Les poètes meurent aussi.
Lu 30.9.2024
Les poètes meurent aussi.
C’est en consultant mon fil d’actualité que j’appris ce matin tard la mort du poète Jacques Réda. Il figurait au nombre de ceux qu’aimait mon ami Gil Jouanard. Gil qui me le fit connaître et aimer à mon tour. Depuis, ses livres côtoient les siens dans ma bibliothèque. Jamais ils n’auront été aussi proches…
JACQUES REDA. Un calendrier élégiaque. Fata Morgana. 1991
SEPTEMBRE
Août 1988 est mort. Il a vécu.
Il s’en est allé dans la nuit (zéro heure précise)
Dieu sait de quel côté ou sans fin tout et d’un seul coup
Bascule. Et non pas tant les mots ni les os invisibles
Des vivants, rembourrés de chair confortable, d’un doux
Tissu de peau souvent poilu, que leurs âmes. Et l’âme,
Souffle de notre souffle, est-elle autre chose que temps,
L’éternel mourant qui renaît de sa fumée, en flamme
Dévorante qu’emporte un bras sans corps? Où va le temps
Perdu de seconde en seconde ? Est-ce notre mémoire,
Comme un vaste et confus bureau des objets égarés
Qui l’accueille avant de sombrer à son tour dans la noire
Épaisseur d’où rien ne surgit que ce bras déchiré ?
[…]
Mais septembre revient. On est presque en Octobre.
Jamais le ciel n’aura paru si profond et si bleu,
[…]
Mots-clefs : Jacques Réda
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