Une obscure salle multimodale au cœur d’un ténébreux rapport d’orientation budgétaire!
Demain, conseil municipal avec à l’ordre du jour le rapport d’orientation budgétaire (D.O.B) pour l’année 2017. Un rapport un peu plus complet que le précédent examiné lors du dernier conseil, le 19 janvier –, et dans lequel ne figuraient pas, opportunément, des informations financières cependant obligatoires. Un oubli évidemment intéressé qui, ajouté à celui de ne pas soumettre au vote de l’assemblée un « huis clos » sans motif sérieux, a motivé la décision du représentant de l’État de demander à Didier Mouly de convoquer à nouveau les élus municipaux.
C’est donc une nouvelle version d’un rapport originellement et intentionnellement bâclé, qui sera soumise au débat, ce mercredi des Cendres – un hasard de calendrier, et de circonstance : avant le 11e siècle, ce mercredi, en effet, était un jour de pénitence! Mais un document toujours aussi confus dont la lecture, surtout celle des informations financières rajoutées, donne toutefois du sens aux raisons « cachées » de la première version retoquée. Un tableau et quelques chiffres suffisent! Ainsi apprend-on que la capacité d’autofinancement nette prévue en 2017, après celle de 2016, sera tout aussi négative : – 1 500 000 € (j’arrondis) ; qu’il serait réalisé 3 800 000 € de cessions d’actifs (lesquels et quand ?), afin d’obtenir, finalement, une capacité d’autofinancement de 2 300 000 €, tout juste suffisante pour financer les investissements courants (voirie, etc.) Mais, le plus baroque, si puis dire, est l’accent mis sur la principale dépense d’investissement de ce mandat : « le projet-phare de construction d’une salle multimodale… », en regard de cette « ridicule » capacité d’autofinancement. Qu’on en juge ! D’abord, pour constater qu’est prévue une autorisation de programme de 23,5 M € (en peu de temps, ce projet de salle est ainsi passé de 18 M € à 23 M €), curieusement sans crédits de paiement, en 2017 (tiens donc!). Avec, en recettes, (là, je vous demanderai de ne pas rire!) de « l’autofinancement dégagé en 2017 », négatif pourtant, je le rappelle ; viennent ensuite des subventions sollicitées auprès du Grand Narbonne, du Conseil Départemental et de la Région, dont on connaît la proximité politique et l’intérêt que ces collectivités portent aux projets de Didier Mouly (j’ironise, on l’aura compris! ces demandes de subventions devraient être classées « en vertical », autre nom de la « poubelle » en jargon administratif), et, pour compléter ces lumineux actifs, pour la plus grande joie des automobilistes narbonnais, un farfelu « produit des amendes de police (1 M € par an) », suivi d’hypothétiques taxes d’urbanisme évaluées, en moyenne, à 850 000 € par an. Enfin, pour boucler le tout, un fantomatique emprunt , sans montant ni capacité de remboursement estimée pour le rembourser. Bref, un document d’orientation budgétaire sur des fins programmatiques et des moyens financiers volontairement fuligineux, dans lequel son inspirateur donne le sentiment de s’être inconsciemment perdu. Jeudi s’ouvre le temps du jeûne, celui du retour sur soi et du dépouillement. Loin des artifices et des vanités du pouvoir, une invite à aller à l’essentiel. Répondre à cet appel, à défaut du nôtre, c’est tout ce que l’on puisse espérer de Didier Mouly et de son équipe…
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Briot Laurence
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