Contre-Regards

par Michel SANTO

Au bout du monde.

On sort faire un petit tour dans les rues de Narbonne, en cette fin d’après midi de dimanche. Direction la rue Droite, qui ne l’est pas. Déserte. Et on s’arrête devant la vitrine de la petite librairie indépendante « Libellis ». Qui présente une mosaïque de titres, comme une radioscopie de notre psychologie collective : « Face au pire des mondes », « Eclats de voix », « Les  influences sournoises », « Le maître des aveux », « Au bout du monde », « la liberté » et un « Tintin au pays des philosophes ». On poursuit son chemin : pas une âme. Et l’on finit par s’installer sur un banc, au jardin du cloître. Face à une fontaine, un cadran solaire. Rien à faire de plus utile qu’à regarder le temps qui coule…Bienfait de ce silence, allègement des pensées… 

Nos consciences sous contrôle.

 

 

Armés d’un scanner et d’un ordinateur, des scientifiquesont pu décoder des signaux cérébraux et reconstruire les images d’un film visionné par trois sujets, pour les convertir en modèle informatique. Selon le Pr Jack Gallant, neurologue et coauteur de ces travaux :  » Nous ouvrons une fenêtre sur les films projetés dans notre esprit ». Ce qui, dans un langage moins cinématographique, signifie que dans quelques décennies, avec une telle technologie on pourra lire une intention ou des sensations dans l’esprit des gens. Que du bonheur pour tous les pouvoirs : partis, médias, instituts de sondages, Etats…dans le monde démocratique merveilleux de la transparence absolue. L’enfer !

Le carnet de campagne de Marin de Viry.

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« Le débat sur la dette de la Nation a une vertu générale : rappeler que les projets de société ont un coût. Quel beau projet de société fut le nôtre, en vérité, auquel nous nous devons d’entamer une période d’au moins dix ans de baisse du pouvoir d’achat, d’érosion du patrimoine privé et collectif, de probables épisodes de contraction de la production nationale, de crédit cher et difficilement accessible, de renforcement du prélèvement économique de l’État sur la moindre ressource privée, d’accélération de notre déclin relatif au niveau européen et mondial, et de gâchis des chances de la génération montante. Trouvez-vous que ce lien entre projet de société et dette soit discuté pendant cette pré-campagne ? Moi pas. Pourtant à titre personnel je fais un rapport assez clair entre d’une part mon capital emprunté ou possédé et d’autre part mon style de vie, mes anticipations, mes priorités. »

Quand la Chine s’éveille!

 

 

 

 

 

« Les argentiers des grands pays émergents -Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS) -ne versent pas dans la philanthropie. Un temps espérée, l’aide de ces nouvelles puissances économiques par l’achat de titres de dette ne se fera pas. Du moins pas officiellement, et sans doute pas avant d’avoir certaines assurances qu’ils ne subiront pas de pertes sur leurs éventuels investissements dans la zone euro. » Les Echos

Qui, il y a dix ans (si l’on excepte Alain Peyrefitte et son « Quand la Chine s’éveillera) à peine, aurait imaginé un scénario pareil: L’Occident, et l’Europe en particulier, sa croissance et son standard de consommation et de protection sociale dépendre de l’épargne de puissances émergentes anciennement dominées ? Des pays qui n’accepteront de placer leurs liquidités dans nos Etats perclus de dettes qu’en contrepartie d’une plus grande place dans les instances de régulation mondiale, notamment au FMI. Vain aussi de s’attendre à les voir doper leur consommation interne pour tirer l’économie mondiale. Comme il est illusoire enfin de penser qu’ils ne réagiront pas sévèrement au rabotage des montagnes de dettes des pays industrialisés par des politiques inflationnistes aux effets désastreux pour leur propre expansion économique et commerciale.

Mao, ne disait-il pas « qu’il fallait d’abord compter sur ses propres forces » ! Nous en restent-ils encore ? L’épreuve de vérité approche, qui verra l’état psychologique et moral réel de nos vieux peuples continentaux. Et du nôtre en particulier…