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Le refoulé du Crédit Lyonnais.

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Il  serait quand même temps de rappeler un certain nombre de vérités à tous ces professionnels de la bonne conscience sociale et politique satisfaite de ses bonnes intentions et oublieuse de ses turpitudes. Ainsi à propos du Resolution Loans Trust (RTC), qui va reprendre les crédits douteux des établissements financiers aux Etats-Unis, ne manque-t-on pas d’ironiser à gauche en rappelant ( ils feraient mieux de se taire ) que Busch agit comme Mitterand l’avait fait en créant un Consortium de Réalisation (CDR) pour éviter la faillite du Crédit Lyonnais. Et de préciser– sans réfléchir – « c’est la nationalisation des pertes après la privatisation des profits ! » Comme si les pertes d’ une banque nationalisée française devaient être payées par quelqu’un d’autre que le contribuable! Avec cependant une différence notable  » …Fannie Mae et Freddy Mac ont été renationalisés par un Etat libéral APRES une crise systémique, alors que le CDR a été établi par un Etat socialiste pour défaire les investissements hasardeux propres d’un Crédit Lyonnais déjà nationalisé. Il était piloté par un membre de la Noblesse d’Etat lui aussi socialiste… Des deux côtés, pas plus de contrôle ! Caste d’Etat ou caste libérale, même résutats.  »  ( Cf le blog Fugue et Fouge, lire aussi le reste de l’article,épatant!… ) Sauf que, pour contrer la libérale on peut recourir à L’Etat alors que pour la première, nichée au coeur même de l’Etat central, entre caste et copinage elle déconsidère l’Etat et la politique . Cela dit, les dirigeants du Crédit Lyonnais de l’époque ont écopé d’une amende de 53 000 euros !!!, le directeur du Trésor dirige la BCE et les ministres des Finances font toujours carrière. Une conception très française de la morale dans  les affaires dès lors qu’elles sont entre les mains d’une côterie dont les bonnes intentions sociales l’absolvent de tout crime ou délit. Aux Etats-Unis, aujourd’hui, le FBI enquête…

Dorothéé Royal.



 


«La politique n’est pas un show. Cette vision de la politique axée sur le marketing, qui s’inscrit dans la logique de la publicité commerciale, qui néglige le fond, c’est le genre de cérémonie qui est entre le show business et le rassemblement de secte». C’est Henri Emmanuelli qui le dit en toute fraternité sur les ondes de Radio J. Du droit et en pleine face. Le propos est certes « viril » mais il est vrai que ce rassemblement au Zénith ressemblait plus à un office protestant américain comme seuls savent les organiser les téléévangélistes d’outre atlantique qu’à un meeting politique.Quoique ma première réaction fut plutôt de penser à… Dorothéé. Le côté nunuche et marchande de rêves de Ségolène s’adressant à un public infantile et gentiment hystérisé, peut-être. En pleine tourmente financière j’attendais l’équivalent d’un Pierre Mendes-France pour parler au nom des socialistes et c’est une télépoliticienne qui est venue pour me chanter  » je connais une poupée que l’on a oublié d’aimer « . Quel programme! 

Démocrate et républicain à la fois…

Un article paru dans le Monde qui sort du brouhaha quotidien sur la crise financière américaine. Extraits:

 » L ‘Amérique croit fondamentalement à son capitalisme.Les citoyens américains pensent cependant que celui-ci a désormais besoin de plus de régulation et que l’absence de contrôle des institutions financières a mené à la crise. 62% partagent cet avis selon un sondage du Los Angeles Times. Les citoyens soutiennent le plan du gouvernement pour sauver Wall Street et les institutions financières aux deux tiers environ, soit au-delà des frontières partisanes (enquêtes du Pew Research Center ou de CNN) « 

 » Structurellement » comme disent les sondeurs américains, l’opinion penche en faveur des idées démocrates, dans le sens où la crise actuelle renforce l’idée du besoin de régulation. Mais « pratiquement », les citoyens américains refusent de payer ce plan avec leurs impôts, toutes tendances confondues. En ce sens ils restent attachés au « tax-cut » versant républicain »

« 
Il n’est pas sûr que le discours dramatique sur l’économie soit une bonne chose outre-Atlantique. C’est une posture tactique. Mais cela ne correspond pas à l’état d’esprit profond des habitants. Les Américains restent des optimistes invétérés lorsqu’il s’agit de la confiance en leur pays. Ils le montrent aujourd’hui dans le domaine de l’économie« 

A l’exception de la première et deux dernières phrases, il aurait pu être écrit sur la France.

Entre les murs de la lutte des classes.






A propos du fim  Entre les murs dont on nous bombarde les oreilles depuis ce matin sur France culture, M. Chevènement, nous dit qu’il est d’une  » inspiration (pédagogiste) qui a conduit l’école là où elle est aujourd’hui « . Jugement que le grand théoricien et propagandiste militant Philippe Mérieu conteste tout en précisant, dans l’Express, qu’à l’inverse de celle montrée dans le film: « Une pédagogie de gauche donne la parole aux élèves et préconise de se mettre à leur portée et non à leur niveau  » Oui, vous avez bien lu ! Et comme le ridicule ne tue plus et la bêtise prospère, il rajoute un petit zeste de lutte des classes : »Pour moi la gauche parie sur l’éducabilité des élèves alors que la droite à tendance à traiter l’échec par l’exclusion. » Ce que confirme, pour ce qui concerne le ridicule et la bêtise, un de ses anciens élèves, dans le Monde, un nommé Sébastien Ledoux, enseignant au collège Jean-Vilar de Grigny – la Grande Borne (Essonne) et précise-t-il, chercheur associé à l’Institut national de recherche pédagogique ( on s’en serait douté ) :  » son succès ( du film ) relève une fois de plus de la bonne conscience française face aux problèmes de ségrégations ethnico-sociales qui minent le sentiment d’appartenance collective. » Bref, ce film d’inspiration pédagogiste de droite dédouanerait l’Etat en masquant sa politique d’apartheid et d’exclusion. Je n’ai pas vu  cet Entre les murs et m’abstiens donc de tout jugement sur le travail de Laurent Cantet. Travail qui, quoiqu’il en soit de sa valeur esthétique, n’a visiblement pas fini d’offrir à certains l’occasion de pousser les murs de l’école entre le zéro de la démagogie pédagogiste et l’infini de la surenchère politicienne.

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