Contre-Regards

par Michel SANTO

Le retour du refoulé.

Aujourd’hui, les militants du PS vont donner leur préférence à celui ou celle qui défendra leur couleur à la prochaine présidentielle. Dans l’Hérault, Frèche annonce, sûr de ses troupes, 85% pour Ségolène. Normal ! A l’inverse, il trouve que 82% de blacks dans l’équipe de France ça ne l’est pas. La juste proportion, prétend-t-il, serait « qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société » Et il ajoute, en fin analyste «…s’il y en a autant, c’est parce que les blancs sont nuls. J’ai honte pour ce pays. » (Le Midi Libre de ce jour, en page région, en haut à droite…) Que dire ! Sinon que j’ai honte et mal pour cette région. Quant aux élus qui ont entendu sans réagir ces propos ignominieux, qu’en penser ! Rien justement…La mémoire est décidément courte et bien fragile. Dans l’opposition à J. Blanc, ce Monsieur et ses amis ne cessaient de lui taper dessus au motif qu’il s’était placé dans la dépendance contaminante du Front National. En réalité, J. Blanc n’a jamais cédé un pouce aux idées ou au vocabulaire de ce parti. Immunisé contre le virus lepeniste et raciste, aucun acte ou propos indigne ne pourra jamais lui être reproché. Le bas et le vulgaire, c’est ici et maintenant qu’on nous le sert. Comme un retour du refoulé. Qui en dit long sur le personnage et sur ceux qui se taisent…

 

 

 

 

 

Retrouvailles.

Hier, en fin de matinée, cours Mirabeau, je rencontre Bernard Pomel. Surprise et plaisir de le retrouver là…Chez moi !!! Après tant de temps passé sans se voir.Bernard! je l’ai vu arriver en 1986 à la nouvelle Région présidée par J. Blanc comme Directeur Général. J’y occupais alors les fonctions de Directeur des Interventions Régionales que m’avait confiées R.Capdeville. Et il fut de ceux qui mirent tout leur poids dans la balance, malgré une nouvelle majorité qui m’était évidemment très hostile, pour que je reste auprès de lui. C’est ainsi que je devins son plus proche, dans tous les sens du terme, collaborateur. Après lui avoir cependant précisé que, le jour où il partirait, je m’en irais aussi. Ce qui fut fait, en août 1994. Sans lui, qui mit, à deux ou trois reprises, sa démission en jeu quand J. Blanc et son proche entourage exigeaient mon « départ », je me voyais mal, en effet, pour tout un tas de raisons, rester dans une administration régionale que nous avions modelée et qui, quelques semaines avant notre départ, commençait à partir à la « Lozérienne ». Il ne fallut pas attendre longtemps pour  que tout ou presque de ce que nous avions construits soit démolit au motif qu’il fallait «  redonner le pouvoir au politique ». Le résultat est toujours dans les esprits de ceux qui constituent encore aujourd’hui l’essentiel de l’administration régionale. Et la série récente de trois articles de Midi Libre consacrée à ce qui est devenu l’affaire Prodexport, dont nous sommes venu à parler, ne nous a guère étonné.

Je garde surtout de cette période le souvenir d’une expérience professionnelle et humaine exceptionnellement enrichissante malgré un climat « politique » fort dur à l’égard de ma personne (chaque jour ou presque fut un combat).Et je prétends, quoique on en dise sur la scène politicienne, que nous avons fait, quand même, et sans compromission,de bonnes choses pour cette région… Depuis ce mois d’août 1994,inutile d’insister sur le fait que nous sommes devenus amis…

 

 

 

Retour sur la com!

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Nous vivons dans une société du spectacle. C’est une banalité de l’écrire…Tout notre quotidien en témoigne. Institutions publiques, entreprises, partis politiques…, le monde dans lequel nous pensons, produisons ou rêvons est saturé d’images et de représentations. 

Billet du jour.

Le «  billettiste », surtout d’humeur, procède nécessairement par raccourcis et approximations. C’est une des lois du genre. Polémiste et satiriste, la recherche de la vérité n’est pas son souci premier. Encore que les plus talentueux d’entre eux y parviennent. Et ce par la seule vertu de leur style, qui, malgré l’épaisseur du «  trait » ou de l’image, réussit pourtant à nous la faire toucher des yeux, si j’ose dire. Mais l’exercice est difficile. Car à  trop s’éloigner de la réalité, le risque est alors de tomber dans l’outrance. Qui nous en dit plus sur l’auteur que sur l’objet ou la personne visée. Celui que je place au dessus de tout dans cet art est…  Sempé. Un médisant par bonté.

 

 

CCI de Carcassonne et de Narbonne, une fusion utile ?

Dans l’Indépendant du jeudi 26 octobre 2006, page 4 de l’édition de Carcassonne, dans l’article titré : « Fusion des deux chambres de commerce : le chantier est lancé.», Laurent Spanghero nous précise qu’elle est nécessaire « pour améliorer l’efficacité des entreprises. »

Examinons donc les arguments avancés par les promoteurs de ce projet. Et tout d’abord celui de «  l’efficacité » présenté par L. Spanghero. Franchement, j’ai beau examiner la proposition dans tous les sens, je ne vois pas comment…Depuis quand, en effet, seules, à deux ou à trois les CCI améliorent-elles l’efficacité des entreprises. En quoi, et avec quels moyens contribuent-elles à leurs efforts dans la recherche d’une meilleure productivité et de nouveaux marchés, par exemple. Laurent Spanghero le sait mieux que quiconque, le pouvoir des organismes consulaires dans ces domaines est quasi nul. Il relève principalement de l’Etat pour la réglementation du marché du travail et de la fiscalité, des Régions pour les aides aux entreprises et des intercommunalités pour, notamment, la création et l’aménagement des zones d’activités. Concédons lui, néanmoins, un certain rôle dans la formation : l’apprentissage et la formation continue…elle aussi sous contrôle régional ! Mais enfin, de là  en tirer argument pour une fusion… Non ! La vraie raison est ailleurs.

Serait-elle alors, comme le disait J. P Heurley, le Vice-président de la CCI de Narbonne, dans le même journal, mais dans l’édition de Narbonne, dans le désir de « faire exploser (sic) la frontière entre les deux parties du département. » Mais lesquelles ? Celles du climat, des paysages, des cultures et des « bassins économiques » ? Impossible, bien sur. Soyons sérieux et demandons nous plutôt ce qu’il y a de commun, en effet, par exemple, entre les économies de la  Haute Vallée de L’Aude, du Lauragais, du Carcassonnais… et de la Narbonnaise ? Et quelles seraient les interactions à promouvoir entre Narbonne, Limoux et Castelnaudary ? La réponse est évidemment dans la question et ne mérite pas de plus amples développements. Les producteurs, les distributeurs de biens et de services, comme les consommateurs  du bassin d’emploi de Narbonne,  savent que ce bassin est structuré et animé par une dynamique littorale. Dynamique qui le place en situation de « coopération » avec le Biterrois sur l’axe qui le relie à Perpignan, et au-delà…

Serait-elle, peut-être, rendu nécessaire parce qu’elle anticiperait un regroupement voulu par l’Etat ? La réponse pour le moment est négative. Seules les CCI de moins de 3000 ressortissants  sont en effet concernées…pour la fin 2009…

Cette fusion se justifierait-elle, enfin, par le souci de mieux défendre les «  intérêts » des entreprises en regroupant les moyens consulaires au niveau départemental ? Pour mieux négocier aides et subventions alors que la compétence économique et les moyens financiers sont à la Région et dans les communautés d’agglomération? Je ne vois pas comment. Un seul président, d’une seule chambre de l’Aude, serait donc  plus fort que le président de la CCI de Narbonne  pour faire valoir  les « intérêts » des entreprises et du territoire de la Narbonnaise, par exemple, auprès de la Région, de la CAN et d’autres ? La question se posant de la même manière pour Carcassonne…Qui peut le croire ? En tout cas qu’on m’en fasse la démonstration. Et considérons, pour le moment, que la seule justification de cette fusion est qu’elle n’en a aucune…A l’exception du profit symbolique qu’en tirerait les élus du moment, et …Carcassonne du fait de son statut de préfecture.

Cela dit, pour conclure cette rapide analyse, si on se place dans une tout autre perspective, celle des territoires et de leur dynamique, le risque est grand pour la Narbonnaise, dans cette affaire, de se voir couper de son axe de développement associant le Biterrois et le Perpignanais. Il est vrai que la nouvelle direction de la CCI de Béziers a freiné le processus de rapprochement avec celle de Narbonne. Fallait-il pour autant  « couper le ponts » aussi vite et se lancer à toute vitesse dans un processus de fusion avec Carcassonne? Je ne le pense pas. Il y va de l’intérêt stratégique de la Narbonnaise, en effet, que de continuer à travailler en priorité, patiemment et continûment, à la promotion du Triangle d’Oc. Même si l’effet réel de l’action des CCI sur les territoires et leur structuration est négligeable, l’impact symbolique de leurs initiatives est bien réel. En ce sens elles contribuent à la formation de l’idée que se font les entreprises et les habitants d’un territoire et de son avenir. Ce qui n’est pas rien !

On comprendra donc à la lecture de ses quelques lignes que je ne suis pas du tout convaincu par la pertinence du projet de fusion qui nous est proposé.

 

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