Une heure à vivre un moment merveilleux fait de rencontres et de fraternité.
Ma.18.6.2024
Hier, au milieu de la nuit, j’ai feuilleté ce superbe livre des Éditions Suerte, « Chemins vers le Rocio », composé par Jean Claude Martinez (photographies) et Franscisco José Martinez Lopez (textes). Une heure au milieu de la nuit, plongé dans un autre temps.
Pour ceux qui l’ignorent, le Rocío désigne aussi bien le village El Rocío qui dépend de la commune de Almonte en Andalousie que le pèlerinage qui se déroule chaque année à Pentecôte en direction de ce lieu.
Le village, sans asphalte, composé de petites maisons autour de l’er-mita toute blanche qui abrite la vierge del Rocío, est entouré de marais. Il est habité toute l’année par quelques centaines de personnes mais accueille pour le pèlerinage près d’un million de pèlerins.
Pour accéder à El Rocío il existe quatre grands chemins qu’empruntent les hermandades (fraternités ou confréries). Chacun d’eux a ses particularités, ses rituels, ses étapes et son entrée à El Rocío. La durée du chemin est fonction de la distance, les hermandades de Séville mettront quatre jours à parcourir le chemin, alors que celle de Huelva, plus proche, n’en mettra que deux.
Chacun effectue le chemin à sa façon, en marchant ou en utilisant des charrettes tractées par des animaux ou toutes sortes de véhicules motorisés. Des milliers de personnes convergent vers El Rocio d’une manière qui pourrait paraître désordonnée mais tout est parfaitement orchestré et chaque hermandad suit son « Simpecado », oriflamme qui représente la paroisse.
Le tempo est donné par l’allure des bœufs ou des mules qui transportent le Simpecado. Tous les codes de notre vie quotidienne s’envolent, nous sommes hors du temps. Les femmes et les hommes changent pour l’occasion leurs tenues vestimentaires, non pas avec des vêtements d’un autre temps mais avec sa propre mode qui évolue en permanence. La nuit se passe à la belle étoile ou dans des campements éphémères au son de la musique, des chants, des danses.
Arrivés à El Rocío les pèlerins vont vivre, durant trois jours, au rythme des temps forts qui ponctuent les moments religieux, jusqu’au moment le plus fou où la vierge, portée par les pèlerins, quitte l’ermita, le lundi de Pentecôte, pour aller à la rencontre des hermandades.
Le photographe Jean Claude Martinez, qui habite Béziers, a parcouru à sept reprises ces différents chemins, à l’invitation des différentes harmandades. Ce que je n’ai jamais fait qu’en pensées ; pensées nourries de souvenirs d’un pays que je connais bien – enfin, un peu !
Une heure au milieu de la nuit, plongé dans un autre temps, disais-je ; une heure à vivre – et à méditer en ce mois de juin tendu aux deux extrêmes d’une vie politique difficilement supportable) un moment merveilleux fait de rencontres et de fraternité. Que l’on soit croyant ou pas…
Mots-clefs : Béziers, Editions Suerte, Franscisco José Martinez, Jean Claude Martinez, Rocio
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GG De La Cueva
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Et pour la 49ème année en 2024, on assiste au fameux « salto de la reja » quand le « Simpecado del Rocío » retourne à l’église !
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