Contre-Regards

par Michel SANTO

Eléphants ou souris? suite…

Dans les ténèbres de l’hémisphère gauche de la jungle politique certains signes donnent à penser que la gent éléphantesque s’apprête à sortir de son douloureux sommeil électoral: un oeil mi-clos par ci,un imperceptible mouvement de trompe par là. Et toujours cette imprévisible souris qui court dans tous les sens et qui ronge, et qui griffe tout ce qui lui résiste encore: journalistes et sondeurs animaliers, cocottes centristes et pitbulls trotskistes. Gare! Dimanche soir nos pachydermes vont sortir dans la lumière.Groupés, ils sont très dangereux. Et leur coeur est solide… ( Voir la chronique précédente )

Ne réveillez pas les éléphants !

 imagePourquoi les éléphants vivent-ils plus longtemps que les souris ? Parce qu’ils ont, proportionnellement, un cerveau plus petit  et des pattes plus grosses ? Non, c’est du côté du cœur qu’il faut trouver la réponse, nous disent les scientifiques. Les petits animaux ont une fréquence cardiaque plus élevée que les gros. Autrement dit, le temps passe plus vite pour les petits. Faut-il transposer à l’homme politique ? La réponse après le deuxième tour des élections présidentielles et le deuxième tour des législatives. En attendant, nos gros mammifères doivent trouver le temps bien long. Chut! ne les réveillez pas…  

Au théâtre ce soir.

 

Hier soir, j’ai fait le choix de François Morel et Olivier Saladin. Au Théâtre de Narbonne. Une heure d’un spectacle désopilant. François Morel aime ses personnages, qu’il « croque » pourtant sans complaisance. Des Rouchon qui écrivent aux Brochon des cartes postales postées de partout. De Venise, de Caracas, de Colombey les deux Eglises. Des Français « moyens » qui nous ressemblent avec leurs rêves de palmiers, d’azur et de hamacs légèrement balancés par de chauds alizés. Et qui, là-bas, si loin, ont la nostalgie de leurs jardins, de leurs bistrots, de leurs bouquins… Alors, pour tuer l’ennui de ces séjours formatés par l’industrie du voyage, on écrit de vaines et ridicules cartes postales. Car il ne sera pas dit aux amis et aux parents restés à la maison que l’aventure se trouve parfois au coin de la rue. On gardera ce secret au fond de sa conscience. Jusqu’au prochain voyage. A la recherche désespéré d’un bonheur qui ne peut-être donné partout et en même temps… Du grand art !

P.S : Au même moment, un autre spectacle était offert aux Français. Moins de poésie et de vérités existentielles cependant…  

Bayrou n’est plus de droite!

 image A propos de Ségolène Royal : « En dix mois, elle a fait ce que le PS n’a pas été capable de faire en cinq ans », juge Arnaud Montebourg, l’un de ses porte-parole. C’est vrai ! Le dernier des dogmes qui lui restait, au P.S, vient de tomber. A Montpellier. Des ministres UDF, donc de droite, dans un gouvernement présidé par Madame Royal, et des accords de désistement aux législatives pour constituer une majorité présidentielle, voilà sa dernière initiative. Gonflée ! Qu’en pensent les Verts et le P C dont la survie dépend d’un quota de sièges qui leur assurent un groupe à l’Assemblée? Les élus du P.S ont-ils le sens du sacrifice au point de satisfaire Bayrou, Buffet et Voynet en même temps ? Ce qu’il y a de sûr, c’est que le Parti et les éléphants sont sur le cul. Et, quoiqu’il arrive, après ce coup d’état et de barre à droite, plus rien ne sera comme avant, à gauche… Sauf que Bayrou n’a aucun intérêt dans cette affaire. Son objectif, en effet, est d’occuper l’espace politique que n’a pas su, ou pu, créer le PS, et que tente de réaliser par une prise de risque considérable Ségolène. La compétition est donc lancée entre Bayrou et le P.S (avec qui aux manettes ?). Dans ces conditions, le Béarnais va donc pencher objectivement vers Sarko et subjectivement vers Ségo pendant ce deuxième tour et installer un Parti Démocrate qu’il voudrait  ressemblant, clin d’œil atlantiste, à ceux de la gauche anglo-saxonne. Son pari réussira-t-il ? Intéressant, mais incertain…Incertain, mais surtout improbable… PS : J’écrivais ces lignes le Mercredi 25. Voir l’analyse de Noblecourt dans  » Le Monde  » du Jeudi 26 en cliquant sur:  » Le bing bang social-démocrate du PS »    

Narbonne la bleue?

 

Dimanche soir, Narbonne la « rose » n’en croyait pas ses yeux et le chroniqueur du « Midi Libre » ses tablettes.

Pour la première fois, en effet, hormis en 1969, la droite républicaine et son leader de l’U.M.P arrivent en tête. Sans aller jusqu’à titrer, comme son collègue de Carcassonne, qui a osé « l’Aude plébiscite (!!!) S.Royal : 30%… » (La trouille peut-être ?), l’évènement méritait quant même mieux qu’un laconique et désabusé commentaire de statisticien à la retraite.

On a beau tripatouiller les chiffres dans tous les sens et se rassurer en mélangeant l’orange et le rose avec un zeste de rouge, le reflux vers les « hautes terres » d’un  » socialisme  » aussi désuet que rétrograde est patent.

A l’évidence, le radicalisme verbal et compassionnel des socialistes départementaux ne suffit plus désormais à masquer leur profond conservatisme social et politique. A regarder en permanence et en arrière vers les Cathares et les Vignerons de 1907 tout en tendant la sébile vers l’Etat pour mieux servir une clientèle électorale vieillie et en voie de disparition, on récolte ce genre de déconvenue.

C’est donc un message clair que la partie la plus dynamique, au plan démographique et économique, du territoire audois vient d’envoyer à Lagrasse et Mouthoumet.Et qui risque d’être confirmé dans quinze jours.

Sera-t-il entendu? J’en doute.