Le tréfonds vorace de notre espèce, ne déroge jamais à la règle.

Ve 23.5.2025

Le tréfonds vorace de notre espèce, ne déroge jamais à la règle. Une évidence qui vous saute au visage dès les premières lueurs du jour, pour peu que vous preniez la peine d’ouvrir l’œil.

Ce matin-là, dans le jardin de l’Archevêché, j’arpentais ma solitude, le menton en pensées. Une exposition de clichés de renards tentait, non sans une certaine candeur, de réhabiliter la bête rousse, victime, comme tant d’autres, des fables populaires. J’eus beau scruter l’horizon, mon regard restait rivé à mes propres songeries, et je manquai le spectacle. Car là, postée devant l’ingénieuse boîte à livres, une jeune femme s’affairait avec une application de fourmi, vidant l’ouvrage de ses entrailles de papier.

Ce n’était point là la première fois que j’assistais à cette mise à sac, au propre comme au figuré, et, je dois bien l’avouer, elle ne m’extirpa plus la moindre paillette d’étonnement. Le temps, ce compagnon insidieux, avait accompli son office. Point d’indifférence, non, la chose serait trop vulgaire. Plutôt la douce mélancolie de la reconnaissance. Celle qui vous souffle, l’air de rien, qu’en dépit des mille et une pirouettes de l’éphémère, sous le vernis social, la bête humaine, elle, garde ses crocs acérés.

Illustration : Le Jardin de l’Archevêché de Narbonne, ce matin.

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Commentaires (1)

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    Aubut Claude

    |

    C’est vrai,Malgré les milliers,et même les millions d’années les êtres humains ont toujours le même comportement,ce qui est somme toute normal puisqu’il faut tout apprendre par nous même.Avant du temps de mon enfance le jardin de l’ »Archevêché «  s’appelait le jardin du « Musée « …tout change.Al’époque il était très buissonneux et permettait aux enfants de jouer à cache-cache ce qui est impossible actuellement.Esthétiquement parlant le jardin actuel est plus agréable à regarder ,du moins comme il se présentait lors de ma dernière visite en 2019.Et encore merci pour vos chroniques quotidiennes.

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