À plusieurs reprises, dans mes billets relatifs à cette campagne des municipales narbonnaise, j'ai regretté qu'il n'ait jamais été fait ne serait ce qu'allusion à la communauté d'Agglomération du Grand Narbonne et à la nécessaire compatibilité des programmes affichés au plan municipal avec les compétences de cette intercommunalité . Pour deux raisons de bon sens . La première est que nous allons élire dimanche prochain des conseillers municipaux et des conseillers communautaires en déposant le même bulletin dans l'urne ; la seconde, essentielle évidemment, parce que tous les grands programmes structurants le quotidien et l'avenir de Narbonne sont de la compétence du Grand Narbonne. On ne va pas en faire ici la liste exhaustive , mais la création , l'aménagement et le développement de zones d'activités économiques ; la collecte et le traitement des ordures ménagères; la gestion de l'eau et de l'assainissement ; les grands équipements culturels et sportifs; les transports ; l'aide aux entreprises … c'est elle, et elle seule ! De sorte que l'on peut dès à présent s'interroger sur une question occultée pendant toute cette campagne. Cette question, la voici : qu'adviendrait- il des projets annoncés par les deux derniers prétendants susceptibles de gagner dimanche – ceux qui relèvent de la compétence de l'agglomération – , si, par hypothèse, le prochain maire de Narbonne, n'était pas élu aussi à la présidence de l'Agglomération ? Jacques Bascou réélu, et le rapport des forces au niveau de l'agglomération guère modifié, sinon à la marge, la question ne se posera pas pour sa présidence au Grand Narbonne : et il l'occupe déjà ! Le risque de divergence programmatique est donc nul . La question ne mérite d'être posée en effet que dans le cas de figure où son adversaire l'emporterait … Et là , ça devient bigrement compliqué, très compliqué … Explications ! J. Bascou , même privé du fauteuil de maire, battu de peu, conserverait tout de même son mandat de conseiller communautaire et rien au plan juridique et technique ne pourrait l'empêcher, minoritaire à Narbonne, de prétendre à la Présidence du Grand Narbonne , l'obtenir et piloter les grands projets narbonnais ! De ce qu'on connaît du rapport des forces dans cette instance, où ne joue pas que le seul clivage gauche droite , j'imagine assez que ce scénario soit déjà sur la table. Si je pose cette hypothèse assez baroque, c'est pour " faire image " et bien faire comprendre qu'il n'y aura pas dimanche prochain de liens d'automaticité entre un nouvel entrant à l'hôtel de ville de Narbonne et la présidence de l'agglomération. Dans le passé à Bordeaux, la ville centre de la communauté urbaine, par exemple , son maire , Juppé, n'a pas été élu à la présidence de cette intercommunalité , c'est son opposant socialiste d'une petite commune périphérique qui l'a obtenue ! Il n'est pas besoin d'en rajouter, pour mesurer à quel point une campagne , comme un train, peut en cacher une autre …
NB : article modifié le même jour à 22 heures : l'avant avant dernière phrase a été rajoutée … afin d'être mieux compris