Il suffit d’une cabane de bois flottés pour faire monde…

 

   

Ce jour là, un fort vent de nord ouest balayait la côte. Joseph savait que sa course quotidienne sur la plage et autour de la lagune serait une épreuve. De violentes rafales casseraient son élan, briseraient sa trajectoire. Son corps perdrait sa souplesse et son esprit manquerait d’attention. Ce jour là lui apparut miraculeusement, à mi parcours, une merveille de cabane. Elle était faite de bois flottés. Et sa beauté était d’une telle évidence qu’il ne put résister à toute entière l’habiter. Enfant déjà il aimait ces abris de fortune où il s’isolait sans autres ressources que sa seule imagination. Les livres alors lui manquaient ! Et pourtant, combien fois eut-il le sentiment d’être le monde même. Ce jour-là donc, Joseph, dans cette cabane de bois flottés écoutait le vent. La mer était plate et rien ne tâchait l’horizon. La vie lui semblait simple et moins hostile. Il savait de cet état que le langage ne pouvait en rendre compte. Comme le vent il ne peut se saisir. Mais parfois la mer jette des bois sur une plage au milieu d’un grau ensablé. Un homme en fait alors une cabane qui, comme pour Joseph, ce jour là, suppléait à tous les mots…

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Commentaires (2)

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    Bernard Verdoux

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    Suppléait à tous les maux ?
    Une méditation en quelque sorte …

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