« Sur Narbonne, amère déconvenue pour Didier Mouly et ses candidats, qui visait le grand chelem! Condamné à des triangulaires difficiles sur les cantons 2 et 3, et éliminé du second tour sur le 1, tout est envisageable; une victoire à l’arraché, comme une défaite au profit du PS, qui semble disposer d’une réserve de voix importante du côté du Front de Gauche, et qui pourrait bénéficier, paradoxalement aussi, de la dynamique du FN au premier tour… »
Et quelques jours plus tard, encore ceci :
« Vent de panique sur l’Hôtel de Ville de Narbonne. Les sourires d’avant le premier tour virent au jaune. Persuadés d’engranger trois cantons avec son « Groupe des Élus Responsables », Didier Mouly se retrouve éliminé dans le 1 et, dans les 2 et 3, confronté à deux triangulaires aux résultats incertains, derrière le FN et juste devant le PS, dans son canton, le 2, et le PS et le FN, dans le 3. Un affolement qui s’est traduit hier soir par un changement « d’adresse et de marque électorale » déposé à la commission électorale. Plus de « Groupe des Élus Responsables », en effet, mais retour au logo et à la marque NN sur le matériel électoral – et tracts, sans doute, sur les marchés et dans les boîtes, j’en fais le pari, sur « la dictature des partis » et autres thèmes totalement contre-productifs, quand le grand gagnant, le FN s’affiche clairement en tant que parti, lui!… Un changement de stratégie, à chaud et en catastrophe pour mobiliser son coeur d’électorat narbonnais!.. Et un changement de pied qui n’est pas sans me rappeler celui opéré par Michel Moynier lors de ses municipales perdues quand il avait rétabli la circulation aux automobilistes en levant la barrière du cours Jean Jaurès… Le résultat, on le connaît! »
Et les résultats viennent de tomber: grand chelem pour la gauche, qui remporte les trois cantons de la « Ville ». Il n’est pas besoin d’épiloguer pour constater que Didier Mouly paye très cher son engagement, y compris personnel, dans cette campagne. Une défaite nette, qui, à la suite d’autres comme la bataille perdue pour la présidence de l’Agglo et, dernièrement encore, celle menée pour faire tomber la majorité de Jacques Bascou lors du vote de son budget primitif à l’occasion de laquelle, au passage, il a perdu le soutien de l’UMP de Michel Py, lui barre désormais toute velléité d’assumer un quelconque leadership, sur le narbonnais, lors des futures échéances électorales, notamment régionales.
Dans ce paysage dévasté de la droite narbonnaise, au sens large du terme, celui qui désormais apparaît comme « l’homme fort », après sa victoire sur le canton de Sigean-Leucate-Port la Nouvelle, face au FN, est incontestablement Henri Martin. Il est le seul, avec l’appui d’une UMP clairement identifiée sur ce territoire cantonal, à avoir contenu le FN et battu la gauche. Et le fait qu’il soit aussi celui qui a permis l’élection du président PS du Grand Narbonne, n’est un paradoxe, voire une contradiction, que pour ceux qui ignorent l’histoire longue des rapports compliqués entre la droite prétendument apolitique de Nouveau Narbonne et celle que représentent le maire de Port La Nouvelle et ses amis….
Quelles sont les intentions de l’UMP, à défaut d’ambitions, sur Narbonne et ses cantons en 2015? Si la réponse de ses représentants officiels se fait attendre, celle du président des « jeunes populaires », elle, est à présent connue. A-t-il un mandat pour ce faire, je n’en sais rien; mais, sur son carton d’invitation, il nous fait savoir, qu’à l’occasion de sa petite fête de Noël, chez Co – la brasserie – Monsieur César et Madame Abed, conseillers Nouveau Narbonne et candidats de Didier Mouly aux cantonales de mars prochain, seront par lui adoubés. Un acte évident de dissidence envers son propre parti; et ce dans un contexte où tout se passe comme si « personne » ne tenait plus l’UMP sur Narbonne.
Manuel Cudel nous livre, dans le Midi Libre de dimanche dernier, cette « indiscrétion »: Didier Mouly serait intéressé par le mandat de conseiller départemental. Si on ajoute à cette discrète information, non démentie pour le moment, celle avérée – et photographiée – du voyage récent fait à Toulouse, à l’invitation du maire UMP de la Ville, Monsieur Moudenc, qui y avait invité tous les maires de son parti de la future grande région, dont Michel Py, le voisin de Leucate, pour lancer les travaux préparatoires des élections régionales de décembre 2015, on ne manquera pas de s’interroger sur le sens réel de cet apolitisme de principe revendiqué par le maire de Narbonne, assorti, de surcroît, d’un refus, préélectoral, il est vrai, de cumuler plusieurs mandats afin de réserver tout son temps et toute son énergie à l’exercice de son seul « métier » de premier magistrat de la Ville.
Les grandes manoeuvres en vue des régionales de 2015 n’ont pas attendu le vote solennel de mardi sur la carte à 13 régions pour commencer. La future grande région résultant de la fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées est déjà une réalité pour le centre et la droite.
Tiens voilà un vrai débat de fond sur ce que doit être le périmètre d’intervention d’une communauté d’agglomération en général, et celui du Grand Narbonne en particulier. La polémique lancée par Michel Py, le maire de Leucate, après qu’une vingtaine d’élus d’opposition, comme lui, du « groupe d’ouverture » présidé par Didier Mouly, auquel il n’appartient cependant pas, se soient abstenus sur l’aménagement d’un rond-point giratoire sur la RD 627 s’y prête, si je puis dire, à merveille. À noter que Didier Mouly a voté pour, alors que Bertrand Malquier s’est abstenu – Tiens , tiens ! Mais allons à l’essentiel et écartons tout de suite le procès en « utilité » de ce rond-point: personne ne la conteste, semble-t-il. Non la seule question posée dans cette affaire est celle de savoir si le Grand Narbonne doit intervenir sur ce dossier en co-financement d’une compétence strictement Départementale. La réponse est non! Et ce pour plusieurs raisons.