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Pour Hollande, le front social semble plus risqué que le front syrien !…

 

 

 

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Si M. Ayrault peut espérer éviter une levée de boucliers générale à l’automne, il est cependant certain que sa réforme du financement des  » retraites » ne sera pas durablement bouclée cet hiver encore. Comme les précédentes! D’abord parce qu’elle est fondée sur des hypothèses notoirement carfelues :une croissance annuelle de 1,6 % d’ici à 2020 et un niveau de chomâge de long terme à 4,5 % de la population active ( on peut rêver ! ) ; ensuite parce qu’elle ne traite que d’un tiers seulement du problème global du financement des retraites. Comme toujours, en effet , l’impasse est faite sur le déficit du régime des fonctionnaires et des régimes spéciaux (8 milliards d’euros au moins ), qui continuera donc à creuser celui de l’Etat; impasse a laquelle il faut ajouter celle des régimes de retraites complémentaires (de l’ordre de 5 milliards à l’horizon 2020), qui est renvoyée aux partenaires sociaux, priés de s’en débrouiller  . Peu d’équité donc et rien de durable comme claironné dans tous les médias. A ce propos, de clairon, la posture  de notre chef des armées ne craint pas le ridicule: à l’entendre en effet  il disposerait des moyens et des armées d’Obama  !  À mettre ainsi en relation les postures affichées sur le front social et le front syrien, on se dit que, pour notre exécutif ,  le premier semble autrement plus risqué que le second. Et que les coups de menton guerriers d’Hollande masquent mal son peu de courage politique quand il s’agit de mener la guerre pour retrouver de la croissance et de l’emploi…

Salauds de vieux !

 

 

 

 

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Salauds de vieux ! Non, mais ! de quoi se plaignent-ils. La France n’est-elle pas le pays le plus généreux du monde avec eux ? Regardez donc dans des pays comparables, vieux croûtons ! Le niveau de vie des plus de 65 ans n’ est-il pas équivalent à celui de l’ensemble de la population alors que chez nos voisins il est nettement plus faible ? Et notre taux de pauvreté : 10 %, contre 13,7 % chez les actifs, 19,6 % chez les jeunes ? Egoïstes va ! Vous n’avez pas honte d’avoir un minimum vieillesse de 787 euros, alors que le RSA, une misère, est à 483 euros… On ne le dit pas encore ouvertement, mais ça ne saurait tarder: le problème du financement des retraites: c’est nos vieux ( j’en suis ! ). Ils durent, ils durent… Et en plus, ils osent se soigner et pratiquer le fitness ! Ah, ils ont la forme, les salauds ! Dans le temps, nos anciens se laissaient mourir pour ne plus être à la charge de leurs familles. Ils avaient des valeurs, eux! Oui, Monsieur ! Décidément , tout fout le camp ! Et cette surpopulation carcérale dans les maisons de retraite, madame Taubira, hein ?  Cette fabrique à légumes ! Allez, allez, une bonne petite loi bien dans le vent et l’affaire est réglée. Ouvrir le droit au suicide assisté, par exemple, et le tour est joué ! Plus de trous à la Sécu et ailleurs. Bingo ! Sous certaines conditions, évidemment ! On est au pays de droits de l’homme, tout de même ! …

Un vent de folie et de bêtise souffle maintenant sur le monde…

 

 

 

 

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Allez ! du  » raide  » ce matin, et un beau morceau de littérature. Qui, aujourd’hui, est capable d’écrire ainsi ? Rien de mieux que la correspondance de Gustave en effet pour réveiller les esprits. À ne pas mettre dans les mains de bigots, cependant…Qui prennent tout au pied de la lettre. Pauvres âmes ! 

 

 

À GEORGE SAND. [Croisset, fin juin-début juillet 1869.]

Quelle bonne et charmante lettre que la vôtre, maître adorée ! Il n’y a donc plus que vous, ma parole d’honneur ! Je finis par le croire. Un vent de bêtise et de folie souffle maintenant sur le monde. Ceux qui se tiennent debout, fermes et droits, sont rares.

Voici ce que j’ai voulu dire en écrivant que le temps de la politique était passé. Au dix-huitième siècle, l’affaire capitale était la diplomatie. «Le secret des cabinets» existait réellement. Les peuples se laissaient encore assez conduire pour qu’on les séparât et qu’on les confondît. Cet ordre de choses me paraît avoir dit son dernier mot en 1815. Depuis lors, on n’a guère fait autre chose que de disputer sur la forme extérieure qu’il convient de donner à l’être fantastique et odieux appelé l’état.

L’expérience prouve (il me semble) qu’aucune forme ne contient le bien en soi ; orléanisme, république, empire ne veulent plus rien dire, puisque les idées les plus contradictoires peuvent entrer dans chacun de ces casiers. Tous les drapeaux ont été tellement souillés de sang et de m qu’il est temps de n’en plus avoir du tout. À bas les mots ! Plus de symboles ni de fétiches ! La grande moralité de ce règne-ci sera de prouver que le suffrage universel est aussi bête que le droit divin, quoiqu’un peu moins odieux !

La question est donc déplacée. Il ne s’agit plus de rêver la meilleure forme de gouvernement, puisque toutes se valent, mais de faire prévaloir la Science. Voilà le plus pressé. Le reste s’ensuivra fatalement. Les hommes purement intellectuels ont rendu plus de services au genre humain que tous les saint Vincent de Paul du monde ! Et la politique sera une éternelle niaiserie tant qu’elle ne sera pas une dépendance de la Science. Le gouvernement d’un pays doit être une section de l’Institut, et la dernière de toutes.

Avant de vous occuper de caisses de secours et même d’agriculture, envoyez dans tous les villages de France des Robert Houdin pour faire des miracles ! Le plus grand crime d’Isidore, c’est la crasse où il laisse notre belle patrie. Dixi.

 J’admire les occupations de Maurice et sa vie si salubre. Mais je ne suis pas capable de l’imiter. La nature, loin de me fortifier, m’épuise. Quand je me couche sur l’herbe, il me semble que je suis déjà sous terre et que les pieds de salade commencent à pousser dans mon ventre. Votre troubadour est un homme naturellement malsain. Je n’aime la campagne qu’en voyage, parce qu’alors l’indépendance de mon individu me fait passer par-dessus la conscience de mon néant.

Peillon ! le drapeau et la charte, sabre au clair contre tous les goupillons…

 

 

 

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On en parle peu de Peillon ! Pourtant le seul ministre à avoir pris deux initiatives récentes qui n’ajoutent rien à la liste, égrenée chaque jour, de taxes, contributions et impôts nouveaux concoctés par son imaginatif chef de gouvernement. Deux initiatives qui devraient réjouir les républicains conséquents que nous sommes ( enfin, nous ! je parle pour moi…). La première  consiste à imposer la devise « liberté, égalité, fraternité » et le drapeau tricolore sur les frontons des écoles, collèges et lycées. Je note, au passage, que, sur les anciens établissements, elle n’y est figure pas toujours cette jolie devise. Le mien par exemple: le collège Cité, place de la Révolution à Narbonne, arbore fièrement  » Devoir « , d’un côté, et   » Travail « , de l’autre… Tout un programme! Mais à part les agents administratif et les enseignants, personne ne peut les lire ces impérieux commandements . Et pour cause: les collégiens entrent en classe par la cour ; tout un symbole ! Un exemple , certes anecdotique, des incohérences d’un système qui ne laisse aucune autonomie aux chefs d’établissements pour remédier à ce genre d’absurdités. Soyons optimistes, j’en ai l’esprit ce matin ! et vantons la deuxième idée de Peillon: l’affichage d’une Charte de la laïcité d’ici à la fin septembre dans nos écoles publiques. Curieusement, le Boboland ne s’offusque pas de cette mesure, pourtant marquée par une manifeste islamophobie aurait-il proclamé en d’autres temps que celui du présent  Président… Peut-être est-il encore en vacances ? Tant mieux, qu’il le reste ( le Boboland ) toujours ! Une inquiétude cependant: comment ces deux initiatives vont être reçues et appliquées dans certains quartiers de Marseille ou de Trappes ? C’est sur ces terrains perdus de la République que l’ancien prof de philo qu’est Peillon devra en effet apporter la preuve de sa réelle volonté d’affirmer enfin ce que sont nos valeurs communes . On l’attend, à la prochaine rentrée, armé du drapeau et de la charte, sabre au clair, contre tous les goupillons : politiques et religieux . Ça promet !