Xavier de Maistre nous en a administré la preuve évidente : le voyageur n’a nullement besoin d’avion, de bateau ou de caravane, pour partir à l’aventure dans vingt mètres carrés ; sa chambre lui suffit. Jean Henri Fabre n’en a besoin que de deux ou trois centaines pour entreprendre son exotique exploration de l’univers des insectes ; quant à Henri Michaux, c’est dans sa tête qu’il part à la découverte de sa virtuelle Grande Carabagne. Ainsi tout écrivain authentique est voyageur ; l’un le sera au long cours, l’autre usera du moyen-courrier ; un troisième se contentera, sédentaire, de parcourir l’infini planisphère de la langue, avec ses accidents de vocabulaire, ses chemins de traverse grammaticaux, ses incidentes et ses déviations, ses subtiles et fertiles polysémies, les appels du pied de son intenable mémoire. Son texte sera d’abord un bouillon de culture où auront infusé, macéré, bouilli, des bribes venues de tous les continents confondus de l’imaginaire sapiens-sapiens, celui qui remue et gronde dans le corpus pâteux du cortex et du néocortex confondus, dont chaque texte sera venu libérer le séisme latent.
FABRICE LUCHINI : « IL FAUT RECONNAITRE QUE LA BETISE PREND DES PROPORTIONS INOUÏES »
Interview pour Le Figaro, 13 décembre 2014
LE FIGARO. – Vous commencez le 5 janvier un spectacle intitulé « Poésie ? ». Vos choix sont de plus en plus exigeants…
Fabrice LUCHINI. – La poésie ne s’inscrit plus dans notre temps. Ses suggestions, ses silences, ses vertiges ne peuvent plus être audibles aujourd’hui. Mais je n’ai pas choisi la poésie comme un militant qui déclamerait, l’air tragique : « Attention, poète ! » J’ai fait ce choix après avoir lu un texte de Paul Valéry dans lequel il se désole de l’incroyable négligence avec laquelle on enseignait la substance sonore de la littérature et de la poésie. Valéry était sidéré que l’on exige aux examens des connaissances livresques sans jamais avoir la moindre idée du rythme, des allitérations, des assonances. Cette substance sonore qui est l’âme et le matériau musical de la poésie.
Hier midi, au début des Barques. Là où la ville se raconte qu’elle est un décor. Ils étaient trois. Un couple de cols verts et leur petit. Neuf et maladroit. […]
Ce matin, aux Halles. Chez Laurent Chamayou. À l’heure où l’on se retrouve. Des amis qui aiment l’Espagne. Qui aiment Jerez, le flamenco et ses bodegas. Séville, son élégance et sa féria. Sanlúcar […]
Lu dans l’Indépendant du jour : « l’Occitanie résiliente entend proposer un nouveau modèle de développement pour assurer la souveraineté économique, énergétique, sanitaire et alimentaire […]
La pluie tombait. J’étais près de la fenêtre. La rue était vide. Des feuilles mortes couvraient la chaussée, mouillées. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
Lu ce matin dans « L’Opinion », un papier très juste d’Antoine Oberdorff. Ce qu’il décrit n’est pas une colère.C’est une convergence. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]