Chronique de Narbonne ! Des murs comme des poèmes…
Les murs n’ont pas d’oreilles. Marqués par le génie et la folie des hommes, les observer toutefois permet d’en saisir l’esprit. Mais combien de peurs, de peines et de joies à jamais tues aussi ? La beauté de leurs lignes fait parfois oublier des traces de sang quand un pauvre muret révèle des trésors de sagesse. Finit-on jamais d’en percer les mystères ? Comme dans l’esprit d’un homme, chaque porte franchie débouche sur une autre. La dernière se perd dans la nuit des temps. Le soir venu, les murs s’effacent. Restent leurs yeux carrés, qui brillent comme des étoiles. Des ombres les traversent ; puis une lampe s’éteint. Le silence tombe… Les murs de ma ville, pour certains, sont couverts de poèmes. Qui prendra le temps de les voir comme on ouvre une porte, comme on lit un poème ?…