Articles marqués avec ‘Henri Michaux’

Au pays des chimères les arbres soulagent plus sûrement…

 

 
 

J’habite un petit immeuble du centre ville. Dans l’encadrement de ma fenêtre, un cyprès de haute volée : il vit au gré des vents et des saisons. De mes humeurs aussi. Sa cime ce matin ondoie amplement ; dans son coeur, un couple de verdiers gaiement s’affaire. C’est l’heure aussi où la pensée s’échappe : au pays des chimères les arbres soulagent plus sûrement ; et les heures importantes ont cette couleur verte, un souple remuement – les arbres frissonnent plus finement qu’homme ou femme sur cette terre…

Les peurs, les appréhensions, les soucis, la mélancolie, les tendresse, les émotions inexprimables, les arbres, pourvu qu’il y ait un souffle de vent, savent les accompagner.

Le précieux, le véritablement précieux est distribué sans le savoir et reçu sans contrepartie.

Henri Michaud : Poteaux d’Angle, page 58

Ces quelques lignes pour dire merci à tous mes ami(e)s qui, en ce 9 avril, prirent la peine de m’adresser un petit mot…

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Hier, dans une « joute » qui m’opposait à Alain Juton et Jacques Raynal – le prétexte en était mon billet sur #DeboutLaNuit -, dans sa séquence littéraire et citations contre citations, j’ai sorti mon Michaux, toujours à portée de main, et « tiré » ceci:

Dans une époque d’agités, garde ton andante. en toi-même redis-toi toujours: « davantage, davantage d’andante », tâchant d’amener où il faut que tu arrives. Sinon précipité, tout devient superficiel. Les indignés du moment n’y échappent guère, pressés comme ils sont, afin de n’être jamais en retard d’une indignation. Leurs voix aussi ont trop d’aigu. (page 45)

Aujourd’hui, 9 avril, il y a soixante neuf ans, je venais au monde. Et ce sont les premières variations de Michaux, dans ce même ouvrage – Poteaux d’angle – que je lis ce matin:

C’est à un combat sans corps qu’il faut te préparer, tel que tu puisses faire front en tout cas, combat abstrait qui, au contraire des autres, s’apprend par rêveries.

N’apprends qu’avec réserve. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre, ce que naïf, soumis, tu t’es laissé mettre dans la tête – innocent! – Sans songer aux conséquences.

Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu’irais-tu mettre à la place

Voilà! C’est le petit cadeau que je vous offre, amis et lecteurs, sur Facebook et ailleurs, qui avaient eu la gentillesse de me souhaiter ce bon anniversaire. Bon 9 avril!

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