Contre-Regards

par Michel SANTO

Une société qui n’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas.

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Ce texte a été écrit en…1904! Plus d’un siècle a passé et rien de sa force n’a été perdu…

« La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement ne sont pas des crises de l’enseignement ; elles sont des crises de vie ; elles dénoncent, elles représentent des crises de vie elles-mêmes ; elles sont des crises de vie partielles, éminentes, qui annoncent et accusent des crises de la vie générale ; ou si l’on veut les crises de vie générale, les crises de vie sociale s’aggravent, se ramassent, culminent en crises de l’enseignement, qui semblent particulières ou partielles, mais qui en réalité sont totales, parce qu’elles représentent le tout de la vie sociale ; (…) quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; quand une société ne peut pas enseigner, c’est que cette société ne peut pas s’enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c’est s’enseigner ; une société qui n’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas ; qui ne s’estime pas ; et tel est le cas de la société moderne. »

Charles PÉGUY, Pour la rentrée , Oeuvres complètes, Tome I, La Pléiade, p. 1390

Une bonne nouvelle pour Sarkozy!

   

 

 

Ce matin, tout le monde y va de son commentaire : « Que va donc dire A.Montebourg : Aubry ou Hollande ? » Je penche pour une absence de consigne de vote. Pourquoi ? J’imagine mal en effet François, à l’inverse de Martine, reprendre ses invectives contre la « gauche molle » et la « mondialisation », ce qui devrait l’amener logiquement à se prononcer pour la première secrétaire. Mais il serait  de ce fait en contradiction avec ses bonnets blancs et blancs bonnets distribués aux deux favoris du premier tour. Attendons et retenons surtout la principale leçon de cette primaire qui, après la désignation de Jean-Luc Mélenchon et la victoire d’Eva Joly chez les Verts, est annonciatrice d’un coup de barre à gauche, aux antipodes du consensus qui semblait s’installer sur la priorité à accorder à la lutte contre la dette et les déficits. La dynamique est donc incontestablement du côté d’Aubry, qui va durcir encore plus sa rhétorique de gauche. Les électeurs de Montebourg suivront, même s’il se tait.Une bonne nouvelle pour Sarkozy !

Chapeau! Borloo.

     

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 Curieux cet étonnement général après l’annonce de Borloo ne pas candidater à la prochaine présidentielle. Pour ma part, je n’y ai jamais cru. Pourquoi ? Difficile à dire. Quelque chose dans son regard et sa posture qui exprimait le contraire de ce qu’il affirmait avoir envie de faire.

La solitude du coureur de fond.

 

 

 

bollon.jpg Extraits : « Car la course de fond résume toutes les interrogations de l’existence et délivre bien des recommandations dont nous pourrions tirer profit : ne pas débuter trop vite ; ne pas nous fourvoyer en tentant de faire jeu égal avec ceux qui ne font pas la même course que nous ou n’ont pas l’intention de la terminer ; accepter la souffrance inéluctable ; aller toujours dans le même sens et prévoir, enfin, de perdre par instants du temps, car c’est là le seul vrai moyen d’en gagner [..] Si la vie ressemble à une compétition, cette compétition s’exerce donc d’abord et avant tout, quasi-exclusivement même, par rapport à soi. Quant à son secret ultime, il tient en une seule phrase : il faut avoir la conscience, l’intelligence de ce que l’on est, et faire en sorte, par tous les moyens dont nous disposons, y compris les plus détournés, de n’en jamais dévier » (215-216).

Au bout du monde.

On sort faire un petit tour dans les rues de Narbonne, en cette fin d’après midi de dimanche. Direction la rue Droite, qui ne l’est pas. Déserte. Et on s’arrête devant la vitrine de la petite librairie indépendante « Libellis ». Qui présente une mosaïque de titres, comme une radioscopie de notre psychologie collective : « Face au pire des mondes », « Eclats de voix », « Les  influences sournoises », « Le maître des aveux », « Au bout du monde », « la liberté » et un « Tintin au pays des philosophes ». On poursuit son chemin : pas une âme. Et l’on finit par s’installer sur un banc, au jardin du cloître. Face à une fontaine, un cadran solaire. Rien à faire de plus utile qu’à regarder le temps qui coule…Bienfait de ce silence, allègement des pensées…