« Junca « . En patois jérezien : splendide, généreux nous précise le carton de présentation du spectacle que nous a offert hier soir Mercedes Ruiz. Authentique aussi, car à Jerez de la Frontera la beauté flamenca s’épanouit toujours aux sources gitanes du quartier de San Miguel. Celui qui a vu naître Manuel Torre,le Maître du canto puro,le Dieu du cante gitan du début de ce siècle et Manuel de los Santos dit « El Agujeta », son génial et inspiré disciple. Deux immenses cantaores habités par cette passion du cante cru et tragique, mais d’une profondeur extraordinaire, qui souvent est lié à la forge, métier qu’exerceaient généralement les Gitans. Et comment ne pas évoquer ici un autre Gitan de Jerez, le matador Rafael de Paula, génial lui aussi. La même profondeur,le même duende,la même lenteur, les mêmes instants où le temps semble suspendu, mais avec des douceurs et des caresses cachées que n’a pas Agujeta, lui si violent. Sur la scène du Théâtre de Narbonne, » El angel » était avec Mercedes Ruiz et sa troupe. Elles ont donné corps et voix à ces deux sources gitanes de Jerez: la délicatesse et les frolements soyeux de Rafael de Paula, la violence et la tension tragique de Manuel El Agujeta…Le public,sous le choc, aurait pu quitter les lieux avec une de ses coplas : » De tout mon coeur, j’aime la personne qui m’a appris à aimer ».
T.Pfister fut une des « plumes » les plus talentueuses du journal le « Monde » , que je lisais quasi quotidiennement avant les années 80. Il suivait alors les partis de gauche quand ces derniers voulaient « changer la vie ». J’y croyais! Depuis, on sait ce qu’il en est advenue de cette chaude et lumineuse chimère. Pfister, lui, pensait sans doute changer celle qui agitait l’hôtel Matignon quand Pierre Mauroy l’occupait. Devenu son conseiller, il s’est contenté d’en sortir avec un livre très documenté et toujours aussi instructif sur les moeurs de ses locataires. On ne se refaît pas! Aujourd’hui à la retraite, il vit à Narbonne et vient de se lancer dans le combat politique des prochaines municipales derrière un candidat au profil, disons « singulier ». Un candidat ouvertement soutenu par le Front National et qui s’appuie ostensiblement sur ses réseaux locaux. Par quels canaux intellectuels et politiques ce journaliste honoraire se retrouve-t-il dans cette péniche? Mystère! Serait-il avec l’âge devenu brun-rose? Toujours est-il qu’il fait preuve d’un allant à rendre nerveux le plus agité des gardes suisses. Son stylo crache et croque tout ce qui bouge dans d’ahurissants et invraisemblables articles. Une gerbe ( ! ) de papiers auxquels ne comprennent rien les autochtones et qui, pour des raisons que les passions expliquent, sont complaisamment et jubilatoirement relayés par le Midi Libre local. Une conjuration des stylos unis dans une commune détestation du maire sortant ( ce qui est leur droit, bien entendu! ). La version provinciale des années Mitterrand quand le même Tonton instrumentalisait l’illustre borgne…
Leur argument : » ce sont les objectifs traditionnellement chers aux partis de gauche européens – comme la protection des plus faibles ou le refus de trop grandes inégalités et des privilèges – qui doivent les amener à adopter des politiques pro-marché. Ce qui a souvent été la norme depuis les années 1960, comme une forte réglementation, la protection des statuts, un secteur public très développé qui ne bénéficie pas aux plus pauvres mais aux plus connectés et impose de lourds prélèvements, des universités qui produisent la médiocrité au nom du principe d’égalitarisme (alors que les très riches se débrouillent d’une manière ou d’une autre pour obtenir une bonne éducation), tout cela n’est pas seulement inefficace, mais socialement injuste. »
Un exemple: » En Italie, en Espagne et en France, ce marché ( du travail ) est fractionné. Les jeunes sont embauchés avec des contrats à durée déterminée (CDD) qui n’offrent guère de protections et peu de perspectives. Quand le contrat expire, ou en France au terme du deuxième CDD, l’employeur refuse bien souvent de le renouveler, pour ne pas risquer d’avoir à convertir des embauches temporaires en emplois permanents, avec des salariés devenant d’un seul coup très difficiles à licencier. Les réformes qui élimineraient cette dualité en donnant plus de flexibilité à l’ensemble du marché, tout en conjuguant cette flexibilité avec une protection sociale appropriée, non seulement réduiraient le chômage, mais surtout bénéficieraient à ceux qui sont vraiment pauvres et aux jeunes entrant sur le marché. Voilà typiquement l’exemple d’une politique pro-marché qui favorise les plus pauvres. »
Une conclusion : » les mécanismes politiques peuvent varier d’un pays à l’autre, mais le fond de l’histoire est que les « insiders » – protégés ou initiés – bloquent les réformes.Bien entendu, ils ne peuvent justifier leur opposition aux réformes simplement parce qu’elles nuisent à leurs intérêts. Ils ont besoin de la rhétorique de la défense des plus pauvres et des plus faibles, ou en France de la grève par procuration « .
Et des initiatives politiques récentes qui prouvent que les « lignes » bougent:celle, entre autres, de JM Bockel avec la création de son nouveau parti Gauche Moderne http://www.lagauchemoderne.org/
Ce matin, une bonne nouvelle.Le règlement plus strict qui va encadrer l’affichage dans la capitale devrait bientôt être entériné par le Conseil de Paris, le 17 décembre, avant d’être définitivement adopté, les afficheurs auront deux ans pour s’y conformer. Raisonnable! La mesure la plus symbolique est la suppression de l’affichage grand format de 12 m2 (4×3): la taille maximale des panneaux serait ainsi ramenée à 8 m2. Enfin! Vient ensuite la suppression des « zones de publicité élargie » et la protection des écoles . Judicieux! Quant aux véhicules publicitaires ils resteraient toutefois autorisés mais avec une surface de publicité encadrée et les petites affiches installées sur les vitrines des magasins, seraient, elles, interdites. Parfait ! Paris enfin libéré de l’envahissant et hideux prutit publicitaire. Quel beau symbole!Et quel bel exemple! Mais,comme en 40, les occupants et leurs amis font faire de la résistance sur le reste du territoire.Il serait donc peut-être temps de se préparer à leur faire entendre raison.Non?
On ne refait pas l’histoire économique de Narbonne en quelques lignes, qui se résumerait, si j’ai bien compris ton texte, par la main mise et basse du lobby immobilier sur cette ville dont le Maire actuel serait, comme on disait dans ma jeunesse militante: » l’expression politique « .
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]