Hier après-midi,une longue et forte délégation d’élus de la Région « Occitanie » était reçue par la directrice de cabinet de madame Royal. Sous la houlette deCarole Delga, présidente de la Région, suivaient Georges Méric, le président du conseil départemental de la Haute-Garonne, le député Kader Arif, le sénateur Alain Chatillon, les maires de Ramonville et Auzeville et le premier vice-président du département de l’Aude, Hervé Baro, notamment…
C’est àL’École des Mines d’Albi, vendredi dernier, que la présidente Carole Delga accompagnée de sa vice-présidente Sylvia Pinel et du président du Bureau de l’Assemblée Gérard Onesta, a officialisé la naissance de l’Assemblée des Territoires. 158 représentants issus de 61 territoires divers ( EPCI, PNR …), étaient donc rassemblés pour s’entendre dire « que ce sont les territoires qui la– madame Delga – guideront dans sa politique… qui resteront les maîtres d’œuvre à l’égard de leurs projets etc… ».
Toute la Frêchie doit avoir mal au crâne depuis l’annonce, cette semaine, par Carole Delga de la suspension de ses paiements à la société gestionnaire du partenariat public-privé de la nouvelle gare TGV de Montpellier. Une gare depuis longtemps (1999 !) réclamée par Georges Frêche. Située dans lenouveau quartier d’affaires d’Odysseum, son coût s’élève à 135 millions d’euros : 45 millions pour l’État, 45 pour SNCF Réseaux, 45 pour les collectivités territoriales ( Région, 32,175M€ ; Montpellier Agglomération, 11,825M€ et Nîmes Métropole, 1M€).
Carole Delga, Damien Lempereur, Gérard Onesta, Dominique Reynié et Philippe Saurel (Crédits : Rémi Benoit)
Cinq candidats aux élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Carole Delga, Damien Lempereur, Gérard Onesta, Dominique Reynié et Philippe Saurel) ont débattu à Toulouse ce 10 novembre à l’invitation de La Tribune-Objectif News et de la Jeune Chambre Économique. Alexandre Léoty, en rend compte dans son article mis en ligne hier. À sa lecture, ce qui frappe l’esprit du lecteur, c’est la distance qui sépare les attentes et les priorités du public concerné et les propositions avancées par les candidats.
Résultat, avec 80 % de participation : renforcer l’aide aux PME (18,8 %), développer les liaisons ferroviaires LGV (16,5 %) et maîtriser les finances publiques (15,9 %). Ce qui m’amène à faire trois observations. La première, sur l’aide aux PME, pour constater que la réforme territoriale ne change pratiquement rien sur le nombre et la qualité des aides directes et indirectes aux entreprises et que les outils de financement permettant le renforcement de leurs fonds propres (sociétés d’investissements, de l’État et des Régions, et fonds de garanties) existent déjà depuis la naissance des régions en tant que collectivités territoriales, au moins depuis 1986). La deuxième, sur les liaisons ferroviaires, pour préciser que la programmation des LGV/TGV ne dépend pas des futures régions, à l’inverse des transports régionaux, notamment les TER, qui eux sont de compétences exclusives des futures régions. Enfin, sur la maîtrise des finances publiques qui, je le rappelle, est l’un des objectifs visés par cette réforme territoriale, à l’exception de Dominique Reynié, tout se passe comme si les candidats avaient décidé de n’en point parler, voire de faire des propositions aux effets financiers contraires…
À l’évidence, et au regard de ce qui précède, grand est le décalage entre l’offre politique des candidats en présence et les attentes du public de jeunes entrepreneurs hier, comme celle, de manière générale, des habitants de cette future grande région, aujourd’hui et demain. Afin de le réduire, et pour se faire entendre des électeurs, il importe donc que leurs programmes se concentrent sur les grandes compétences, exclusives, régionales (formation, transports, aménagement du territoire, notamment), avec des objectifs clairs et en nombre limités, présentés dans un contexte et un engagement de maîtrise des coûts de fonctionnement et, plus largement, de la dépense publique…
Le grand concours de la démagogie électorale est ouvert. Après le « cinquième niveau territorial » alaryen, la transhumance des futurs conseillers régionaux entre Toulouse et Montpellier, de Carole Delga, l’arrêt de la fusion promu par Dominique Reynié, voici le statut particulier des Verts pour la Catalogne Nord. Et pourquoi pas, tant qu’on y est, rénover les châteaux Cathares pour en faire des « Paradors » et imposer le l‘Occitan et le Catalan comme langues officielles de la future Assemblée Régionale…