delay est morte. Je l’avais lue il y a longtemps.
Le livre s’appelait Riche et légère. C’était un beau titre. On ne savait pas ce qu’il voulait dire, mais on comprenait en le lisant. Il y avait une femme, ou peut-être personne. Des villes. Des phrases courtes. Du silence. C’était un livre lent, qui avançait comme on marche seul, sans but, dans un pays qu’on aime.
Elle parlait de José Bergamín. Il écrivait des choses simples, mais brûlantes. Elle le citait comme on se souvient d’un vieux compagnon, pas pour briller, mais pour rester fidèle.
Je me souviens de cette phrase :
« Je suis espagnol contre l’Espagne. »
Elle, c’était :
« Je suis écrivain contre le roman. »
Aujourd’hui, j’apprends sa mort. Et je me rends compte qu’elle m’avait accompagné sans que je le sache. Elle ne pesait pas. Elle était là. Riche, oui. Légère, aussi.
Je terminerai par cette phrase de Bergamín qu’elle aurait pu faire sienne :
« Ce que l’on aime vraiment, on ne l’oublie pas. On l’éloigne un peu pour pouvoir y croire. »
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