Renouveau du Baptême ! Choix personnel, envie de… quoi, au juste ?

Lu 21.04.2025
Le baptême gagne en popularité et devient tendance chez les adolescents et les jeunes adultes. On n’en aura jamais célébré autant qu’à Pâques 2025. En deux ans, les chiffres ont doublé, lit-on un peu partout.
Choix personnel, envie de… quoi, au juste ? Une autre façon de voir le monde, peut-être. Le catholicisme qui deviendrait une contreculture.
Benoît XVI avait cette phrase, je crois. Une histoire de marges, de « minorités créatives » qui bousculent une société un peu figée. On ne sait jamais d’où ça vient, ces courants souterrains. Et puis, un jour, ça remonte à la surface. Comme une vieille mélodie qu’on avait oubliée.
Je n’ai pas reçu le baptême. On m’a parlé d’un ondoiement, vite fait, dans la chapelle de l’Hôtel Dieu de Narbonne. Dans ces années d’après-guerre, les infirmières portaient encore ces drôles de coiffes blanches. Difficile d’imaginer mes parents, surtout mon père, cet homme aux idées tranchées, athée, communiste dans l’âme, demander un tel rite. Ma mère non plus, d’ailleurs. Elle se disait croyante, vaguement, sans trop y penser. Ironie du sort, c’est elle qui, longtemps, m’a reproché en silence de ne pas avoir fait baptiser mon fils.
Alors, l’enfance, l’adolescence, le début de l’âge adulte… une longue traversée dans l’ignorance de l’apport « civilisationnel » du christianisme. Une vie intérieure, imaginaire, qui se construisait ailleurs. Jusqu’à ce que… un déclic. Impossible de regarder le monde, la politique, la beauté des choses, sans ces « lunettes » chrétiennes. Les livres, la musique qui me touchaient, les tableaux, l’architecture des villes endormies, l’ordre secret des paysages que j’aimais tant… tout parlait de ça. Alors, une voie s’est ouverte. Une quête sans fin, qui me tient encore aujourd’hui. Comprendre, toujours plus.
Ce désir longtemps enfoui, je l’ai murmuré hier après-midi à une très jeune fille. Elle était assise à côté de moi. Elle me disait vouloir assister à la messe de Pâques. Elle aimait, disait-elle, la beauté des cérémonies, les chants qui montent, la musique. J’ai essayé de lui raconter un peu. Des bribes d’histoire, le sens de ces jours étranges, les figures qui traversent ces récits. Le silence du samedi, le recueillement. On n’a pas besoin d’avoir la foi, lui ai-je dit, pour goûter les rites et les symboles chrétiens. Mais les comprendre et les vivre leur donne assurément de la profondeur, une autre saveur. Notamment sous ce chef-d’œuvre de l’art gothique qu’est la cathédrale Saint-Just. « Tu me raconteras ! »
Aujourd’hui, mon fils Laurent, ma petite fille Mila et mon arrière petit-fils Gianni font « pâquette », avec d’autres familles, à la caserne des pompiers de Coursan. Avec mes parents, c’était dans le massif de la Clape ou au bord de l’étang de la Nautique que nous nous installions sous les pins pour y manger la traditionnelle omelette pascale. C’est à ces « traces » aussi, que l’on reconnait ce qui fait et fait vivre une civilisation.
Mots-clefs : Baptême
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