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Chronique du Comté de Narbonne.

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Mercredi 17 octobre de l’an 2012

Le pouvoir est un mensonge, et le ministre Mentoujours son icône, mon oncle ! Lui, qui tantôt voulait démondialiser, court désormais de fabriques en ateliers pour éteindre des incendies en conspuant leurs patrons et les banquiers. Son impuissance est à la hauteur de son insolence de parvenu : infinie ! D’aucuns de ses amis y voient la cynique main de François de Gouda. En lui confiant le Redressement manufacturier sans toucher aux lois de l’économie, il le condamnait en effet au ridicule du matamore, qui est sa pente naturelle et qui demain le fera tomber. La cruauté et la ruse sont au cœur de la politique et Mentoujours, enivré d’un pouvoir sans moyens, en est aujourd’hui la victime. Les banquiers et les patrons  apprécient la manœuvre ! Indignés dans la rue, ils rient sous cape à ses rodomontades et se moquent de ce faux puritain dont la dame arbore des lunettes en écailles de tortue  faites sur mesure pour la modique somme de 12 000 euros. Normal sans doute pour une gazetière de gauche à la mode, visiblement loin des réalités du peuple des usines chers à son compagnon de ministre ; un couple de notre temps  emblématique d’une élite politique et médiatique coupée des réalités populaires et droguée aux ors du pouvoir et de l’argent.

Dans le Comté, les affaires sont tout aussi tristement comiques, mon oncle ! Labatout règne dans le style original de ces terres audoises dont on dit des habitants qu’ils ont « la tête plate ». L’avenir y semble sans espoir et la fatuité se mélange à l’amertume dans un présent au souffle court. Le Comté s’avachit ! Seul Patrick de la Natte reste maigre tandis que son seigneur grossit et ses habits se fanent ; mais ils marchent toujours de concert, le dos voûté sous le poids de l’ennui. Dans le camp opposé, c’est la guerre ! Après celle des deux roses, au printemps dernier, voici celle, cet automne, des trois vilains petits canards. Qui seront bientôt quatre quand le sieur de la Godasse s’invitera dans cette mare aux ambitions comtales. Un quadrille mortel dans une trop petite mare où  s’exécutent déjà, au rythme des tambours, d’agressives figures chorégraphiques. Ils s’y noieront,  mon oncle ! Sans fleurs, ni couronnes ; dans l’indifférence et le silence de l’oubli…

Lundi, j’étais, avec mes trois amis, dans le Conflent, à Bélesta précisément. Le vent et une petite pluie nous attendaient au départ d’une randonnée plutôt facile. Il a fallu attendre le milieu de la matinée pour que le Canigou enneigé s’offre enfin à nos vues. Quelle beauté ! La montagne  nous offre tout ce que la société moderne oublie de nous donner, n’est ce pas mon oncle ?

Je t’embrasse.

 

 

 

Le livre des masques.

 

 

 

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Comme souvent le dimanche soir, je feuillette mes carnets de notes de lectures. J’en retire celles ci : les deux premières sont tirées du « Livre des masques » de Rémy de Gourmont, la dernière de la correspondance de Flaubert (1854-1861)

 

 

                                     .°.

·      « En un temps où, petits plagiaires de Sénèque le philosophe, les agents de change, les avocats populaires, les professeurs retirés dans un héritage, les millionnaires, les ambassadeurs, les ténors, les ministres et les banquistes, où toute la «noblesse républicaine», hypocritement joyeuse de vivre, s’attendrit avec soin sur le «sort des humbles», au moment même qu’elle leur met le pied sur la nuque, en ce temps-là, il est agréable d’entendre quelques paroles de franchise et M. Rebell dire: «Je veux jouir de la vie telle qu’elle m’a été donnée, selon toute sa richesse, toute sa beauté, toute sa liberté, toute son élégance; je suis un aristocrate.»

·      « Ceux-là qui ne portent pas en eux l’âme de tout ce que le monde peut leur montrer, auront beau le regarder: ils ne le reconnaîtront pas, toute chose n’étant belle que selon la pensée de celui qui la regarde et la réfléchit en lui-même. En «poésie» comme en religion, il faut la foi, et la foi n’a pas besoin de voir avec les yeux du corps pour contempler ce qu’elle reconnaît bien mieux en elle-même….»

·      « Un livre, cela vous crée une famille éternelle dans l’humanité. Tous ceux qui vivront de votre pensée, ce sont comme des enfants attablés à votre foyer. Aussi quelle reconnaissance j’ai, moi, pour ces pauvres vieux braves dont on se bourre à si large gueule, qu’il semble que l’on a connus, et auxquels on rêve comme à des amis morts ! »

 

Bonnes lectures ! La mienne, en ce moment? Les Diaboliques !

Serait-il interdit de dire?

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Au risque de la stigmatisation, qui, instrumentalisée pour de coupables raisons politiciennes ou de lâches postures « morales », cet article d’ Abdennour Bidar paru dans le Monde du 23 Marsreproduit ici, in extenso. Toujours d’actualité, et pour longtemps encore, hélas! De quoi penser surtout, loin des polémiques de circonstances, comme la dernière au sujet du démantèlement d’une cellule d’islamistes radicaux, prête à agir et à tuer. Et oser dire enfin ce que sont ces barbares de notre temps…

                                 *** 

Depuis que le tueur de Toulouse et Montauban a été identifié comme « salafiste djihadiste », c’est-à-dire comme fondamentaliste islamiste, le discours des dignitaires de l’islam de France a été de prévenir tout « amalgame » entre cette radicalité d’un individu et la « communauté » pacifique des musulmans de France. Cet appel au jugement différencié est nécessaire lors d’un événement comme celui-ci, parce qu’il suscite une vague d’émotion et d’indignation si puissante qu’elle risque d’abolir, dans un certain nombre d’esprits fragiles, toute capacité rationnelle à distinguer entre islam et islamisme, islam et violence, etc. Les dignitaires qui se sont exprimés ont donc assumé là une responsabilité indispensable pour la paix sociale, et nous pouvons espérer que leur parole contribue à éviter une aggravation de la défiance et des stigmatisations dont les musulmans de France restent souvent victimes.

Mais tout le mérite de cette réaction immédiate, responsable et nécessaire, ne suffit pas à éluder une question plus grave. La religion islam dans son ensemble peut-elle être dédouanée de ce type d’action radicale ? Autrement dit, quelle que soit la distance considérable et infranchissable qui sépare ce tueur fou de la masse des musulmans, pacifiques et tolérants, n’y a-t-il pas tout de même dans ce geste l’expression extrême d’une maladie de l’islam lui-même ?

Depuis des années, j’analyse dans mes travaux ce que j’ai désigné à plusieurs reprises comme une dégénérescence multiforme de cette religion : ritualisme, formalisme, dogmatisme, sexisme, antisémitisme, intolérance, inculture ou « sous-culture » religieuse sont des maux qui la gangrènent. Cette médiocrité profonde dans laquelle sombre l’islam s’observe certes à des degrés très divers selon les individus, de telle sorte qu’il se trouve toujours des musulmans moralement, socialement, spirituellement éclairés par leur foi, et de sorte aussi qu’on ne peut pas dire que « l’islam est par essence intolérant » ni que « les musulmans sont antisémites ». Ce sont là des essentialisations et des généralités fausses, dont certains usent pour propager l’islamophobie. Néanmoins, tous ces maux que je viens d’énumérer altèrent la santé de la culture islamique, en France et ailleurs.

Il s’agirait par conséquent, pour l’islam, d’avoir dans des circonstances pareilles un courage tout à fait particulier : celui de reconnaître que ce type de geste, tout en étant étranger à sa spiritualité et à sa culture, est pourtant le symptôme le plus grave, le plus exceptionnel, de la profonde crise que celles-ci traversent. Mais qui aura ce courage ? Qui en prendra le risque ? Comme je l’ai souligné aussi à de très nombreuses reprises, la culture islamique est depuis plusieurs siècles enfermée dans ses certitudes, enfermée dans la conviction mortifère de sa « vérité ». Elle est incapable d’autocritique. Elle considère de façon paranoïaque que toute remise en cause de ses dogmes est un sacrilège. Coran, Prophète, ramadan, halal, etc. : même chez des individus éduqués, cultivés, par ailleurs prêts au dialogue sur tout le reste, la moindre tentative de remise en cause sur ces totems de l’islam se heurte à une fin de non-recevoir. La plupart des consciences musulmanes se refusent et refusent encore à quiconque le droit de discuter ce qu’une tradition figée dans un sacré intouchable a institué depuis des millénaires : des rites, des principes, des moeurs qui pourtant ne correspondent plus du tout aux besoins spirituels du temps présent… et dont les musulmans ne se rendent pas compte eux-mêmes, le plus souvent, à quel point leur revendication a changé de nature parce qu’elle se fait au nom de valeurs tout à fait profanes (droit à la différence, tolérance, liberté de conscience).

Comment s’étonner que dans ce climat général de civilisation, figé et schizophrène, quelques esprits malades transforment et radicalisent cette fermeture collective en fanatisme meurtrier ? On dit d’un tel fanatisme de quelques-uns que « c’est l’arbre qui cache la forêt d’un islam pacifique ». Mais quel est l’état réel de la forêt dans laquelle un tel arbre peut prendre racine ? Une culture saine et une véritable éducation spirituelle auraient-elles pu accoucher d’un tel monstre ? Certains musulmans ont l’intuition que ce type de question a été trop longtemps ajourné. La conscience commence à se faire jour chez eux qu’il deviendra toujours plus difficile de vouloir déresponsabiliser l’islam de ses fanatiques, et de faire comme s’il suffisait d’en appeler à distinguer islam et islamisme radical. Mais il doit devenir évident pour beaucoup plus de musulmans encore que désormais les racines de l’arbre du mal sont trop enfoncées et trop nombreuses dans cette culture religieuse pour que celle-ci persiste à croire qu’elle peut se contenter de dénoncer ses brebis galeuses.

L’islam doit accepter le principe de sa complète refondation, ou sans doute même de son intégration à un humanisme plus vaste qui le conduise à dépasser enfin ses propres frontières et son propre horizon. Mais acceptera-t-il de mourir ainsi pour que renaisse de son héritage une nouvelle forme de vie spirituelle ? Et où chercher l’inspiration de ce dépassement ? En tant que spécialiste des pensées les plus profondes de l’islam, ces pensées philosophiques et mystiques d’Averroès (1126-1198) et d’Ibn Arabi (1165-1241), je vois à quel point leur sagesse a été perdue – la plupart des musulmans ne connaissent même pas leurs noms. Il ne s’agit pourtant pas de les ressusciter, ni de les répéter. Il est bien trop tard pour cela. Il s’agit de trouver leur équivalent pour notre temps. A cet égard, il ne suffit donc même pas d’être prêt à admettre enfin qu’il y a une « maladie générale de l’islam », et qu’il faudrait revenir à ces sagesses du passé.

Le défi est beaucoup plus important. Il faut que l’islam arrive à cette lucidité tout à fait nouvelle de comprendre qu’il doit se réinventer une culture spirituelle sur les décombres du matériau mort de ses traditions. Mais, autre difficulté redoutable, il ne pourra pas le faire seul et pour lui seul : rien ne servirait aujourd’hui de vouloir instituer un « humanisme islamique » à côté d’un « humanisme occidental » ou d’un « humanisme bouddhiste ». Si demain le XXIe siècle est spirituel, ce ne sera pas de façon séparée entre les différentes religions et visions du monde, mais sur la base d’une foi commune en l’homme. A trouver ensemble.

Abdennour Bidar, professeur de philosophie à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)

 

 

Chronique du Comté de Narbonne.

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Dimanche 7 Octobre de l’an 2012.

Il faisait un temps idéal pour une longue marche en montagne. C’était lundi dernier en Vallespir, à Serralongue, mon oncle ! A neuf heures du matin, le Canigou, bleu et blanc, sortait d’épais nuages. Sept heures plus tard, au sortir d’une superbe hêtraie, le village, son église et son conjurador, apparaissaient en pleine lumière. Une épreuve, une grâce aussi…

Oui, mon oncle ! une grâce car on vit plus longtemps en marchant… Le temps ralentit, il prend une respiration plus ample, plus souple; la lenteur de la marche, sa régularité, allonge  la journée : le temps s’étire, s’étire… La relation à l’espace se dilate aussi : la beauté des paysages est plus intense à gravir des pics et des crêtes, franchir des cols. Marcher nous rend surtout beaucoup plus ouvert et disponible à la pensée. En laissant au bord des chemins les masques et les rôles sociaux qui nous sont imposés, on se retrouve. Comme on retrouve, tous ses sens en éveil, la joie et les plaisirs simples du manger, du boire et du repos. Oui, mon oncle, la marche est une renaissance ! On se débarrasse d’anciennes fatigues, de vieilles idoles, on se donne du champ. C’est savourer la grâce d’être au monde, s’interroger sur soi, sur son rapport à la nature et aux autres. Marcher fait penser ! Quelle qu’en soit la forme : promenade, flânerie solitaire, exercice d’hygiène, la marche est une école de sagesse, marcher est une philosophie.  Bien plus ! Un exercice spirituel. Et puis n’écrit-on pas aussi avec ses jambes, comme le note, avec quel style! , ton ami Frédéric : « Le matin je montais en direction du sud, par l’admirable route de Zoagli, longeant les pins parasols, et dominant du regard très loin la mer. L’après-midi je faisais le tour de la baie de San Margherita jusqu’à Portofino. […] C’est sur ces deux chemins que m’est venue toute la première partie du Zarathoustra, surtout Zarathoustra lui-même comme type : plus exactement, j’ai été saisi par lui. » Saisi par lui ou par un autre, qu’importe après tout, il faut continuer sa route, tracer son chemin; chuter et se relever, souffrir et sourire, se perdre et rêver… Aimer enfin ! Chercher en soi sans cesse de quoi nourrir sa vie. Seul, irrémédiablement seul sur ce chemin qui mène au centre de son propre être ! C’est le prix de la liberté, n’est ce pas, mon oncle ?  Tu l’as bien compris, du Comté, de la Cour et de leurs jeux, ce soir, je ne t’en dirai mots. Il convient, comme tu me l’as appris, de savoir arrêter le temps des artifices, ne serait ce que le temps de cette brève correspondance, et s’inscrire, je ne trouve pas d’autres mots, dans celui de l’éternité. Le monde prend ainsi de la profondeur. Comme lundi dernier, en Vallespir, sur les crêtes de Serralongue, en compagnie de mes amis…

Aujourd’hui dimanche, à midi précisément, nous seront rassemblées, parents et amis, dans le cloître de la cathédrale Saint Just. C’est  jour de baptême pour notre dernière petite fille, Mila ; le début d’un  long voyage spirituel balisé par les signes et les symboles d’une longue et belle tradition. A elle et à elle seule, le moment venu, d’en découvrir, au prix de nombreuses épreuves, le sens et les contours…Dans quelques années, je l’espère, je me tiendrai à ses côtés, ni trop près, ni trop loin, ma main dans la sienne, le long d’une plage ou au flanc d’une colline. Libres comme le vent, nous cheminerons…Ensemble; ensemble et séparément !

Je t’embrasse, mon oncle.

 

Le bien vivre: Aristote ou Epicure?

 

 

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Mes pages.

 

Ce passage surligné ( Kindle ) dans le beau roman d’Irvin YALOM : « Le problème Spinoza »:

                                     

 

Dans les morceaux choisis de l’Éthique à Nicomaque que vous lirez cette semaine, vous verrez qu’Aristote aussi s’intéresse fort au bien vivre. Il est convaincu qu’il ne consiste pas dans le plaisir sensuel, ni dans les honneurs, ni dans la richesse. Qu’est-ce qui doit, selon Aristote, constituer notre but dans la vie ? C’est, dit-il, accomplir notre fonction intérieure unique. Et qu’est-ce qui distingue l’homme, demande van den Enden, des autres formes de vie ? Je vous pose la question. » Aucune réponse immédiate dans la classe. Finalement un élève lance : « Nous avons l’aptitude à rire que n’ont pas les animaux », ce qui déclenche quelques gloussements parmi ses camarades. Un autre : « Nous marchons sur deux jambes. » « Le rire et les jambes–est-ce là ce que nous faisons de mieux ? s’exclame van den Enden. Pareilles réponses idiotes n’élèvent pas le débat. Réfléchissez ! Quel est la fonction majeure qui nous différencie des formes de vie inférieures ? » Il se tourne brusquement vers Bento. « Je vous pose la question à vous, Bento Spinoza. » Sans prendre le temps de réfléchir, Bento répond : « Je crois que c’est notre capacité singulière à raisonner. — Exactement. D’où la conclusion d’Aristote selon laquelle la personne la plus heureuse est celle qui remplit au mieux précisément cette fonction.

 N’est-ce pas, pour un philosophe, se donner le beau rôle ? — Si, Alphonse, et vous n’êtes pas le premier à le penser. Cette observation nous amène donc à Épicure, autre penseur grec important qui est intervenu dans le débat en exprimant des idées radicalement différentes sur l’eudémonisme et la mission du philosophe. Quand vous lirez Épicure d’ici deux semaines vous verrez qu’il parle, lui aussi, du bien vivre mais en employant un tout autre terme. Il est beaucoup question chez lui d’ataraxie, ce qui se traduit par…? » Une fois encore van den Enden place sa main en conque sur son oreille. Alphonse aussitôt lance le mot « quiétude » et très vite d’autres ajoutent « calme », « tranquillité de l’esprit ». « Oui, oui, oui, dit van den Enden, manifestement plus satisfait des résultats de sa classe. Pour Épicure, l’ataraxie est le seul vrai bonheur. Et comment l’atteint-on ? Pas par l’harmonie de l’âme de Platon, ni par la conquête de la raison d’Aristote, mais simplement par l’élimination des soucis et de l’inquiétude. Si Épicure s’adressait à vous en ce moment il vous inciterait à vous simplifier la vie. Voici comment il pourrait vous parler s’il se tenait ici face à vous aujourd’hui. » Van den Enden s’éclaircit la voix et prend un ton familier : « Les garçons, vous avez peu de besoins, ils sont faciles à satisfaire et toute souffrance utile peut être aisément supportée. Ne vous compliquez pas l’existence en vous fixant des objectifs aussi terre à terre que la richesse et les honneurs : ce sont les ennemis de l’ataraxie. Les honneurs, par exemple, sont liés à l’opinion que les autres ont de nous, ils supposent que nous vivions comme les autres le souhaitent. Pour atteindre aux honneurs et les conserver, il nous faut aimer ce que les autres aiment et quel que soit ce qu’ils rejettent, le rejeter. Alors, une vie d’honneurs ? Une vie en politique ? Fuyez cela. Et la richesse ? De même ! Elle est un piège. Plus on possède, plus on veut posséder et plus profonde est la tristesse quand nos désirs restent insatisfaits. Écoutez-moi, les garçons : si c’est le bonheur que vous cherchez, ne vous gâchez pas la vie en vous battant pour ce dont vous n’avez pas vraiment besoin. »