La réforme territoriale a été mal pensée, mal conduite et mal exécutée…

   

Dans son dernier livre « l’illusion régionale : la réforme territoriale en question » (éditions Cairn, mai 2019), le géographe Georges Roques revient sur les bouleversements récents de l’organisation territoriale, consécutifs à la réforme engagée voilà cinq ans sous la présidence de François Hollande  et le passage, notamment, de vingt-deux à treize régions. Nous connaissant depuis longtemps et ayant travaillé ensemble sur des questions de stratégie régionale et d’aménagement du territoire concernant l’ex-Languedoc-Roussillon, les analyses qu’il développe dans son dernier ouvrage ne me sont pas inconnues, comme ses plus récentes, d’ailleurs, sur la réforme territoriale — le sujet de cet ouvrage —, analyses que je partage dans leur ensemble.

On sait à présent, par exemple, et à l’expérience, que l’objectif alors visé de simplifier, rendre plus efficace et moins coûteuse notre organisation territoriale, en l’état de cette géographie institutionnelle, ne sera jamais atteint. Les compétences des Métropoles, des Régions et des Départements se chevauchent ; les financements croisés entre les mêmes et les intercommunalités persistent ; et les communes perdent de leur pouvoir symbolique et culturel etc… Un ratage de simplification dont la cause est essentiellement politique, je veux dire politicienne. Son succès supposait en effet  de faire sauter le verrou du Département — sauf dans les régions rurales véritablement isolées comme la Lozère… — , conçu sur une logique et une métrique très ancienne, et de tracer des frontières, dans l’exercice des compétences, claires et sans ambiguïté d’interprétation. À cela le PRG, et son Président de l’époque : Monsieur Baylet, dont le faible nombre de députés à l’Assemblée faisait la majorité de l’époque et  celle du Sénat, réunies, s’y sont farouchement opposés. On en paye hélas ! encore le prix !

Pour aller plus loin, je recommande donc la lecture de cet ouvrage où nombre d’analyses sont illustrées par la situation propre à la Région Occitanie. La concernant, G.Roques n’hésite pas à dire, dans un entretient accordé à la Gazette de Montpellier, le 16/07/2019, qu’elle « a été décidée pour des raisons bassement électorales. Si nous avions gardé les anciennes limites régionales, le Languedoc-Roussillon aurait vraisemblablement basculé à l’extrême droite. L’objectif avec la réforme était de garder la région à gauche. »

*Pour d’autres billets concernant cet auteur sur ce site, utiliser le tag G.Roques…

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Commentaires (2)

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    Le Maître

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    Donc pour les « zelites » qui squattent le pouvoir des Français considèrent que certains Français «votent mal » alors change les règles pour noyer ces « mauvais votes » dans les bons, ainsi « ils » conservés leurs juteux pistes et le sens de l’histoire qui leur est imposé est sauvé….
    Quand on voit ce qui s’est passé hier beaucoup de Français, des vrais, devraient se secouer. Le réveil sera douloureux.. et les. Ommemoratio s de ce jour devrait les inciter à sortir de leur léthargie.

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    Dumas Michel

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    Je n’ai pas lu l’illusion régionale, je vais le faire immédiatement, c’est un thème majeur pour notre devenir collectif.
    Mais je reste convaincu que la réforme territoriale ne peut se penser que dans le cadre d’une déclinaison complète d’un fédéralisme « Français ».
    Ne réformer que l’expression territoriale du jacobinisme étatique n’a aucun sens politique.
    Comme n’ont aucun sens les réformettes qui jalonnent les 45ans d’étatisme politique éternellement renouvelées ;
    Comme n’a aucune utilité citoyenne les marronniers traditionnels qui poussent à chaque changement de Président (Education, Santé, Retraites..)
    Vous, les penseurs Régionaux et locaux, abandonnez l’idée de soutenir ce centralisme Napoléonien , alors l’espoir se lèvera dans le pays.
    Tant que l’Administration pilotera le pays en sortant de son rôle d’outil au service d’un Premier Ministre contrôlé par le Parlement;
    Tant que vous resterez les parafoudres d’un pouvoir central omniprésent,
    Tant que vous porterez auprès des citoyens les carences de cette administration obèse,
    vous n’exercerez pas votre rôle d’élu, et vous le laisserez à d’autres …
    Attention le danger est là à notre porte, ici et maintenant.

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