Les CCI de l’actuelle région Languedoc-Roussillon avaient jusqu’à la fin juin pour rendre leur copie au préfet pré-figurateur de la future grande région pour lui proposer leur nouvelle organisation territoriale. Lors du bureau de la CCI Languedoc-Roussillon tenu le 9 juin, les présidents et les représentants des neuf CCI que compte la région à ce jour ont approuvé le principe de la départementalisation de la carte consulaire. Cette décision, approuvée par 9 voix sur 14, se traduira donc par la réduction du nombre de CCI, qui passeront de neuf à cinq. Comme prévu dans de nombreux articles publiés, ici même. Rien de bouleversant! Et la fin de la tentative de la dernière chance des deux CCI de Narbonne et de Béziers d’échapper à leur départementalisation… (voir notamment mon ITW dans le Midi Libre: ici) Et celle plus récente publiée dans la revue Réseaux LR (mai-juin).
Philippe Saurel, le maire de Montpellier est venu à Limoux pour évoquer le grand chantier du Pôle Montpellier Méditerranée, nous dit-on dans la Dépêche du Midi du 6 décembre. Un projet qui consisterait à « regrouper un maximum d’intercommunalités pour totaliser dans une méga structure en continuité géographique sur le Languedoc-Roussillon une population de 500 000 habitants, et pesant de tout son poids dans le concert des futures régions. » Une association de fait , de type 1901 ou de toute autre forme pour fédérer des interommunalités, si je comprends bien – mais qui, dans tous les cas de figure, ne pourrait évidemment pas posséder un statut de collectivité territoriale – et qui reposerait sur cinq piliers : le développement économique , l’amélioration de la qualité de vie : santé alimentation, numérique, l’innovation, les transports et l’enseignement supérieur.
Nous ne ferons pas de commentaires particuliers sur l’attribution par l’Europe d’une subvention de 5 millions d’euros aux deux agglomérations de Narbonne et de Béziersà la condition de mettre enœuvre un projet urbain intégré, d’élaborer une stratégie commune et de construire un dispositif de gouvernance et de pilotage à l’échelle du territoire concerné. Rappelons seulement que ce territoire, cette stratégie et ce dispositif de gouvernance expérimental et modeste existaient depuis 1999. Que, pendant la campagne des régionales qui a précédé l’accession de Georges Frêche au pouvoir, son futur vice président, Eric Andrieu, déclarait que ce territoire (le Triangle d’Oc) n’était pas « pertinent ». Qu’en cours de mandat, il le redevenait sur le fondement d’analyses et de textes que j’avais en son temps produits, pour gagner un angle et devenir un « carré régional stratégique » ! Que cela prouve, encore une fois, qu’il y a des réalités que le « politique » ne peut ignorer au prétexte qu’elles auraient été diagnostiqué et prises en compte par le « parti d’en face », et qu’il n’y a rien d’offensant pour l’intelligence à l’admettre. Que les présidents de Région et de Communautés d’agglomérations passent au gré des alternances, mais que le fond des stratégies et des programmes établis avec leurs équipes techniques restent. Et que, de cet « écart » entre le « dit » et le« fait », résulte une opinion « citoyenne » qui ne fait plus confiance (près de 65% selon les derniers sondages) à la gauche comme à la droite pour résoudre les problèmes auxquels se trouve confronté notre pays. Cela dit, revenons à nos affaires régionales et réjouissons nous de cette reconnaissance tardive (et désormais bien établie dans les cerveaux politiques rouges et bleus) de ce Triangle d’Oc pour lequel j’ai, un temps, pas mal œuvré…